Au moment où le service de statistique municipale constatait avec satisfaction
une décroissance notable de la mortalité dans Paris, une épidémie éclatait dans
un quartier excentrique et y jetait l'effroi. Le quartier contaminé est celui
de la Maison-Blanche, situé dans le treizième arrondissement, sur les bords
de la Bièvre.
Il paraît décidé qu'on conservera pieusement les ruines de la Cour des Comptes,
comme souvenir de 1871. Mais il est un autre monument, également ruiné par la
Commune et dont la vue séduit beaucoup moins : la façade de la manufacture des
Gobelins « provisoirement » remplacée par une construction en platras et une
palissade en planches.
Sur l'emprunt de 900 millions, dont la majeure partie doit servir à exécuter
dans Paris de grands travaux de voirie (ce qui n'exclut pas ceux qui ont été
décidés antérieurement à l'adoption de ce vaste plan de campagne), les quatre
quartiers du treizième arrondissement auront une assez forte part.
Dans la soirée d'hier, vers six heures et demie, une conduite d'eau passant
à la poterne des Peupliers, près du boulevard Kellermann, dans le treizième
arrondissement, s'est rompue brusquement.
Ainsi que nous le faisions pressentir, M. Rousselle, conseiller municipal
du quartier de la Maison-Blanche (treizième arrondissement), président du conseil
municipal de Paris, a succombé hier matin à la maladie qui, depuis un certain
temps, le tenait éloigné de l'Hôtel de Ville.
Le conseil ayant décidé, en 1899, après de lentes et nombreuses études, de
faire procéder à la couverture de la Bièvre « dont les émanations exercent une
influence fâcheuse sur la santé des riverains...
Il faudrait battre longtemps Paris pour y trouver quelqu'un de comparable
à M. Enfert, qui vient de faire bénir, à la Maison-Blanche, une nouvelle œuvre.
Une triste nouvelle nous arrive du front. Eugène Bonneton, le peintre
délicat du vieux Paris, de la Bièvre et des hivers parisiens, vient de s'éteindre
dans une ambulance de l'Argonne.
Au cours de sa dernière session, le Conseil municipal a été unanime à approuver
le projet présenté par le préfet de la Seine relatif à l'assainissement de la
cité Jeanne-d'Arc.
sans titre 1
SAVIEZ-VOUS QUE...
A la barrière des deux moulins, le bal de la Belle Moissonneuse était fréquenté par les maquignons.
Au sein de l'hôpital de la Salpétrière, on remarque la jolie chapelle surmontée d'un dôme, que l'architecte Libéral Bruant bâtit en 1687.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
sans titre 1
C'est arrivé dans le 13ème
Une singulière victime
Une singulière victime.
Le Matin ― 25 août 1885
Dans la soirée d'hier, des gardiens de la paix attirés par des cris,
trouvèrent, l'angle du boulevard Arago et de la rue de la Glacière, un individu
terrassé qu'ils relevèrent et qui déclara avoir été assailli et dévalisé par
trois rôdeurs, dont un lui avait porté un coup de couteau dans l'aine gauche.
Les agents requirent une voiture et, après avoir mené cet homme au bureau de
M. Perruche, commissaire de police, qui reçut sa déclaration, le transportèrent
à la pharmacie Rives.
Puis, sur les conseils du pharmacien, qui trouva la blessure trop grave, ils
le conduisirent en voiture à l'hôpital de la Charité, où l'interne de service
l'admit d'urgence et lui fit un premier-pansement. Quelques heures plus tard, on
s'apercevait que cet homme, qui avait déclaré se nommer Ernest Vigne, âgé de
dix-neuf ans, s'était évadé de la salle où il avait été transféré,, et que, pour
des raisons particulières il avait cru- devoir prendre la clef des champs.
Accident à la raffinerie Say - 1886
Accident à la raffinerie Say
Le Figaro ― 24 août 1886
Un accident des plus graves est arrivé hier, à la raffinerie Constant Say,
boulevard de la Gare.
Au moment où un violent orage éclatait sur Paris, à trois heures et quelques
minutes, une détonation stridente, suivie de cris de douleur, jetait l'alarme
dans toute l'usine. Par une cause que l'on n'a pu définir sur le moment, un
bouilleur s'est subitement déchiré, projetant au dehors un énorme jet de vapeur.
Cinq ouvriers se trouvaient près du générateur lorsque l'explosion s'est
produite : ils ont tous été atteints. Ce sont les nommés Dominique Raveras,
Appino, Genglar, Oberto, italiens, et Paul Perré, français. Tous sont des jeunes
gens de vingt à vingt-cinq ans.
Les médecins et pharmaciens habitant le voisinage de l'usine sont accourus
immédiatement et ont prodigué leurs soins aux blessés qui ont été transportés
ensuite à l'hôpital de la Pitié.
Dans la soirée, deux des blessés ont succombé.
Une enquête a été ouverte immédiatement sur les causes, de cet accident.
A PROPOS DE CE SITE
A propos
Ce site vise à évoquer le 13ème arrondissement de 1860 aux années 30 à travers
des textes littéraires, des extraits d'ouvrages historiques et, le plus souvent,
d'articles de presse lesquels permettent de retrouver ce que fut l'état d'esprit
parisien à l'égard du 13ème arrondissement pendant des dizaines d'années.
Faubourg souffrant, faubourg populaire, arrondissement excentrique ignoré
et délaissé, le 13ème fut
décrit comme une terre exotique dont les indigènes formaient cette classe laborieuse
que l'on disait dangereuse.
La Bièvre fait aussi partie intégrante de ce 13ème arrondissement et a façonné
son image. Rivière romantique à son entrée dans Paris dans les premières années
du 19ème siècle, cloaque infâme et putride traversant le quartier Croulebarbe
dans les dernières années du même siècle, elle est inséparable du 13ème.
Il s'agit d'évoquer. Ceux qui auront connu le 13ème arrondissement dans
les années 50 et 60 retrouveront aisément des repères voire des souvenirs.
Les autres devront faire un effort d'imagination pour percevoir dans leur
environnement actuel les traces d'un monde disparu.