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UNE ÉVOCATION DU 13ÈME ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30

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Lu dans la presse...

Les travaux à réaliser dans le XIIIè

La revue "Les Annales industrielles" a dressé la liste des travaux de voirie à réaliser dans le XIIIè arrondissement (1893)

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Les prochains grands travaux de Paris

Sur l'emprunt de 900 millions, dont la majeure partie doit servir à exécuter dans Paris de grands travaux de voirie (ce qui n'exclut pas ceux qui ont été décidés antérieurement à l'adoption de ce vaste plan de campagne), les quatre quartiers du treizième arrondissement auront une assez forte part. (1910)

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La crue persiste

Au service hydrométrique, on escompte la cote de 5m. 20 à Paris-Austerlitz d'ici
à lundi matin et on espère qu'elle ne sera pas sensiblement dépassée. (1910)

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Assainissement de la Bièvre

Le préfet de la Seine a déclaré d'utilité publique l'assainissement de la vallée de la Bièvre aux abords de la rue du Moulin-des-Prés. (1897)

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Une inondation boulevard Kellermann

Dans la soirée d'hier, vers six heures et demie, une conduite d'eau passant à la poterne des Peupliers, près du boulevard Kellermann, dans le treizième arrondissement, s'est rompue brusquement. (1912)

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Mort de M. Ernest Rousselle

Ainsi que nous le faisions pressentir, M. Rousselle, conseiller municipal du quartier de la Maison-Blanche (treizième arrondissement), président du conseil municipal de Paris, a succombé hier matin à la maladie qui, depuis un certain temps, le tenait éloigné de l'Hôtel de Ville. (1896)

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La suppression de la Bièvre

Le conseil ayant décidé, en 1899, après de lentes et nombreuses études, de faire procéder à la couverture de la Bièvre « dont les émanations exercent une influence fâcheuse sur la santé des riverains... (1907)

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La villa des chiffonniers

Il faudrait battre longtemps Paris pour y trouver quelqu\'un de comparable à M. Enfert, qui vient de faire bénir, à la Maison-Blanche, une nouvelle œuvre. (1897)

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Nouvelle ligne d'autobus

A dater du 28 octobre 1923, la S. T. C. R. P. mettra en service une nouvelle ligne d’autobus dénommée AI bis, « Place d’Italie-Gare Saint-Lazare » (1923)

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Nécrologie : Eugène Bonneton

Une triste nouvelle nous arrive du front. Eugène Bonneton, le peintre
délicat du vieux Paris, de la Bièvre et des hivers parisiens, vient de s'éteindre dans une ambulance de l'Argonne. (1915)

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L'assainissement de la cité Jeanne-d'Arc

Au cours de sa dernière session, le Conseil municipal a été unanime à approuver le projet présenté par le préfet de la Seine relatif à l'assainissement de la cité Jeanne-d'Arc. (1934)

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Un éboulement aux fortifications

Hier soir, il cinq heures, au moment où les élèves d'une école enfantine passaient boulevard Kellermann, à la hauteur de la rue des Peupliers, un formidable grondement souterrain se fit tout à coup entendre. En même temps, le talus des fortifications se soulevait sous l'irrésistible poussée d'une énorme gerbe d'eau. (1912)

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Rue des Peupliers, une trombe d'eau dévaste tout sur son passage

Les habitants de la rue des Peupliers, dans le 13e arrondissement, étaient mis en émoi, hier matin à sept heures, par une violente détonation immédiatement suivie de longs et redoutables grondements. C'était une des nombreuses conduites d'eau placées dans la chaussée du boulevard Kellermann qui venait de se rompre brusquement ! (1911)

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Fabrique d’asticots

S'il vous plait tomber sur une « trichinerie », allez au treizième arrondissement, prenez l'avenue des Gobelins et suivez la rue Croulebarbe. SI l'odeur ne vous arrête pas on route, poussez jusqu'au n°63, une maison « mangée aux vers » qui n'a pas besoin d'autre enseigne.
Tout le quartier est en émoi. La rue Croulebarbe est devenue la rue Croule-Peste ! (1883)

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 Taupin - Conte des mille et un matins - 1909

Conte des mille et un matins

TAUPIN

(Roman bref)

Le Matin — 30 janvier 1909

I

Dans son crâne piriforme, aux oreilles trop petites, trop rapprochées, cassées à angle droit comme on marque une page de livre, chauves dessus, duvetées dedans, a l'encontre de toute anatomie canine, dans ce crâne plus bossué qu'un sac de billes, une idée peu à peu s'était agglomérée, un projet s'était formé partir en exploration faire un long voyage !

Ce n'était pas qu'il fût malheureux ;  il sentait bien qu'à moins d'événements extraordinaires, de cataclysmes invraisemblables, il ne serait jamais tout à fait infortuné. La nature, si avare de ses dons plastiques envers lui, l'avait tout au moins doté d'une philosophie imperturbable, d'une belle humeur que ni la faim, ni le froid, ni les torgnoles n'étaient parvenues à altérer.

Il pensait même au retour. Ces chiffonniers chez lesquels il était né, il n'y avait pas très longtemps ― six mois à peine ― de la rencontre hétéroclite d'une fox-terrière déclassée et d'un caniche marron superbe (entraîné par l'amour en ces lointains parages et reconduit à son home contre honnête récompense), les chiffonniers, ses maîtres, n'étaient point méchantes gens.

Il n'avait guère de coups que les horions occasionnels, au hasard du pied ou de l'inspiration. Les os ne manquaient pas ; sa couche était moelleuse, sur tant de guenilles amoncelées. Même, par-ci par-là, il attrapait un fond de poêlon, de la soupe à l'ognon, du gras-double... des friandises, du régal de rentiers !

Et le paysage était plaisant.

À l'horizon, passé la plaine de la Glacière, vers la poterne des Peupliers, les « fortifs » verdoyaient comme une chaîne de collines vers la gauche, très loin, outre le chemin d'Arcueil, le parc de Montsouris étirait la cime de ces ombrages.

Mais ni le bien-être, ni les charmes agrestes du décor ne suffisent aux esprits inquiets, avides d'espace, en mal d'aventures !  Le petit chien avait du vague à l'âme…

Il allongea son nez pointu : la cour était vide. Il secoua son collier, étira ses jeunes muscles, anxieux d'agir, regarda le ciel matinal ―  et plus rapide qu'un lièvre, fila vers Paris.

Quelle ivresse !...  Les rues ! Les maisons ! Les boutiques ! Les poubelles !

Tout le matin, follement il villégiatura dans le parc de Montsouris, avec d'autres galapiats de son espèce, fourrageant les plates-bandes, bousculant les enfants, manquant de faire choir ces messieurs de l'Observatoire, affolant les gardes.

On le vit autour des réservoirs de la Vanne, aux environs de l'Asile de Sainte. Anne. Il envisagea sans crainte et sans respect le lion de Belfort, outragea copieusement les murs de la Santé, alla rôdailler vers les Gobelins, poussa jusqu'à la Salpetrière.

Ce qu'il s'amusait !...  Ah ! ouf, c'était bien cela la grande vie, l'indépendance, le plaisir de la nouveauté ! Plus de maître! À bas les tyrans !

― Méfiance lui dit un gros terre-neuve sagement assis au seuil d'un charcutier, Tout n'est pas rose, crois-moi dans le métier de chien errant.

Mais l'autre, tout jeunet, pensa : « Quel vieux raseur ! » et reprit sa course éperdue. Il fut place Jeanne d'Arc, place Nationale, place d'Italie.

Le soir tomba, les pattes lui faisaient mal. Il avait bu, il avait mangé, mais où coucher ?

La Providence y pourvut. Comme il tournait le boulevard, devant l'École Estienne, il fut arrêté net au lasso, mi-étranglé.

― A la Fourrière ! dit l'agent.

II

C'était le temps que j'avais une peine amère : je venais de perdre Sac-à-Tout. Que ceux qui n'aiment pas les bêtes, qui n'ont jamais eu de chien, ou qui n'ont pas ressenti la consolation d'un dévouement animal pour un cœur éprouve par l'ingratitude humaine, que ceux-là se moquent à l'aise. Je n'en ai cure et je les plains. Ils ignorent l'une des meilleures choses, des plus douces, des plus innocentes qui soient.

Et dans l'espoir de trouver la «ressemblance » de Sac-à-Tout, un petit être blanc, frisé, les yeux en jais, le nez en truffe, dans la volonté aussi de « faire du bonheur » en choisissant un abandonné, je m'en fus à la Fourrière voir mon vieil ami, le contrôleur Hébrard.

Mon vieil ami Hébrard n'a qu'un défaut, mais il l'a bien : c'est d'être à cheval sur la discipline.

— Visitez, si le cœur vous en dit, mais je ne peux rien vous laisser prendre. Tout chien non réclamé par son propriétaire, non requis par la Faculté, doit être mis à mort.

— Mais en payant…

— Impossible. Le règlement est formel.

Pourquoi faut-il que sitôt prononcé ce mot de règlement, la tentation « d'y couper » me prenne irrésistiblement ? Mais il ne paraissait pas, cette fois, que j'eusse l'occasion de fronder. Rien, dans les cages, ni de près ni de loin, ne rappelait ce que j'étais venu chercher.

Quand, soudain :

— Qu'est-ce que c'est que ça ?

Deux pattes brunâtres, deux pattes raides, deux pattes de bicot émergeaient des graillas, s'efforçant de m'atteindre.

— Ça ? Ah il faut vous le montrer c'est un phénomène On l'a pris barrière d'Italie, et son maître, averti, fait le sourd. Je n'ai jamais rien vu de si laid. Benoît, sortez donc l'Apache.

Était-ce bien un chien ce quadrupède étrange au poil de sanglier, couleur de taupe, la croix noire au dos ainsi qu'un âne ? Imaginez deux petits yeux d'or en haut d'un long museau, comme des lanternes au bout d'un mât de Cocagne, une expression d'astuce, de malice, d'intelligence incroyables. Avec cela haut jambé, presque élégant, un peu renard, un peu loup. Sitôt par terre, nullement impressionné, Il se remit à folâtrer.

— Dieu ! qu'il est vilain ! Mais qu'il est drôle ! Et sûrement on va l'abattre ? Dites, je ne pourrais vraiment pas l'en tirer ?

—Le règlement ! A moins d'autorisation de la Préfecture, le propriétaire seul a droit.

— C'est bon je l'aurai.

— Oh ! Ça !

Piquée au jeu, je filai boulevard du Palais. Et je puis attester que MM. Lépine, Laurent, Saint-Yves, sont des fonctionnaires incorruptibles ! Ni les ressources de mon éloquence, ni les trésors de ma pitié—  ni même la menace d'une interpellation à la S. P. D. A. — ne purent vaincre leur résistance. Toujours est-il que j'avais obtenu, à l'Élysée, la tête de condamnés à mort, et que je me voyais impuissante à sauver un pauvre animal.

Mais j'étais femme — et journaliste ! — Vingt-quatre heures plus tard, je me présentais rue de Pontoise pour réclamer « mon » chien. Moyennant finances (oh ! bien faibles) je m'étais substituée au chiffonnier de la Glacière. Il m'avait, sur papier timbré, concédé toutes ses charges et conféré tous ses droits.

— Vous êtes le diable disait M. Hébrard, souriant et désarmé.

Et Megnin, le grand vétérinaire mort depuis, si bon aux bêtes, si bons aux gens, en admiration, lui aussi, devant son nouveau client, me recommandait, en hochant sa tête blanche :

— Gardez-le bien. Parce que ni pour or ni pour argent je ne me chargerais de vous le remplacer. Ma carrière est déjà bien longue, mais je n'ai jamais vu le. Pareil !

Qu'est-ce que ça faisait ! Dans le train qui nous emmenait vers Pierrefonds, Taupin tout doucement me léchait les mains. Il respirait la joie de vivre, et ses petits yeux d'or luisaient, avivés de reconnaissance éperdue.

III

Le premier acte de Taupin fut de faire le tour de la maison, au second étage, dans le chenal, comme un chat, au risque de se rompre les os et de nous donner à tous, une maladie de cœur : c'était un chien de gouttières !

Son second acte fut de voler le rôti.

Son troisième acte fut de prendre la clef des champs.

On l'admonesta : peine perdue ! On l'attacha : il rongea sa corde. On supprima la viande de sa soupe : il la laissa. On le corrigea : il se secoua, comme après l'averse et se remit à gambader.

Alors, on céda. D'autant que son repentir, ce laideron, avait des grâces sans pareilles, des câlineries délicieusement touchantes. Il demandait pardon et récidivait ! C'était plus fort que lui. Nulle barrière ne le pouvait retenir : il sautait comme un cheval de cirque, avec une aisance, une souplesse incomparables. Il connut la forêt en ses moindres méandres, en ses plus intimes profondeurs. Il voisina avec les cerfs, les biches, les chevreuils, les lièvres, sans braconner, heureux de courir. On le rencontra, sous bois, à quinze kilomètres du pays.

Puis le goût de la civilisation lui revint, mais, hélas, par ses côtés les plus pervers il ne rentra dans le monde que pour y être un objet de scandale. Il fut chef de clan, meneur de bande, ne marchant plus qu'à la tête de quatre ou cinq lascars à son image, effroi des buffets mal fermés ! Il fut la honte de la maison, l'opprobre de son espèce !

Malgré tout, et à tous, il demeurait sympathique par sa gaîté une discrétion relative aussi. Chez nous seulement, il s'était permis les grands larcins ailleurs, il se contentait de menues rapines : la gamelle des poules, le dîner du chat.

Néanmoins, dès qu'on entendait vociférer : « Brigand ! Bandit ! Attends un peu » j'étais certaine de voir Taupin surgir de la porte, le balai au derrière.

Les années ont passé. Voici qu'il se range ― un peu. Des tas de petits Taupins déshonorent et animent la contrée. Lui est heureux. Le Vice serait-il donc récompensé ? Ou la suprême intelligence, la passion de la liberté, la défense de l'énergie, ne seraient-elles pas, dans la balance du Destin, des circonstances atténuantes, des façons de secondaires vertus ?

Séverine.

Séverine, née Caroline Rémy (27 avril 1855 à Paris – 24 avril 1929 à Pierrefonds), est un écrivain et journaliste libertaire et féministe française


Le Treizième

A découvrir


Taupin (ou les aventures d'un petit chien à travers le 13e arrondissement)

Dans sa série "Les Contes de mille et un matins", le quotidien Le Matin publia, le 30 janvier 1909, un "roman bref" signé Séverine (1855-1929), auteure et militante féministe alors en vogue, intitulé Taupin, ayant pour décor le 13e arrondisssement.

Lire "Taupin"

Un crime passionnel (ou l'histoire de la petite Jeannette, qui vivait dans le noble quartier de la Gare)

Mentionner, dans une nouvelle ou un roman, le quartier de la Gare, des Gobelins, de la Maison-Blanche ou du Faubourg-Saint-Jacques donna, pendant longtemps, aux récits une marque d'exotisme et était suffisant pour susciter un vague frisson.

Les frères Joseph-Henri et Séraphin Boex, plus connu sous le pseudonyme commun de J H Rosny, l'avaient, eux aussi, compris.

C'est le quartier de la Gare qu'ils prirent pour cadre d'une nouvelle parue dans le Journal, en 1908.

Même si l'on n'apprend rien sur le quartier, la nouvelle en dit long sur les moeurs que l'on prétait aux habitants et l'idée que l'on s'en faisait.

Lire " Un crime passionnel"

La rue des Peupliers vue par Jules Mary

Dans son roman "Perdues dans Paris", paru en feuilleton en 1908, le prolifique auteur populaire prenait le 13ème arrondissement pour cadre des mésaventures de ses héroïnes et donnait une rude description de la rue des Peupliers.

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Le Treizième

Saviez-vous que ... ?


Le 1er juillet 1914, à la suite d'une erreur d'aiguillage, les tramways Choisy-Chatelet et Vitry Chatelet entraient en collision avenue des Gobelins. Trois voyageurs étaient légèrement blessés.

 

La rue Buot située à la Butte-aux- Cailles a une longueur de 125 mètres pour 10 mètres de largeur. Elle porte le nom du propriétaire de terrains voisins.

 

Le 19 juillet 1927, le nom de rue de Gentilly fut donné à la rue du Gaz. Le nom de rue de Gentilly avait été, jusqu'en 1899, celui de la rue Abel-Hovelacque d'aujourd'hui. Cette nouvelle rue de Gentilly perdit ensuite son nom au profit de Charles Moureu et d'Albert Bayet.

 

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