Les travaux du pont de Tolbiac enjambant les voies de chemin de fer de la compagnie d'Orléans commencèrent le 1er avril 1893. Le pont fut inauguré par le Président de la République M. Félix Faure, le 15 juillet 1895.
La rue Küss honore le dernier maire français de la capitale alsacienne en 1871, année de sa mort, le jour même où les députés de l'Assemblée nationale décidèrent de céder l'Alsace et la Lorraine à l'Allemagne. Émile Küss était un savant physiologiste de la faculté de Strasbourg.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
Dans une semaine ou deux, on inaugurera la grande piscine de la Butte aux Cailles. C'est un établissement vraiment remarquable, de briques et de mortier, aux revêtements vernissés blancs, dominé d'une immense cheminée en ciment armé, de grande allure avec sa quadrature de colonne droite évidée aux angles, lesquels sont ainsi arrondis.
Deux œufs cuisaient dans la poêle, et le porteur aux Halles Adolphe Vialard,
âgé de quarante ans, allait se mettre à table, hier matin, dans la modeste
chambre qu'il occupe 166 bis, rue Nationale.
— Décidément, j'en ai assez ! déclarât-il soudain sa maitresse, Maria
Monteiller, âgée de trente-quatre ans. Je sais que tu as remis à la maitresse de
mon père une partie des outils qui me servent à « bricoler », et je t'en veux à
mort !
La menace n'était pas vaine, car le coltineur — il est réparateur de
parapluies, à l'occasion — s'empara d'un long poignard, et, à six reprises, le
planta dans le flanc de sa compagne. Puis avec la même arme, toute ruisselante
de sang, il se porta une douzaine de coups dans la poitrine. Prévenu aussitôt,
M. Prodhon, commissaire de police du quartier de la Gare, fit transporter le
couple à l'hôpital de la Pitié. L'état de Maria Monteiller n'inspire pas
d'inquiétude. Par contre, on désespère de sauver le porteur aux Halles.
Une éthylomane
Une éthylomane
Le Figaro — 24 septembre 1897
Une femme, Marie Romanowska, d'origine polonaise, âgée de quarante-cinq
ans, habitant 20, rue Vandrezanne, avait contracté la singulière habitude de
s'enivrer régulièrement avec de l'acide éthylique, vulgairement appelé
esprit de bois.
Cette femme, qui ne trouvait plus aucun goût aux alcools
communs, tels que absinthe, amer, vermout, etc., était arrivée à absorber un
litre d'esprit de bois par jour.
Hier soir, à huit heures, on l'a trouvée morte chez elle.
Faits divers
Le perroquet enlevé - 1896
Le perroquet enlevé.
Le Temps — 3 septembre 1896
Dans le quartier Croulebarbe vit un perroquet centenaire, nommé Jacquot,
magnifique ara gris, à queue rouge-pourpre, comme la trame d'un cardinal. Ce
vénérable personnage habite depuis plus de quatre-vingts ans au sein de la
même famille. Avec l'âge, sa facilité d'élocution, sa mémoire, son talent
d'imitation, déjà remarquables en sa jeunesse, se sont développés au-delà de
toute expression. Il parle et chante en plusieurs langues (notamment en
portugais) et n'hésite pas à soutenir une conversation dans son propre
idiome avec tout animal que les hasards de la circulation parisienne amène à
proximité de sa cage, hennissant avec les chevaux, brayant avec les ânes,
tout prêt à hurler avec les loups, si les règlements de police ne leur
interdisaient le pavé de la capitale.
On conçoit qu'ainsi doué il fit les délices de son heureuse propriétaire,
une fruitière de la rue Dolomieu. Aussi l'existence du perroquet
s'était-elle écoulée jusqu'à avant-hier dans le calme et le confort absolus.
Par malheur, à cette date, vint à passer sous la fenêtre de l'ara un
chiffonnier (ou se disant tel) nommé Guindot dit la Hache, qui, malgré sa
jeunesse (vingt ans), compte déjà sept condamnations à son passif.
A ce moment, Jacquot égrenait les plus belles perles de son répertoire :
la Sérénade du pavé, Ma belle inconnue, etc. La Hache se sentit violemment
tenté de s'assurer la compagnie habituelle d'un tel virtuose. La fruitière,
absorbée par les soins de son commerce, avait laissé seul l'oiseau précieux
l'occasion était favorable. Le rôdeur escalada l'appui de la fenêtre, força
la porte de la cage et enveloppant dans un foulard la tête de l'ara
stupéfait, il l'emporta, à moitié suffoqué du procédé, sous son veston.
On juge de la désolation de la fruitière en voyant la cage vide. Elle
s'empressa d'aller faire sa déclaration chez le commissaire de police du
quartier, M. Perruche (ô destin voilà de tes coups !), dont le nom ne
pouvait qu'aviver ses regrets. On crut d'abord que Jacquot, pris de
velléités de courir le guilledou sur le tard, avait brisé lui-même, de son
formidable bec, le fil de fer qui fermait la porte de sa cage et pris la
poudre d'escampette.
« En tout cas, dit la fruitière, il ne saurait être allé bien loin. Ses
habitudes sont trop régulières, son caractère trop familial, pour qu'il nous
ait ainsi abandonnés sans esprit de retour. Donnez-moi un agent pour
m'accompagner et en parcourant le quartier, je suis sûre de le retrouver. Sa
voix est trop forte et douée d'un accent parisien trop particulier pour que
je ne l'entende pas et ne la reconnaisse pas partout où il sera. »
En effet, après quelques recherches dans le quartier, en passant rue du
Pot-de-Fer, devant le domicile de la Hache, la fruitière entendit une voix
perçante qui chantait : J'ai perdu mon Eurydice, avec une puissance
d'intonation qui ne laissait aucun doute sur l'identité de son propriétaire.
Guidés par ce chant mélancolique, qu'entrecoupait de nombreux Portez armes !
Ranplanplan, etc., la digne femme et l'agent montèrent l'escalier de la
maison et arrivèrent bientôt à la chambre occupée par la Hache. Derrière la
porte, Jacquot, reconnaissant la voix de sa maîtresse, appelait au secours
et chantait.
Dans une tour obscure, Un roi puissant languit.
Il fut bientôt rendu à la liberté et aux caresses de sa famille. La scène
de sa confrontation avec son infâme ravisseur, dans le cabinet de M.
Cochefert, chef de la sûreté, fut particulièrement émouvante.
Tantôt il regardait tendrement sa maîtresse en disant à plusieurs
reprises « Te voilà ! Te voilà ! Te voilà ! » Tantôt il ébouriffait ses
plumes en menaçant Guindot du bec et en l'accablant d'insultes tirées de son
riche vocabulaire en toutes les langues. Confondu par son témoignage,
Guindot a tout avoué et est allé expier son crime au Dépôt, en attendant
mieux.
Il faudrait battre longtemps Paris pour y trouver quelqu\'un de comparable à M. Enfert, qui vient de faire bénir, à la Maison-Blanche, une nouvelle œuvre. (1897)
A dater du 28 octobre 1923, la S. T. C. R. P. mettra en service une nouvelle ligne d’autobus dénommée AI bis, « Place d’Italie-Gare Saint-Lazare » (1923)
Une triste nouvelle nous arrive du front. Eugène Bonneton, le peintre délicat du vieux Paris, de la Bièvre et des hivers parisiens, vient de s'éteindre dans une ambulance de l'Argonne. (1915)
Au cours de sa dernière session, le Conseil municipal a été unanime à approuver le projet présenté par le préfet de la Seine relatif à l'assainissement de la cité Jeanne-d'Arc. (1934)
La laiterie Verny, située en plein cœur du populeux quartier de la Gare, 17, rue Bruant occupait, depuis quatre années, Henri Lecoin, âgé de vingt-huit ans, en qualité de caissier-comptable.
Les nombreux flâneurs qui vont chaque soir, au soleil couchant, respirer un peu d'air sur les glacis des fortifications, à la porte d'Italie, ont assisté hier à une véritable bataille.
Un nommé Jean Siégen, dit « Jean-Jean » âgé de vingt-six ans, demeurant rue de la Pointe-d'Ivry, a tiré cinq coups de revolver, la nuit dernière, passé la porte d'Ivry, sur Mlle Marie Berthot, âgée de vingt et un ans, ouvrière lingère, rue de la Butte-aux-Cailles.
Hier soir, à dix heures quarante-cinq, un incendie s'est déclaré dans le grenier à fourrages de M. Brancourt, grainetier, boulevard de la Gare, 187. La cause de ce sinistre n'est pas encore connue.
Les habitants de la rue du Dessous-des-Berges, dans le quartier de la Gare, ont été fortement impressionnés hier soir par un drame présentant un côté mystérieux, qui s'est déroulé dans l'immeuble situé au numéro 78. Une mère, Marie Pouquet, âgée de trente-deux ans, est venue s'abattre vers minuit sur le pavé de la cour, elle portait, attaché autour du corps, son enfant âgé de vingt mois.