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UNE ÉVOCATION DU 13ÈME ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30

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SAVIEZ-VOUS QUE...

L'église Sainte-Anne de la Maison-Blanche a été consacrée le 25 avril 1896.


Le 21 août 1881, M. Cantagrel fut élu député du 13ème arrondissement au Corps législatif.


Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »

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C'est arrivé dans le 13ème

 Malheureuse mère - 1899

Malheureuse mère

Le Gaulois ― 12 mars 1899

Des agents ont trouvé hier matin, évanouie sur  un banc, boulevard Arago, une femme âgée d'une trentaine d'années, assez pauvrement vêtue et qui tenait dans ses bras une petite fille âgée d'un an.

La pauvre femme, qui mourait de faim, ainsi que son enfant, fut transportée à  l'hôpital Cochin.

Elle a déclaré qu'elle avait perdu il y a deux mois son mari et que depuis lors elle était plongée avec sa petite fille dans la plus affreuse misère. Il y a deux jours, elle avait quitté la ville qu'elle habitait et était venue à pied à Paris.


 Le gaz - 1927

Le gaz

Paris- Soir — 24 janvier 1927

Les locataires de l'hôtel Alary, 62, rue du Gaz, entendant des  gémissements qui provenaient d'une des chambres, avertirent la propriétaire. Celle-ci informa aussitôt M. Fauvel, commissaire de police du quartier de la Maison-Blanche.

La porte de la pièce enfoncée, le magistrat aperçut, râlant sur le parquet, les deux occupants : Mme Sarah Doline, âgée de 37 ans, sujette russe, exerçant la profession de sage-femme, et son fils, Théodore, âgé de 9 ans.

Les malades furent aussitôt transportés à l'hôpital de la Pitié.

S'agit-il d'une intoxication par absorption d'aliments avariés ou par toute autre cause ? On l'ignore pour l'instant : l'enquête de M. Fauvel fera sans, doute la lumière sur ce point.


Lu dans la presse...

 Fabrique d’asticots - 1883

Fabrique d’asticots

Le Petit-Parisien — 23 août 1883

Paris a tout autour de lui, la long de la ceinture de sa banlieue et du périmètre- de ses villages, une interminable série de gigantesque cheminées qui, de toutes parts, coupent l'horizon de la ligne verticale de leurs tuyaux; ce sont les milliers d'usines insalubres et d’ateliers dangereux qu'on a relégués au loin : fabriques de bleu de Prusse, de noir animal, de suif d'os, de sels ammoniacaux, échaudoir où l'on cuit les intestins des bêtes mortes et où l'on fond les détritus, — ces myriades de dépotoirs suburbains qui ingurgitent au jour le jour le prodigieux amas d’immondices où vient s'alimenter l’industrie.

Cela travaille, triture, décompose ce qui y tombe, et il en sort, à toute heure, un abominable souffle de peste qui empuantit l’air et le sature de la putridité de ses exhalaisons. Que le vent vienne du nord ou du sud, de l'est ou de l'ouest, ces exhalaisons morbides roulent sur Paris et l'infectent. C'est la pourriture à jet continu.

Et il semble qu'on n'en ait jamais assez : chaque jour de nouveaux cloaques s'ouvrent.

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Il existe en Angleterre, à Swansea, un établissement ayant pour but l’exploitation des pyrites arsenicale-. Les émanations d’acide sulfureux, d'acide sulfurique, d'acide chlorhydrique et d'hydrogène arsénié qu'il répand sont si corrosives, si pernicieuses, qu'elles détruisent toute la végétation des alentours.

Les Anglets, maigre leur indifférence pour ce qui touche à l'hygiène quand leurs capitaux sont en jeu, n'ont jamais songé qu’une pareille usine pût être établie sur le bord d’un fleuve; car ses résidus, composés d’une boue d'arsenic, empoisonnent les eaux, qu'elles rendent impropres à tout usage domestique et tuent le poisson : ils l’ont  établi sur le bord de la mer.

Eh bien ! une Compagnie — la Compagnie du Rio-Tinto, demande, actuellement, à créer chez nous une usine semblable dont le déversoir viendrait aboutir dans la Seine à 250 mètres en amont de la prise d'eau qui alimente Saint-Denis, Aubervilliers, Saint-Ouen et Clichy.

À qui le tour, après cela ?

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Ainsi, c’est l’empoisonnement forcé et perpétuel, et les miasmes qui passent sur Paris deviennent parfois tellement nauséabonds, le soir, qu'il n’est qu'un moyeu d'y échapper fermer ses fenêtres et se réfugier au plus profond du logis.

Mais Paris, que les horribles émanations du dehors pourrissent déjà trop, a dans ses murs, par surcroît, un foyer d'inaction dont les basfonds fermentent en pleine ville : ses égouts. La fièvre typhoïde est là, dans ces canaux souterrains qu'on ne peut se décider à assainir, et elle en sort périodiquement avec les bouffées putrides qu’ils dégagent, La buée qui en monte, c'est la mort- Mais nos administrateurs sont des gens d'ordre ils viennent d’acheter à Saint-0uen de quoi creuser un cimetière de renfort.

Ces égouts de Paris ont, d'ailleurs, un peu partout, d'innombrables exhaussements en forme de maisons. Çà et là, dans les trous d'horribles culs de sac, s’élèvent des cités-sentines où la peste loge en garni. Il est vrai que la commission des logements insalubres signe la quittance de loyer, et tout se passe correctement.

La Seine elle-même s'en mêle : elle promène des millions de microbes par litre d’eau ; de telle sorte que l’infection réunit les trois états : solide, liquide et gazeux, et que nous passons à travers une atmosphère de miasmes où il y a toutes les variétés de la décomposition.

Il nous manquait quelque chose pourtant ; nous l'avons aujourd'hui. Nous voici à la fabrication des asticots, fabrication payant patente bien entendu.

S'il vous plait tomber sur une de ces « trichineries », allez au treizième arrondissement, prenez l'avenue des Gobelins et suivez la rue Croulebarbe. SI l'odeur ne vous arrête pas on route, poussez jusqu'au n°63, une maison « mangée aux vers » qui n'a pas besoin d'autre enseigne.

Deux fois par semaine, la mercredi elle samedi, des tombereaux s'y arrêtent avec leur chargement des peaux de moutons écorchés sortant toutes chaudes des abattoirs.

On les monte dans des séchoirs à l'air libre et on les y suspend.

A ces peaux, toutes saignantes et gluantes, adhèrent des lambeaux de chair. La chaleur d’août, qui !es enveloppe, les surchauffe aussitôt et l'immonde travail de la décomposition commence dans cette espèce de charnier. Peu à peu, cela verdit et se boursouffle; d’ignobles pustules crèvent dans le tas et quelque chose se met à grouiller dans la pourriture vivante : ce sont les asticots.

Chaque peau en nourrit des millions. Il en tombe dans la rue, sur les passants. La rue a sa pluie quotidienne de petits monstres visqueux.

Les maisons des alentours reçoivent en plein ces effluves de cloaque en fermentation. Les locataires du n°64, viennent d’écrire à leur propriétaire, M. Lasnier, le menaçant de congé immédiat. Ils ne peuvent plus tenir à ces émanations de mort.

M. Mariotte, mégisser, rue Croulebarbe, 12, occupe 200 ouvriers. Ces ouvriers vont abandonner le travail, renoncer au morceau de pain qu'ils gagnent là. L'infection est trop Insupportable : elle a eu raison d'eux. Il en est de même des ouvriers de M. Lemoine, corroyeur, rue Corvisart, 3t, et de celui de M. Rousseau, galochier, rue Croulebarbe, 16.

Tout le quartier est en émoi. La rue Croulebarbe est devenue la rue Croule-Peste !

Le plus horrible, c'est que des nuées de mouches se sont abattues sur cette fabrique d'asticots et s'engraissent de cette putréfaction. Quand elles en sont gorgées et repues, elles sortent çà et là leur venin et les habitants en sont réduits à tenir leurs fenêtres toujours closes devant cette invasion. II y a six mois, Mme Fray, marchande de vins, rue Corvisart, 33, a été piquée par une de ces mouches gangrenées, et les médecins avaient décidé l'amputation du membre malade.

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Et l'on ne se plaint pas? demandez-vous. Pardon. Les plaintes n'ont pas manqué elles sont venues de partout, et à plusieurs reprises.

Nous en connaissons une, collective, lancée en janvier dernier par MM. Rousseau, Mariott Lasnier et Lemoine, déjà nommés; MM. Houlbert, cordonnier et Colas, propriétaire, rue Corvisart, 33, etc., etc.

Une autre plainte date du 6 août courant.

Et qu'a répondu l'administration ? Rien !

Le commissaire de police du quartier a fait le sourd, et le Conseil d'hygiène et de salubrité a imité du commissaire de police le silence prudent.

Il n'y a pas que Boland qui ne veut pas parler.

Les peaux que le fabricant de la rue Croulebarbe fait pourrir, sous prétexte de les faire sécher sont expédiées eu Allemagne. L'industriel en question fait la Prusse. Fort bien. Est-ce en faveur de cette particularité qu'on lui permet de réserver aux Parisiens la primeur de ses asticots ?

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Cela dure depuis deux ans !

Qui donc a fait l'enquête de commodo et incommodo ? L’a-t-on faite seulement ? Comment l'a-t-on faite ?

Cela va-t-il  finir… par finir, ces traditions-là ?

L’administration va-t-elle se décider à comprendre que Paris est autre chose qu'une ville à empoisonner ?

Avons-nous, oui ou non, des administrateurs, un Conseil de salubrité, des édiles ?

Et l'on tremble devant le choléra qui peut venir ! Et l'Académie de médecine fait publier les règles d'hygiène à suivre On sème le chlorure de chaux à pleines mains… sur le papier ! Aimez-vous le sulfate de cuivre ? On en a mis partout… en théorie.

Et les maisons de la rue Croulebarbe et autres… lieux— car Paris en a bien d'antres— continuent à fabriquer leurs asticots! Et Paris reste la capitale empoisonnée entre toutes !

Il est temps que cela cesse, n'est-ce pas? Il faut que la Presse recommence, et jusqu'au succès définitif, sa campagne de salubrité publique. Il faut que nous mettions, encore une fois, une bonne fois, le nez de l’administration dans ces cloaques afin de la forcer à sentir à son tour.

Et, en attendant, il faut clouer cet écriteau sur !a fabrique du treizième arrondissement « Défense de tuer les voisins ! »

Tant pis pour messieurs les Prussiens s’ils n'ont plus les peaux de la maison Croule-Vers se mettre sous la dent. Qu'ils se contentent de leurs peaux allemandes : les asticots y lèvent à souhait.

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