Le XIIIème devait initialement porter le numéro 20 lors de l'extension de Paris en 1860.
C'est en 1888 que le conseil municipal de Paris décida que la rue ouverte entre la rue de Tolbiac et la rue Baudricourt, prendra le nom de rue Larret-Lamalignie. Larret-Lamalignie, capitaine de frégate, se fit sauter la cervelle plutôt que de rendre en 1871, le fort de Montrouge qu’il commandait.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
Le treizième a toujours été la cité des pauvres. Il sue encore la misère avec ses îlots de maisons délabrées… avec la rue du Château-des-Rentiers, ô ironie, avec la Butte-aux-Cailles chère à Louis-Philippe. Et comme la misère va de pair avec la douleur, beaucoup d'hôpitaux, la Salpêtrière, la Pitié, Broca, Péan, des asiles, des refuges. Sur 33.500 électeurs, 28.000 paient de 500 à 1.200 francs de loyer par an. Au prix actuel du gîte, ces chiffres ont une triste éloquence ! On ne s'étonnera pas si le treizième est politiquement très à gauche… et même à l'extrême gauche.
Un incendie a éclaté avec une très grande violence, l'avant-dernière nuit,
vers une heure, rue Nationale, 164, dans un grand local où sont entreposés les
mobiliers des locataires expropriés de la cité Jeanne-d'Arc. Avant que les
secours aient pu être organisés d'une façon efficace, le feu se communiqua à une
fabrique de caisses, mitoyenne avec l'immeuble incendié.
Malgré les efforts des pompiers de la rue Jeanne-d'Arc, accourus au premier
signal, tout a été détruit par les flammes.
Il n'y a pas eu d'accident de personnes. Les pertes sont assez importantes.
BAGARRE A LA MAISON-BLANCHE - 1897
Bagarre à la Maison-Blanche
Le Gaulois — 23 mars 1897
Une grave bagarre s’est produite, l’avant-dernière nuit, place Jeanne-d’Arc,
dans le quartier de la Maison-Blanche : un Alsacien, Louis Klamber, a été à
moitié assommé par la foule.
Klamber avait, en effet, infligé dans la soirée une correction violente à un
passant qu’il avait pris pour un enfant dont il avait à se plaindre. Le bruit se
répandit dans le quartier que « l’Alsacien » venait de tuer un enfant.
Bientôt plus de mille personnes s’amassaient devant le logis de Klamber et
une douzaine de justiciers improvisés le frappaient cruellement.
Le pauvre homme allait succomber quand la police intervint. Dix arrestations
ont été opérées Klamber a été transporté à l’Hôpital de la Pitié.
Faits divers
Un pickpocket - 1885
Un pickpocket.
Le Matin ― 25 août 1885
M. Perruche, commissaire de police des quartiers de la Salpêtrière et de
Croulebarbe, avait reçu, depuis une semaine, un certain nombre de plaintes émanant
de personnes dont les poches avaient été indiscrètement explorées par des pickpockets
à la fête foraine de la place d'Italie.
Une surveillance active fut exercée, et, hier, trois agents de la sûreté
remarquaient une jeune femme, élégamment mise, qui fouillait dans les poches
de deux dames pendant que celles-ci étaient absorbées par une partie de tourniquet.
Cette femme entra dans la baraque des lutteurs Fournier et les trois agents
l'y suivirent. Mais avant qu'ils aient pu la rejoindre, quatre hercules en maillot
s'élancèrent au-devant d'eux en protestant contre ce qu'ils appelaient une violation
de domicile.
Pendant ce temps, la jeune femme disparaissait par une porte latérale. Les
lutteurs, interpellés par les. policiers, déclarèrent qu'ils la connaissaient
pour une nommée Uzelma, opérant, en effet, comme pickpocket, et que si les agents
avaient mis plus de discrétion dans leur mission, ils ne se seraient pas opposés
à l'accomplissement de leur mandat.
M. Perruche, ayant mandé les forains à son bureau, a reçu d'eux une contre-plainte
pour empêchement de leur représentation du soir que ce scandale a interrompue.
Le treizième a toujours été la cité des pauvres. Il sue encore la misère avec ses îlots de maisons délabrées… avec la rue du Château-des-Rentiers, ô ironie, avec la Butte-aux-Cailles chère à Louis-Philippe. Et comme la misère va de pair avec la douleur, beaucoup d'hôpitaux, la Salpêtrière, la Pitié, Broca, Péan, des asiles, des refuges. Sur 33.500 électeurs, 28.000 paient de 500 à 1.200 francs de loyer par an. Au prix actuel du gîte, ces chiffres ont une triste éloquence ! On ne s'étonnera pas si le treizième est politiquement très à gauche… et même à l'extrême gauche. (1927)
Tandis que les chauffeurs ne pourront claironner ou trompeter par les rues de Paris, des escouades de bruiteurs autorisés continueront, embouchure aux lèvres, leur pas accéléré quotidien dans les rues du quartier de la Maison-Blanche en général, boulevard Kellermann en particulier. (1929)
Dans une semaine ou deux, on inaugurera la grande piscine de la Butte aux Cailles. C'est un établissement vraiment remarquable, de briques et de mortier, aux revêtements vernissés blancs, dominé d'une immense cheminée en ciment armé, de grande allure avec sa quadrature de colonne droite évidée aux angles, lesquels sont ainsi arrondis. (1924)
Dimanche, dans la nuit, un craquement sinistre a éveillé les locataires d'un des vieux immeubles de cette rue. une maison d'un étage, portant le numéro 10. D'un coup la maison s'était lézardée du haut en bas. menaçant de s'effondrer. (1929)
On pourrait croire qu'il existe dans le quartier des Gobelins une véritable bande de rôdeurs nocturnes, qui ont la spécialité d'étrangler leurs victimes.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, vers 1 heure, deux agents cyclistes effectuant une ronde, découvraient sur les fortifications, à l'angle de la rue Damesme et du boulevard Kellermann, un homme inanimé.
Malgré cinq ans de vie commune, Émile Daucourt, polisseur, âgé de trente ans, et sa maîtresse, Marie Pécret, une forte femme de trente-cinq ans, ne formaient pas un couple parfait.
A la hauteur du numéro 26 du boulevard Kellermann, entre la porte de Bicêtre et la poterne des Peupliers, se trouve l'accès d'une double rampeaboutissant d'une part à la rue du Moulin-de-la-Pointe et d'autre part à la rue Damesme.
Hier, vers une heure de l'après-midi, la concierge de l'immeuble, 198, rue de Tolbiac, voyait descendre, échevelée, un revolver à la main, une de ses locataires...
La jalousie et la colère n'ont pas seules le triste privilège de pouvoir être évoquées comme les seuls mobiles de drames sanglants. L'avarice conduit parfois au crime ceux qu'elle hante.