Le 7 décembre 1930, un beau dimanche, à l'angle de l'avenue des Gobelins et de la rue Philippe- de-Champaigne, le manœuvre géorgien Parmény Tchanoukvadzé, trente-six ans, abattait à coups de pistolet automatique M. Noé Ramichvili, quarante-neuf ans, ancien ministre de l'Intérieur du gouvernement menchevik de Géorgie, président à Paris du parti Tebanoukvadze social démocrate géorgien, blessant M. Menagarichvili, secrétaire du précédent, qui se portait au secours de son chef.
A la barrière des deux moulins, le bal de la Belle Moissonneuse était fréquenté par les maquignons.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
Il semble que dans ce lointain faubourg parisien le peuple ait voulu fleurir avec plus de ferveur la fille du peuple, la petite bergère de Domrémy qui sauva la France.
Une jeune femme vêtue de haillons qui, depuis quelques instants, se livrait,
hier matin, place d'Italie, à d'inquiétantes excentricités, s'arrêta soudain
lorsqu'il y eut autour d'elle un cercle de badauds assez compact et rejetant ses
guenilles apparut bientôt sans voile. Un agent intervint, pour mettre fin au
scandale. Ce ne fut pas chose facile. L'inconnue se démena en effet et à coups
de dents, à coups de pied, tenta de se dégager. Elle fut enfin maîtrisée,
enveloppée dans une couverture et transportée au commissariat du passage
Sicault.
C'était une jeune femme, Octavie Liégard, âgée de vingt-trois ans, sans
domicile connu, que la misère avait rendue folle.
Elle a été envoyée à l'infirmerie spéciale du Dépôt par M. Simard,
commissaire de police du quartier.
Le crime de la rue Michel-Bizot - 1897
Le crime de la rue Michel-Bizot.
Le Matin – 10 novembre 1897
Il est certainement très malheureux que le veilleur de nuit Tisseur ait trouvé
une mort affreuse sous le marteau d'un inconnu, mais, d'après les renseignements
recueillis à la préfecture de police, la victime ne serait guère plus intéressante
que son assassin.
Lundi soir, on avait cru être sur la piste de l'auteur du crime, un jeune
homme aux mœurs inavouables, qui, à diverses reprises, avait été vu en compagnie
du veilleur et qui, samedi soir, était venu le trouver et était allé boire avec
lui. Ce jeune homme a été retrouvé et il a pu fournir des indications tellement
précises sur l'emploi de son temps qu'il a été reconnu innocent. Mais, en même
temps, il a pu donner des indications sur des individus de son espèce que fréquentait
le veilleur de nuit. Celui-ci menait une vie de débauche et attirait chez lui,
rue de Patay, des filles mineures et des jeunes gens.
M. Cochefert s'est rendu, hier matin, à la Morgue, et, dans les vêtements
du mort, il a trouvé des papiers établissant qu'il se nommait Charles Tisseur,
né à Abbeville en 1854, ancien garçon boulanger, ayant subi trois condamnations
en correctionnelle et une condamnation, par la cour d'assises de la Somme, à
huit ans de travaux forcés pour viol de ses deux filles. Une des malheureuses
est encore vivante.
La femme de Tisseur, qui habite Amiens, demanda et obtint le divorce. Après
sa condamnation, sa peine subie, Tisseur vint à Paris, ou il se fit marchand
des quatre saisons. Dans le jour, il poussait sa voiturette devant lui et, le
soir venu, il gardait des chantiers de démolitions ou des immeubles en construction.
On présume qu'il devait posséder un millier de francs d'économies. Cet argent
n'a point été retrouvé au domicile du veilleur, 111, rue de Patay.
Faits divers
Scène sanglante dans un Bal Avenue de Choisy - 1910
Scène sanglante dans un Bal Avenue de Choisy
Le Journal — 4 novembre 1910
Une scène, tragique et sanglante s'est déroulée, hier soir,
190, avenue de Choisy, au bal de l'Alcazar d'Italie.
En compagnie de deux femmes, un habitué de l'établissement,
Gaston Lallemand, âgé de vingt ans, mouleur, demeurant 28, rue
Damesme, se livrait gaiement aux douceurs de la valse ; quand
arrivèrent trois jeunes gens, qui, apercevant la danseur et ses
compagnes, s'avancèrent vers eux. Une violente discussion
éclata tout aussitôt au sujet d'une des amies du mouleur; des
injures furent échangées, puis les adversaires décidèrent
d'aller régler leur différend dans une petite cour contiguë à
la salle de bal.
A peine Lallemand s'y trouva-t-il que ses ennemis se
précipitèrent sur lui et le frappèrent à coup d'os de mouton.
Perdant son sang en abondance par cinq graves blessures à la
tête le mouleur craignit pour sa vie. Il sortit son revolver,
un browning de 6 millimètres, et; pat deux fois, fit feu sur
ses agresseurs. Une seule balle atteignit l'un des combattants,
Lucien Leroux, vingt-sept ans, employé à la Compagnie du gaz.
Mortellement frappé, le blessé s'écroula sur le sol. Un de ses
cousins désarma le meurtrier, qui s'enfuit à toutes jambes ;
mais, à la sortie du bal, Lallemand, qui avait la figure
couverte de sang, fut appréhendé par les agents de service et
conduit dans une pharmacie.
Pendant ce temps, les compagnons de Leroux mettaient leur
ami dans un fiacre et le conduisaient à l'hôpital Cochin. Là,
on constata que la balle avait lésé le cœur. Elle avait pénétré
au-dessous de la septième côte et s était logée à la pointe de
l'omoplate gauche. L'interne de garde jugea désespéré l’état de
Leroux mais il tenta cependant l’extraction du projectile.
Quatre jours plus tard ...
La Rixe de l'avenue de Choisy
Le Journal ― 8 novembre 1910
On se souvient de la sanglante rixe qui éclata ces jours
derniers, au bal de l'Alcazar d'Italie avenue de Choisy. Un
mouleur, Gaston Lallemand qui se trouvait dans l'établissement
en compagnie d'une jeune personne connue dans le quartier sous
le sobriquet de « la Mascotte » fut provoqué par l'ancien amant
de la donzelle Lucien Leroux, dit « Lulu ». Une bataille
s'engagea. Frappé à coups de casse-tête, Lallemand riposta par
des coups de revolver. Mortellement atteint, Leroux fut
transporté à l'hôpital Cochin où il ne tarda pas à succomber.
Le docteur Socquet, médecin légiste, a procédé, hier, à
l'autopsie du cadavre. Le praticien a reconnu que Leroux avait
reçu plusieurs projectiles qui ont pénétré dans la poitrine,
perforant les poumons et provoquant ainsi une hémorragie
mortelle.
M. Pradet-Ballade, juge d'instruction, a délivré le permis
d'inhumer.
Un arrêté du préfet de la Seine vient d'ouvrir une enquête à la mairie du douzième arrondissement pour le percement d'un nouveau tracé qui, sous le nom de boulevard Saint-Marcel, doit relier le boulevard Montparnasse au boulevard de l'Hôpital (1857)
L'administration vient de faire déposer à la mairie du 13e arrondissement le plan parcellaire des propriétés dont la cession est nécessaire en tout ou en partie pour exécuter l'élargissement de la rue Mouffetard et la transformation d ela place d'Italie. ()
Cette voie s'ouvrira en face la place de la Collégiale et viendra déboucher sur le boulevard extérieuraprès avoir coupé le faubourg Saint-Jacques. (1858)
Des incidents très graves qui ont rapidement pris le caractère d'une véritable émeute, se sont produits tard dans la soirée rue Nationale, dans le XIIIè arrondissement.
Une effrayante tragédie s'est déroulée, dans la nuit d'hier, à l'hôpital de la Pitié. Frappé subitement de folie furieuse, un malade en traitement dans la salle Piorry, Charles-Albert Baxloy, âgé de trente ans, habitant 10, rue Dunois, dans le treizième arrondissement, a tenté de tuer un veilleur de nuit, M. Julien Mercier, âgé de quarante ans.
Il n'est question dans le quartier Croulebarbe (XIII* arrondissement), que d'une histoire de détournement de charbon, dont ce qu'on en a pu savoir, suffit à faire le mystère dont on l'entoure volontairement.
C'est sous cette sinistre appellation qu'on désignait dans; le treizième arrondissement; la redoutable bande de malfaiteurs qui, la nuit venue, se répandaient dans les divers quartiers de cet arrondissement...