600 partisans de la désaffectation du mur d'enceinte de Paris et de la suppression des servitudes militaires se réunirent, le dimanche 6 mai 1894 en plein air à la Porte d'Italie pour défendre leurs revendications.
Le monument élevé à la Gloire des mères françaises implanté sur le boulevard Kellermann à proximité de la porte d'Italie est dû au ciseau des sculpteurs Henri Bouchard et Alexandre Descatoire. Le jardin qui l'entoure a éré dessiné par l'architecte Paul Bigot. Ce monument a été inauguré le 23 octobre 1938 par le président de la République, M. Albert Lebrun. Le maréchal Pétain était présent à cette cérémonie.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
Depuis quelque temps, le quartier de la Gare (treizième
arrondissement) était plongé chaque nuit dans une profonde
obscurité. Des malfaiteurs décapitaient les becs de gaz.
Deux d'entre eux ont été surpris rue du Chevaleret par des
ouvriers de la maison Popp, qui, dans leur indignation, les ont à
moitié assommés. On dû les porter à l'hôpital Cochin.
Les étrangleurs des Gobelins - 1894
Les étrangleurs des Gobelins
Le Journal — 13 juin 1894
On étrangle quelque peu, en ce moment, dans le quartier des Gobelins. Ses
vastes avenues ombreuses, ses rues désertes, la nuit close, sont d'ailleurs
lieux propices aux attaques nocturnes.
Un tonnelier, M. Joseph K., rentrant chez lui la nuit dernière, a été accosté
par deux individus qui poliment lui demandèrent du feu, et comme, bénévole, il
tendait sa cigarette allumée, ils lui passèrent un lacet autour du cou,
l'étranglèrent à demi, puis le dévalisèrent.
Une demi-heure plus tard, des agents le relevèrent, le transportèrent au
poste et lui donnèrent des soins qui le rappelèrent à la vie.
On recherche les agresseurs de Joseph K…
Lu dans la presse...
Les quartiers pauvres - 1869 - E. Bionne
Les quartiers pauvres
Le Rappel — 22 décembre 1869
Les quartiers pauvres et populeux de Paris sont négligés ou dédaignés par
l'administration, tandis que les quartiers élégants sont « embellis »
à grands frais pour réaliser une fois de plus le proverbe : « On ne prête qu'aux
riches », ou le dicton : « L'eau va toujours à la rivière ».
Cette iniquité, à laquelle personne ne songe, et dont beaucoup de citoyens
ont malheureusement à souffrir, a fini par provoquer les plaintes légitimes
des habitants du 13e arrondissement, c'est-à-dire du coin abandonné qui comprend
la route d'Italie, les Gobelins, la Bièvre et la Butte-aux Cailles.
Nous recevons à ce sujet la lettre suivante, signée d'un grand nombre de
citoyens :
« Les habitants de la partie annexée au 13° arrondissement, déjà si
misérable sous tous les rapports voient avec un profond regret que l'administration
municipale donne les alignements et autorise l'édification de constructions
en plein axe de grandes voies à ouvrir, entre autres à l'angle de l'avenue d'Italie
et du boulevard Masséna et dans l'axe du boulevard du Transit.
« L'administration, qui se montre si prévoyante, si paternelle pour
les autres quartiers de Paris, n'a encore rien fait pour le treizième
arrondissement, surtout dans la portion comprise entre le quatorzième et la
route d'Ivry : elle n'a fait déposer dans les près de la glacière qu'une
faible partie des déblais produis par l'ouverture de la rue Mouffetard et la
création de l'hospice Sainte-Anne, lorsque tous les déblais qu'elle a fait
transporter à grands frais hors de Paris n'auraient peut-être pas suffi pour
racheter la différence du niveau nécessaire à l'ouverture du boulevard du
Transit (*) et au prolongement du boulevard de l'Hôpital, dont l'exécution
devrait être achevée depuis bien longtemps. En attendant, le manqué
d'écoulement des eaux provenant de la Bièvre fait que les prés se trouvent
transformés en lac dont les eaux croupissantes et corrompues et les plantes
marécageuses exhalant des odeurs fétides et des miasmes mortels :
« La raison se refuse-à croire qu'il existe de pareilles choses au sein
de la première capitale du monde.
« Persuadés que nous trouverons en vous le défenseur des faibles, nous
venons, par la présente, porter ces faits à voire connaissance, en vous priant
de vouloir bien nous obliger de votre concours, soit en vous rendant en personne
sur les lieux afin d'en juger par vous-même, soit en donnant la publicité nécessaire
à nos légitimes réclamations. »
Nous sommes allé « juger par nous-même » et ce que nous avons vu nous
a indigné.
Le gaspillage des finances municipales n'est que le moindre côté de la question.
L'administration trouve donc que nos fonds ne vont pas assez vite, qu'après
avoir donné un alignement, elle laisse construire en plein axe de futurs boulevards
des maisons en pierre et qui seront forcément expropriées et démolie ?
Mais nos lecteurs, ni personne, n'ont plus rien à apprendre sur la manière
dont notre argent est administré. Ce qu'il restait à connaître, c'est qu'on
traite la santé des citoyens comme leur argent.
Nous contenons au fond de notre cœur les sentiments que nous avons éprouvés
quand, après avoir traversé la Bièvre sur deux planches en guise de pont, après
avoir côtoyé de vastes marais couverts d'une épaisse mousse verte, nous nous
sommes trouvé, dans Paris, au milieu d'une population hâve, brisée par des fièvres
paludéennes, amaigrie par de longues souffrances, et où les enfants naissent
chétifs et mourants.
Nous espérons que M. Haussmann, averti par nous, fera promptement combler
ces marais pestilentiels. Il n'a qu'à y faire jeter les déblais qu'on porte
au loin à grands frais.
L'administration, qui pense tant aux quartiers riches, peut bien une fois
s'occuper un peu des quartiers pauvres, et faire enfin pour la santé du peuple
ce qu'elle n'a encore fait que jour sa propre vanité.
Émile Bionne. (**)
(*) Il s'agit de la future rue de Tolbiac. (**) Né à
Naples de parents français en 1843, Émile Bionne était avocat à la Cour de Paris
quand il écrivit ce texte. Il était également un collaborateur régulier du Petit-Journal
(Le vrai ! celui de 1863). E. Bionne est essentiellement connu pour avoir mis
en forme les écrits politiques d'Adolphe Crémieux et pour avoir était l'époux,
un bref moment, en 1881, d'Hortense Schneider (1833-1920), la célèbre cantatrice,
interprète des œuvres d'Offenbach, qu'il réussit à faire condamner (jusqu'à
ce que la Cour d'appel infirme la décision) à lui verser une pension alimentaire
lors de leur séparation. E. Bionne, qui se présentait alors comme sujet italien
et baron, fut ridiculisé dans cette affaire. Son texte le plus célèbre reste
la "Lettre circulaire aux électeurs de la 9e circonscription" du 27 avril 1870
par laquelle il appelait à voter "Non" au plébiscite visant à approuver la nouvelle
constitution proposée par Napoléon III laquelle fut, néanmoins, largement approuvée.
(NdE)
À trois heures du matin, boulevard Arago — le boulevard Liabeuf, comme l'appellent maintenant, les apaches du quartier — une fusillade terrible s'est engagée entre agents et rôdeurs, sur l'emplacement même où fut exécuté le meurtrier de la rue Aubry-le-Boucher.
Mardi, vers trois heures du soir, au coin de la rue Damesme et de la rue Bourgon, le terrassier Fleurât qui, avec ses camarades, creusait la terre, pour l'aménagement d'un fournil, découvrait à moins d'un mètre du sol et quinze métrés environ de la rue, une caisse en bois tout à fait vermoulu, de 1 mètre 50 de large et 2 mètres de long.
Au numéro 23 de l'avenue d'Italie, dans une petite boutique, un vieillard de soixante-trois ans avait installé, il y a quelque temps, un atelier de réparations de bicyclettes. Une jeune fille de vingt-six ans, nommée Lucie Carronneille, qu'il faisait passer pour sa fille, demeurait avec lui.
Un drame sanglant s'est déroulé hier, vers cinq heures, au numéro 13, de la rue Coypel. A cette adresse habite un ex-brigadier de gardiens de la paix , âgé de soixante-quatre ans, qui maria sa fille, il y a quelques années, à un marchand ambulant..
Le boulevard Saint-Marcel prend naissance au boulevard, de l'Hôpital, vis-à-vis la Salpêtrière, et va aboutir en ligne directe à l'avenue des Gobelins, où il se rencontre avec les boulevards Arago et Port-Royal pour former un spacieux rond-point. (1882)
Ce n'est jamais sans un sentiment de gêne, pour ne pas dire de honte, qu'en arrivait aux portes de la grande, cité parisienne, on franchit cet espace de 250 mètres de largeur qui longe encore en une ceinture presque continue les fortifications et qu'on appelle la Zone. (1932)
Les jardins des Gobelins forment dans un quartier populeux une oasis de fraîcheur et de verdure. Ils couvrent près de trois hectares et constituaient naguère une île entre deux bras de la Bièvre. (1933)
Une large tranchée est actuellement creusée, pour l'établissement d'une conduite cimentée, sur le trottoir, à l'extrémité du boulevard St-Marcel, près de l'avenue des Gobelins. (1913)
On sait que la reconstitution partielle des Gobelins fut entreprise, il y a près de deux ans, sous l'habile direction de MM. Formigé et Jossely. La façade du nouveau, bâtiment est déjà en partie débarrassée, de ses échafaudages. (1913)
Tout un coin du quartier de la Maison-Blanche est en fête : dans quelques jours on inaugurera solennellement la nouvelle et légère passerelle métallique qui, passant au-dessus des voies du chemin de fer de Ceinture, à la Glacière, relie maintenant entre eux deux points jusqu'à présent fort éloignés l'un de l'autre. (1907)
À deux pas de la porte d'Italie, dans un grand espace situé rue Bobillot, se trouve une succession de masures misérables qui furent habitées, il y a une vingtaine d'années, par des nomades africains, prompts à jouer du couteau. (1910)
Les quartiers pauvres et populeux de Paris sont négligés ou dédaignés par l'administration, tandis que les quartiers élégants sont « embellis » à grands frais. Cette iniquité, à laquelle personne ne songe, et dont beaucoup de citoyens ont malheureusement à souffrir, a fini par provoquer les plaintes légitimes des habitants du 13e arrondissement, c'est-à-dire du coin abandonné qui comprend la route d'Italie, les Gobelins, la Bièvre et la Butte-aux Cailles. (1869)
La cour des Miracles était hier soir en grand émoi ; elle avait transporté cahin-caha, béquillant et gesticulant, ses pénates dans le quartier de la Gare, rue Nationale, tout là-bas, au bout de Paris, près de la barrière d'Italie. Il faut dire que le 13° arrondissement a un maire, M. Thomas, « qui fait des économies sur les fonds alloués par la Ville au service de bienfaisance, et qui, cette année, a rendu 50,000 francs à l'Assistance publique ». (1897)
Au moment où le service de statistique municipale constatait avec satisfaction une décroissance notable de la mortalité dans Paris, une épidémie éclatait dans un quartier excentrique et y jetait l'effroi. Le quartier contaminé est celui de la Maison-Blanche, situé dans le treizième arrondissement, sur les bords de la Bièvre. (1890)
Il paraît décidé qu'on conservera pieusement les ruines de la Cour des Comptes, comme souvenir de 1871. Mais il est un autre monument, également ruiné par la Commune et dont la vue séduit beaucoup moins : la façade de la manufacture des Gobelins « provisoirement » remplacée par une construction en platras et une palissade en planches. (1891)
Souvent nous avons parlé de cette gentille œuvre la Mie de Pain, qui a rendu depuis six ans de si grands services aux pauvres de la Maison-Blanche. (1897)