« Château de Napoléon ».
Le Gaulois ― 13 juin 1904
La rue Corvisart va être l'objet d'une réfection presque complète.
Perdue dans les solitudes de à la « Glacière », c'était jadis la rue du
Champ-de l’Alouette, un joli nom de rue, qui en disait bien l'origine et
qui, hélas ! ;-a perdu sa double raison d'être. De vilaines bâtisses cachent
aux passants ce qui était le champ et l’alouette chassée par les «
pierrots.» parisiens, est allée porter ailleurs la note gaie de ses
vocalises matinales !
A l'angle de la rue qu'on va élargir — à ses dépens, sans doute — un
vieil hôtel délabré qu'entoure une grille rongée de rouille profile encore
sa silhouette au milieu d'un taillis de li las et de cytises. Sa façade est
ornée d'un portique à colonnes et de deux statuettes qui durent représenter
jadis Flore et Pomone, mais que l'âge et l'injure des hommes ont décapitées.
C'est le « Château de Napoléon », ainsi qu'on le désigne communément dans
le quartier II y avait là, naguère, un relai de poste, et peut-être
l'Empereur s'y arrêta-t-il. Nous ne savons. Toujours est-il que construit
par Peyre, l'aîné, pour M. de Neufbourg*, cet hôtel servit, pendant plus
demi-siècle, de buanderie aux hospices de Paris
Il est abandonné depuis longtemps.
Que va devenir maintenant le « Château de Napoléon » ?
* l'orthographe de l'article a été respectée.
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