Drame de l'alcoolisme
Le Gaulois ― 12 mars 1903
M. Auguste Bazin, marchand de vins, établi avenue des Gobelins, voyait
entrer, hier soir, Vers onze heures, dans son débit, un individu, qui ne lui
parut pas être dans son état normal.
Ce client se fit servir une consommation et quand il l'eut absorbée
tendit M. Bazin une pièce cinq francs démonétisée que le débitant refusa.
Il n'en fallut pas davantage pour que cet individu entrât dans une colère
épouvantable ; il se mit invectiver grossièrement le marchand do vins, après
quoi, de plus en plus furieux, il saisit une carafe qui se trouvait à sa
portée et de toutes ses forces la lança sur M. Bazin. Celui-ci évita le
projectile qui, malheureusement, alla atteindre un paisible consommateur.
Ce dernier, un jeune homme de vingt-six ans Louis Thomas, fut grièvement
blessé au front.
Tandis qu'on le transportait dans une pharmacie voisine, le forcené
s'emparait de plusieurs bouteilles et, sortant de l'établissement, brisait,
l'aide de ses armes improvisées, les glaces de la devanture.
Un passant qui rentrait chez lui voulut s'interposer, mal lui en prit,
car l'énergumène s'armant d'un couteau l'en frappa à diverses reprises.
Aux cris pousses par la Victime, des agents accourent et après une lutte
mouvementée, purent se rendre maitres du meurtrier.
Conduit au commissariat de police, il a déclaré se nommer Georges Morgat,
ouvrier terrassier; mais il n'a pas voulu donner son adresse. Au moment de
son arrestations cet individu était porteur de deux revolvers chargés
chacun de six balles.
Quant aux deux victimes, elles ont été reconduites, sur leur demande,
leur domicile, avenue d'Italie.
A. Magne
Ailleurs sur Paris-Treizieme
Une large tranchée est actuellement creusée, pour l'établissement d'une conduite cimentée, sur le trottoir, à l'extrémité du boulevard St-Marcel, près de l'avenue des Gobelins. (1913) |
On sait que la reconstitution partielle des Gobelins fut entreprise, il y a près de deux ans, sous l'habile direction de MM. Formigé et Jossely. La façade du nouveau, bâtiment est déjà en partie débarrassée, de ses échafaudages. (1913) |
Tout un coin du quartier de la Maison-Blanche est en fête : dans quelques jours on inaugurera solennellement la nouvelle et légère passerelle métallique qui, passant au-dessus des voies du chemin de fer de Ceinture, à la Glacière, relie maintenant entre eux deux points jusqu'à présent fort éloignés l'un de l'autre. (1907) |
À deux pas de la porte d'Italie, dans un grand espace situé rue Bobillot, se trouve une succession de masures misérables qui furent habitées, il y a une vingtaine d'années, par des nomades africains, prompts à jouer du couteau. (1910) |