La catastrophe de la rue de Tolbiac
Le Figaro — 25 octobre 1915
Les obsèques du docteur Desandré, médecin major des sapeurs-pompiers, blessé mortellement, comme nous l'avons dit, par l'explosion d'une boite restée intacte, dans les décombres, ont eu lieu hier matin, à huit heures et demie, au Val-de-Grâce.
Un peloton de sapeurs-pompiers de la caserne de Port-Royal rendait les honneurs militaires. La croix de la Légion d'honneur, qui avait été remise au défunt sur son lit de mort, au Val-de-Grâce, par le Président de la République, était portée sur un coussin par un sapeur-pompier.
Le deuil était conduit par la veuve et les enfants du défunt, ainsi que par le colonel et les officiers du régiment.
Les ministres, les préfets de la Reine et de police, la Conseil municipal, les autorités militaires et civiles étaient représentés à la cérémonie, ainsi que la garde républicaine et le corps des officiera du service de santé. Le colonel Cordier a prononcé l'éloge du défunt. Puis M. Charles Mathiot, avocat, parlant au nom de l'Alliance républicaine et démocratique, a retracé la carrière du major Desandré, « homme d'action, honnête et droit, bon, serviable, républicain traditionnel, aimant passionnément la France, démocrate ardent ayant l'horreur des démagogues ». Au nom de l'Alliance républicaine et de son présidant M. Carnot, il lui a dit un dernier adieu.
L'inhumation a eu lieu au Père-Lachaise, dans un caveau de famille.
Les obsèques des victimes de la catastrophe auront lieu individuellement. Un crédit de 25,000 francs a été ouvert pour les frais et les secours aux familles.