La rue Gustave Geffroy, avant de recevoir le nom de administrateur de la manufacture nationale des Gobelins, s'appela rue Léon Durand jusqu'en 1937. Cette rue fut créée en 1906.
La couverture de la Bièvre, à l'angle de l'avenue des Gobelins, fut décidée lors de la séance du conseil municipal du 12 juillet 1893.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
Un sujet russe, Bernard Steimann, cordonnier âgé de cinquante et un ans,
demeurant 22, avenue de Choisy, menacé d'expulsion fut pris d'un acte de folie
et se barricada dans sa boutique, menaçant de tuer ceux qui s'approcheraient.
L'intervention du commissaire de police n'eut aucun succès. Steimann restait
enfermé. Alors il fut décidé qu'hier matin on lancerait par une fente de la
porte de la boutique deux ampoules remplies d'un gaz soporifique, afin de
pouvoir se rendre maître du forcené.
Or, à sept heures du matin, deux agents en surveillance aperçurent soudain
deux jambes qui s'allongeaient sous le rideau de fer. Chacun en prit une et
tira ; Steimann n'opposa aucune résistance. Le pauvre fou s'était blessé dans
la, région du cœur avec un de ses tranchets à chaussures.
Transporté immédiatement à la Pitié, le malheureux y a reçu les soins
nécessaires.
Comme ses blessures ne présentent aucun caractère de gravité, il sera dirigé
sur l'asile de Sainte-Anne.
A. Magne
Le drame de la rue Gandon - 1894
Le drame de la rue Gandon
Le Radical — 3 décembre 1894
Des cris partant d'une maison composée seulement d'un rez-de-chaussée, habité
par les époux Jouy, âgés, le mari de cinquante-neuf ans et la femme de
cinquante-six, mettaient en émoi ; hier, vers huit heures du soir, les habitants
de la rue Gandon.
Quelques-uns se précipitèrent dans le logement et aperçurent M. Jouy, qui est
estropié, étendu sans connaissance sur le plancher, portant au crâne une
profonde blessure, et Mme Jouy, que son fils Joseph, âgé de dix-huit ans,
maintenait sur le sol, la frappant avec rage.
Le misérable qui était ivre, avait eu une discussion avec son père qui lui
reprochait de ne jamais travailler. Furieux, il lui avait porté en pleine
poitrine un coup de pied qui l'avait fait choir à la renverse, la tête sur
l'angle d'une commode.
À ce moment, Mme Jouy étant intervenue, le forcené s'était rué sur elle.
Cet ignoble personnage est au Dépôt.
M. Joux, qui a, en outre, plusieurs côtes brisées, a été transporté, à
l'hôpital de la Pitié. Son État est désespéré.
Faits divers
Le Drame des Gobelins - 1904
Le Drame des Gobelins
Un ménage de travailleurs —« L'accident » —Deux
ans de misère. — Las de lutter — Pendus !
Le Radical — 12 février 1904
Il y a trois ans, les époux Vey louaient un appartement d'un loyer annuel
de 185 francs, au rez-de-chaussée d'un immeuble sis 28, rue des Cordelières,
dans le quartier des Gobelins. Le mari. Auguste Vey, actuellement âgé de
cinquante-neuf ans, exerçait la profession de mégissier ; sa femme, Maria,
âgée de quarante-huit ans, était porteuse de pain et recevait, outre deux
livres de pain par jour, un salaire de 16 francs par semaine. Le ménage
n'avait pas d'enfants et vivait sans gêne.
Mais- voilà que le malheur et la misère entrèrent l'année suivante dans
la maison.
En faisant une course, Auguste Vey tomba si malencontreusement dans la
rue qu'il se cassa les genoux. Malgré plusieurs mois de soins extrêmement
coûteux, il demeura infirme, incapable de faire mouvoir ses jambes. Dès lors
la porteuse de pain, avec son maigre salaire, dut subvenir à tous les
besoins. Occupée depuis cinq heures du matin jusque passé midi chez ses
patrons, elle consacrait le reste du temps à son, mari impotent et à son
intérieur,, mais, les privations et les fatigues avaient fini par lasser le
courage de la pauvre femme.
On l'entendit souvent se plaindre, en ces derniers mois, et, avant-hier
soir encore, elle disait à sa concierge : « Je n'en puis plus. Un de ces
jours, j'irai prendre un bain dans la Seine ! »
Hier matin, à six heures, la boulangère qui l'employait ne la voyant pas
venir, comme d'habitude, pour porter le pain, dit à sa bonne :
— Allez donc voir ce' qui se passe chez Maria, pour qu'elle soit aussi en
retard.
La bonne alla rue des Cordelières, frappa chez la porteuse de pain,
appela ; puis, personne ne lui répondant, se retira.
Une demi-heure- après,, la boulangère l'envoya de nouveau chez son
employée.
Maria ne répondant pas plus que la première fois, la concierge fit briser
un carreau et un locataire de la maison pénétra par la fenêtre dans
l'appartement. On aperçut alors les époux Vey pendus côte à côte à deux
cordes attachées au piton du plafond, destiné à supporter une lampe à
suspension. On coupa, immédiatement les cordes, mais les époux Vey avaient
depuis longtemps cessé de vivre.
On suppose, en effet, qu'ils ont dû se pendre vers trois heures du matin,
car, à cette heure-là, les locataires au-dessus d'eux ont entendu du bruit
dans leur appartement M. Yendt, commissaire de police, et M. le docteur
Pradelles, ont procédé aux constatations médico-légales.
L'inhumation des deux cadavres doit avoir lieu ce matin.
Savez-vous ce que c'est qu'un Bijoutier ?... C'est un de ces industriels qui achètent aux laveurs de vaisselle des restaurants les débris de viande cuite jugés indignes d'être offerts à la clientèle, et qui vendent ces débris, connus sous le nom d'arlequins, aux pauvres gens des quartiers populeux. Or, depuis quelque temps, les étalages des bijoutiers du marché des Gobelins étaient mieux fournis que d'habitude... (1872)
C'est derrière la mairie du treizième arrondissement, dans le vieux marché des Gobelins, que la jeunesse des Beaux-arts avait organisé hier soir le bal annuel des Quat'z'Arts. (1914)
Une rumeur étonnante et capable d’alimenter toutes les conversations circulait, hier après-midi vers 5 heures, dans le quartier de la Maison-Blanche. Des terrassiers, en creusant pour faire une cour, avaient découvert des ossements... (1923)
Un drame navrant, stupide, cruel, a douloureusement ému, hier, le quartier Croulebarbe. Dans la paisible rue de la Reine-Blanche vivait, depuis dix mois, au numéro 28, la famille Vaissair, composée du père, de la mère, et d'une fillette de trois ans.
Il est de notoriété publique que la cavalerie a de tout temps semé le trouble dans le cœur des femmes. Et l'effet ne manqua pas de se produire dans celui trop sensible de Mme Émilie Raysin, jeune femme de 28 ans, demeurant avenue de Choisy, lorsqu'elle vit, caracolant à ses côtés, ce gars à belle prestance.
M. Perruche, commissaire de police des quartiers de la Salpêtrière et de Croulebarbe, avait reçu, depuis une semaine, un certain nombre de plaintes émanant de personnes dont les poches avaient été indiscrètement explorées par des pickpockets à la fête foraine de la place d'Italie.
Nous n'avons point à faire ici la description de la cité Jeanne-d'Arc. On a dépeint à plusieurs reprises, dans ce journal, cette cour des Miracles moderne, avec ses masures sordides ses cloaques infects et sa population de miséreux, de toute sorte.
Les locataires et le concierge d'une maison située, 12, rue Buot (treizième arrondissement) étaient réveillés, l'avant-dernière nuit, par le bruit d'une querelle violente qui s'était élevée entre deux locataires