Le drame de la rue Mouffetard
Le Figaro ― 11 avril 1875
On a eu beau abattre des maisons, renverser des quartiers, percer des
boulevards, faire apparaître le soleil et la lumière dans des parties de
Paris que jamais ils n'avaient visitées, on n'a pu détruire absolument le
dernier asile vers lequel se réfugie, le soir venu, une population douteuse.
Il y a des voies larges, spacieuses, brillantes toutes peuplées de
grandes et belles maisons à l'entour de la rue Mouffetard ! Elle subsiste,
comme un dernier et sinistre ricanement du vieux Paris démoli, renversé,
expirant.
Dans cette partie, de Paris, que bien des Parisiens croient depuis
longtemps disparue, existe un bal, si l'on peut donner ce nom à une longue
salle basse, enfumée, dans laquelle la civilisation est arrivée à
grand-peine à remplacer le quinquet par le bec de gaz. C'est le Vieux-Chêne!
Le Vieux-Chêne que Paris ne connaît guère que par ce que Champfleury y a
commencé et dénoué un ou deux de ses romans.
Là, plusieurs jours par semaine, la jeunesse du quartier, les jolis cœurs
des bords de la Bièvre, les jeunes filles timides de la barrière de
Fontainebleau, viennent s'ébaudir et ébaucher de fugitives liaisons.
C'est une de ces intrigues amoureuses qui, avant-hier, a donné lieu à un
drame sanglant dont les conséquences premières sont déjà fort graves.
Trois jeunes fumistes l'aîné a dix-huit ans et le plus jeune n'en a guère
plus de quatorze se sont pris de querelle à propos d'une jeune personne
dont, au demeurant, nous n'avons pas à nous occuper. Cette querelle ne
pouvant se vider dans la salle du bal, ― il y a des gardes municipaux ―
s'est continuée et terminée dans la rue Mouffetard.
Le plus jeune de la bande, le ramoneur de quatorze ans, a reçu trois
coups de couteau, et a dû être transporté à l'hôpital de la Pitié ; il
y a été déposé salle Gabriel, lit n° 28. L'état du malheureux enfant est des
plus graves… L'auteur de ce crime a été arrêté; il a, avons-nous
dit, dix-huit ans, et cependant il aurait déjà été condamné pour vol !
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