C'est sur l'insistance d'Émile Deslandres représentant du 13e arrondissement que le conseil municipal de Paris accepta de conserver le nom cinq fois séculaire des Reculettes à la rue résultant de l'élargissement de cette ruelle si pittoresque.
L'École Estienne est installée à son emplacement actuel depuis novembre 1889 mais n'a été inaugurée que le 1er juillet 1896 par le président de la République, M. Félix Faure.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
La fondation Singer-Polignac est une maison ouvrière. La maison a été construite en un an. Il y a trois mois, une bande de calicot tendue sur la façade annonçait que soixante-quatre logements étaient à louer dans cet immeuble. Deux cent quatre-vingt-dix-sept postulants se présentèrent. Il y a donc actuellement, au quartier de la Maison-Blanche, deux cent trente-trois ménages en quête d'un logis neuf.
Des agents ont trouvé hier matin, évanouie sur un banc, boulevard
Arago, une femme âgée d'une trentaine d'années, assez pauvrement vêtue et qui
tenait dans ses bras une petite fille âgée d'un an.
La pauvre femme, qui mourait de faim, ainsi que son enfant, fut transportée à
l'hôpital Cochin.
Elle a déclaré qu'elle avait perdu il y a deux mois son mari et que depuis
lors elle était plongée avec sa petite fille dans la plus affreuse misère. Il y
a deux jours, elle avait quitté la ville qu'elle habitait et était venue à pied
à Paris.
Le drame de la rue Gandon - 1894
Le drame de la rue Gandon
Le Radical — 3 décembre 1894
Des cris partant d'une maison composée seulement d'un rez-de-chaussée, habité
par les époux Jouy, âgés, le mari de cinquante-neuf ans et la femme de
cinquante-six, mettaient en émoi ; hier, vers huit heures du soir, les habitants
de la rue Gandon.
Quelques-uns se précipitèrent dans le logement et aperçurent M. Jouy, qui est
estropié, étendu sans connaissance sur le plancher, portant au crâne une
profonde blessure, et Mme Jouy, que son fils Joseph, âgé de dix-huit ans,
maintenait sur le sol, la frappant avec rage.
Le misérable qui était ivre, avait eu une discussion avec son père qui lui
reprochait de ne jamais travailler. Furieux, il lui avait porté en pleine
poitrine un coup de pied qui l'avait fait choir à la renverse, la tête sur
l'angle d'une commode.
À ce moment, Mme Jouy étant intervenue, le forcené s'était rué sur elle.
Cet ignoble personnage est au Dépôt.
M. Joux, qui a, en outre, plusieurs côtes brisées, a été transporté, à
l'hôpital de la Pitié. Son État est désespéré.
Faits divers
Un nouveau crime dans le 13ème ? - 1879
Un nouveau crime dans le 13ème ?
Le Gaulois — 15 octobre 1879
Sommes-nous en présence d'un nouveau crime ? Hier matin, un jardinier de
la rue de la Colonie se trouvait dans un de ses champs que traverse la
Bièvre, quand il aperçut tout à coup flotter sur l'eau noirâtre un objet
bleu qu'il prit pour un tablier. Attirer à lui l'objet fut l'affaire d'un
instant. Mais grand fut son étonnement en reconnaissant dans le prétendu
tablier, une blouse, et, dans cette blouse, le cadavre d'un homme paraissant
âgé d'une cinquantaine d'années.
Le commissaire du quartier, M. Moller, et le docteur Rochette furent
aussitôt prévenus; mais la présence de celui-ci était inutile ; la mort du
noyé remontait au moins à quelques heures. L'enquête du magistrat a fait
reconnaitre le cadavre pour celui d'un charretier au service de M. Arnoult,
entrepreneur, rue du Gaz. — Les poches du mort étaient absolument vides : ni
argent, ni bijou, ni papiers.
D'ailleurs, la. Bièvre, à cet endroit, contient à peine quelques pieds
d'eau, et il est presque impossible de s'y noyer par accident.
Le tombereau que le charretier conduisait la veille a transporté son
corps à la Morgue.
Espérons que la rudesse et la brutalité avec lesquelles la main de l'autorité militaire vient de s'abattre sur les pauvres zoniers de la porte de Gentilly, aura pour résultat de ramener cette importante question à l'ordre du jour, et de lui faire faire un pas vers une solution impatiemment attendue. (1895)
La fondation Singer-Polignac est une maison ouvrière. La maison a été construite en un an. Il y a trois mois, une bande de calicot tendue sur la façade annonçait que soixante-quatre logements étaient à louer dans cet immeuble. Deux cent quatre-vingt-dix-sept postulants se présentèrent. Il y a donc actuellement, au quartier de la Maison-Blanche, deux cent trente-trois ménages en quête d'un logis neuf. (1911)
Il semble que dans ce lointain faubourg parisien le peuple ait voulu fleurir avec plus de ferveur la fille du peuple, la petite bergère de Domrémy qui sauva la France. (1913)
Situé sur les confins du XIVe et du XIIIe arrondissement, l'ancien quartier de la Glacière est, ou plutôt était, il y a peu de temps, un des côtés les plus curieux du nouveau Paris. Las deux bras de la Bièvre s'enchevêtrant, à peine ombragés par quelques maigres peupliers, dans les replis escarpés de la Butte-aux-Cailles. (1877)
Il est certains quartiers excentriques de Paris où il est dangereux de s'aventurer passé minuit. Les rôdeurs et malfaiteurs de toute espèce s'y conduisent comme en pays conquis ils dévalisent sans vergogne le passant attardé et, si celui-ci leur oppose la moindre insistance, ils ont vite fait de lui imposer silence en le frappant avec leurs armes.
Un employé la recette principale des postes, Pierre Jamais, âgé de quarante-huit ans, demeurant 19, rue Croulebarbe, avait de fréquentes querelles avec sa femme, de dix ans plus jeune que lui.
Une tentative criminelle que ne renieraient pas des scélérats endurcis a été commise par trois gamins de douze à treize ans contre un autre enfant, le jeune Lucien Delagne, âgé de douze ans, écolier, demeurant chez ses parents, honnêtes ouvriers, rue du Champ-de-l’Alouette.
Dans le quartier Croulebarbe vit un perroquet centenaire, nommé Jacquot, magnifique ara gris, à queue rouge-pourpre, comme la trame d'un cardinal. Ce vénérable personnage habite depuis plus de quatre-vingts ans au sein de la même famille.