La rue Duméril s'appela rue du Gros-Caillou au XVIIè siècle, puis fit partie de la rue du Marché-aux-Chevaux. Son nom actuel lui fut donné en 1865 en l'honneur de Constant Duméril, naturaliste (1774-1860). La rue ne communique avec le boulevard que par un escalier.
En décembre 1871, dans Paris assiégé, le 13e arrondissement comptait 79.828 habitants y compris les réfugiés.
Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »
On étrangle quelque peu, en ce moment, dans le quartier des Gobelins. Ses
vastes avenues ombreuses, ses rues désertes, la nuit close, sont d'ailleurs
lieux propices aux attaques nocturnes.
Un tonnelier, M. Joseph K., rentrant chez lui la nuit dernière, a été accosté
par deux individus qui poliment lui demandèrent du feu, et comme, bénévole, il
tendait sa cigarette allumée, ils lui passèrent un lacet autour du cou,
l'étranglèrent à demi, puis le dévalisèrent.
Une demi-heure plus tard, des agents le relevèrent, le transportèrent au
poste et lui donnèrent des soins qui le rappelèrent à la vie.
On recherche les agresseurs de Joseph K…
Le drame de la rue Esquirol - 1904
Le drame de la rue Esquirol
Le Figaro ― 25 février 1904
Un drame de la jalousie s’est déroulé hier matin, 23, rue Esquirol. Pendant
que son mari dormait, Mme Marie Jacquet, âgée de trente-cinq ans, a tiré sur lui
six coups de revolver.
Deux balles ont atteint à la tête M. Jacquet, a été transporté dans un état
alarmant à l'hôpital de la Pitié.
Le blessé a refusé de porter plainte contre sa femme, qui a déclaré qu’elle
regrettait son acte et qu’elle avait agi. dans un accès de fureur jalouse.
Lu dans la presse...
La place Paul Verlaine - F Bournon - 1905
La place Paul Verlaine
Le Journal des débats politiques et littéraire —22 novembre 1905
Une délibération municipale, approuvée par un arrêté préfectoral que
ratifia, le 28 juillet dernier, un décret présidentiel, a donné le nom de
Paul Verlaine à une place sise à Paris dans le 13e arrondissement, à
l'intersection des rues Bobillot, du Moulin-des-Prés et de la
Butte-aux-Cailles. Nul n'y a contredit, si ce n'est peut-être quelque vieux
sergent de ville ayant eu occasion d'offrir son bras un peu rudement au
poète trébuchant, et que cet honneur posthume aura surpris. De même,
qu'auraient dit les archers du guet qui eurent souvent mission d'appréhender
maître François Villon, s'ils avaient vu, un beau jour, son nom inscrit aux
coins d'une rue de la ville ! Cette stupeur leur fut épargnée, car si Villon
figure dans la Nomenclature des voies publiques de Paris — et c'est justice
— ce n'est que depuis 1897 il aura pausé bien plus longtemps que
Verlaine.
La place Paul Verlaine vers 1910.
À vrai dire, pour celui-ci, son affaire n'est pas encore réglée. En dépit
des arrêtés et décrets, l'entrepreneur des plaques émaillées de la Ville, —
qui sans doute appartient à une autre école poétique que feule pauvre
Lélian, — fait la sourde oreille. Nous eûmes, l'autre jour, la curiosité de
nous transporter au carrefour précité et là où nous comptions lire :
Place Paul-Verlaine, conformément aux volontés municipale, préfectorale
et présidentielle, nous fûmes tout simplement Place du Puits-Artésien,
inscription à un exemplaire unique, dominant un square minuscule qui â lai
seul constitue la place, car les maisons environnantes appartiennent toutes
aux rues qui la bordent.
Ces réserves faites, il faut convenir qu'on :ne pouvait trouver meilleur
emplacement. Les choses et les êtres ont leurs affinités, même dans
l'au-delà. On imagine malaisément une place Paul-Verlaine au quartier du
parc Monceau à la butte aux Cailles elle se trouve à l'aise, dans un double
élément de poésie mélancolique et de vie miséreuse, où trop souvent le
second élément se complique de vice, vice brutal et effronté des gens qui
font bon marché de l’existence, la leur et celle des autres.
Mais n'y voyons que la poésie. À cet égard, oh ! l'étrange quartier, qui
s'est donné à lui-même, sans fausse honte, le triste et joli nom de
« faubourg souffrant » et avant que l'édilité y pourvût, avait baptisé ses
rues de noms pittoresques le Moulin-des-Prés, la Butte-aux-Cailles, la
ruelle des Reculettes, la rue Croulebarbe, la rue des Peupliers, le
Champ-de-l'Alouette, Lourcine, ou de vocables d'une ironie gaie : rue du
Château-des-Rentiers, rue du Dessous-des-Berges, rue des Cinq-Diamants et
naguère, rue de la Coupe-des-Terres-au-Curé.
Jusqu'à 1860, ce territoire appartenait mi-partie à la Commune d'Ivry,
mi-partie à celle de Gentilly. Il fut alors annexé à Paris, dont il
constitua le 13e arrondissement, et ce fatidique chiffre 13 est encore une
preuve qu'aux pauvres gens tout est peine et misère. Voici comment dans le
remaniement et l'agrandissement du plan de Paris rendus nécessaires par
l'annexion, le 13e arrondissement était d'abord attribué aux communes
annexées de Passy et d'Auteuil. Le Syndicat de propriétaires qui s'occupait
alors de bâtir l’opulent quartier des abords de la porte Dauphine, réclama
si vivement auprès d'Haussmann contre le mauvais sort que lui vaudrait an
tel chiffre qu’il fallut tout changer au dernier moment. Le-faubourg
souffrant, lui, ne protesta pas ou s'il le fit, ce fut comme s'il chantait.
C'est à la Bièvre, qu’il doit son charme si spécial, — celui d'une jolie
fille on haillons, — et leurs destinées furent semblables pures à l'origine
et souillées au contact des humains. Qui n'a admiré la vallée de la Bièvre,
là-haut, du côté de Buc et de Jouy-en-Josas Il n'est pas de plus riant décor
aux environs de Paris. La petite rivière descend lentement et comme à regret
vers la grande ville. À mesure qu'elle s'en approche, le tableau change, et
s'enlaidit. A l'herbe des prairies, ont succédé de grandes bâtisses
manufacturières qui transforment l'eau limpide en un liquide noirâtre, et
c'est dans cet état que le pauvre ruisseau entre timidement dans Paris, qui
achève de le corrompre et d'en faire un égout.
Des poètes l'ont chanté, cependant, mais en prose Delvau en a fait sa
Voulzie, à lui Hugo a conduit Marius et ses angoisses amoureuses dans le
champ voisin de l'Alouette. M. Huysmans lui a consacré une Étude
frissonnante, qu'on dirait écrite avec un scalpel. Nous le répétons, la
mémoire de Verlaine est bien à sa place sur ces rives, qui offrent le reflet
de son existence, faite de misère et de poésie.
Fernand Bournon.
Fernand Auguste Marie Bournon (1857-1909 était
archiviste et historien spécialiste de l'histoire de Paris. Il est l'auteur
de Paris, Histoire - Monuments - Administration - Environs de Paris, paru en 1888, du Paris-Atlas paru chez Larousse
en 1900.
Les gardiens de la paix Déom et Métayer étaient de service l'avant-dernière nuit, vers trois heures et demie, dans la rue du Moulin-des-Prés, lorsque les cris « Au secours ! à l'assassin ! » poussés par une voix de femme, retentirent soudain dans la rue Gérard.
L'avant-dernière nuit, vers trois heures du matin, une veuve Bricot, qui tient un garni 112, boulevard de la Gare, entendait tout à coup des cris provenant d'une chambre inoccupée de l'hôtel.
Un inconnu abordait, hier soir, vers quatre heures trois quarts, dans la rue Nationale, le sous-brigadier des gardiens de la paix Honoré Mariton, du treizième arrondissement, et lui déclarait : Je viens de tuer un homme qui m'avait emmené dans sa chambre, 1, cité Jeanne-d'Arc. Conduisez-moi en prison.
La Société de la Croix-Rouge française a inauguré, hier après-midi, l'hôpital-école qu'elle a fait édifier, rue des Peupliers, dans le treizième arrondissement. (1908)
Le Docteur Steeg, maire de Berlin, ou plus exactement, président de l'administration municipale de la capitale du Reich est, depuis quelques jours, on le sait, l'hôte de Paris. (1941)
Le pont de Tolbiac est dans le treizième arrondissement, c'est-à-dire dans une région de Paris où jamais, en aucun temps, chef d'État n'a mis le pied. (1895)
On va prochainement soumettre aux formalités d'enquête le projet d'ouverture de la rue du Transit, partie comprise entre la rue de la Glacière et la rue du Château-des-Rentiers. Cette portion du 13e arrondissement est généralement peu connue ces Parisiens du boulevard. C'est une région arrosée par la nauséabonde rivière de Bièvre, dont un des bras prend le nom de rivière morte. (1867)
Entre l'église Saint-Médard et la place d'Italie, la vieille et étroite rue Mouffetard se transforme à vue d'œil en une belle avenue de 40 mètres de largeur. (1868)
On visitait ces temps-ci, dans la salle des Fêtes de la mairie du 13e, une agréable exposition de toiles, aquarelles, dessins, organisé par le Cercle des Gobelins. (1928)
Dans la première circonscription du XIIIe arrondissement, M. Raymond Renaudière, qui a groupé sur son nom au premier tour près de 4.000 voix, est le seul candidat désigné pour battre au second tour le communiste dissident Gélis. (1932)
Une enquête est ouverte, en ce moment, à la Préfecture de la Seine, sur le enquête est ouverte, en ce moment, à la Préfecture de la Seine, sur le projet des stations à établir sur le chemin de fer de Ceinture, dans les 13e, 14e, 15e et 16° arrondissements. (1862)
On a mis récemment à l'enquête un projet d'agrandissement de la Gare du chemin de fer d'Orléans, à Paris, qui consiste à étendre les dépendances de cette gare jusqu'au quai d'Austerlitz, par l'annexion de tout l'emplacement compris entre ce quai, la rue Papin et le boulevard de l'Hôpital. (1862)
Le treizième a toujours été la cité des pauvres. Il sue encore la misère avec ses îlots de maisons délabrées… avec la rue du Château-des-Rentiers, ô ironie, avec la Butte-aux-Cailles chère à Louis-Philippe. Et comme la misère va de pair avec la douleur, beaucoup d'hôpitaux, la Salpêtrière, la Pitié, Broca, Péan, des asiles, des refuges. Sur 33.500 électeurs, 28.000 paient de 500 à 1.200 francs de loyer par an. Au prix actuel du gîte, ces chiffres ont une triste éloquence ! On ne s'étonnera pas si le treizième est politiquement très à gauche… et même à l'extrême gauche. (1927)
Tandis que les chauffeurs ne pourront claironner ou trompeter par les rues de Paris, des escouades de bruiteurs autorisés continueront, embouchure aux lèvres, leur pas accéléré quotidien dans les rues du quartier de la Maison-Blanche en général, boulevard Kellermann en particulier. (1929)
Dans une semaine ou deux, on inaugurera la grande piscine de la Butte aux Cailles. C'est un établissement vraiment remarquable, de briques et de mortier, aux revêtements vernissés blancs, dominé d'une immense cheminée en ciment armé, de grande allure avec sa quadrature de colonne droite évidée aux angles, lesquels sont ainsi arrondis. (1924)