La mort de Céline Pasquet
Le Petit-Parisien — 10 novembre 1908
Au numéro 21 de la rue Croulebarbe habillait, avec son amant, Georges
Deschamps, ouvrier fumiste, âgé de vingt-cinq ans, une femme Céline Pasquet,
d'un au plus jeune, journalière.
Samedi soir, après avoir dîné, tous deux se mirent au lit, Le lendemain
matin, Deschamps se rendit comme de coutume à son travail. Quand il revint,
vers cinq heures du soir, il trouva sa maitresse étendue sur le sol, la
bouche ensanglantée et les jupes relevées. Très surpris, la croyant malade,
il approcha et constata qu'elle avait cessé de vivre.
Aux genoux, aux pieds et au visage il aperçut des taches verdâtres
semblables à des ecchymoses. Affolé, il courut prévenir M. Simart,
commissaire du quartier de la Gare, qui arriva bientôt en compagnie d'un
médecin.
Après un examen minutieux du cadavre, le praticien déclara qu'il ne
pouvait se prononcer sur les causes exactes du décès. Les taches suspectes,
relevées sur diverses parties du corps pouvaient provenir, soit d’une rapide
décomposition du sang, soit de coups que se serait portés, elle-même, Céline
Pasquet, au cours de son agonie. La malheureuse n'avait pas été violentée.
Quoi qu'il en soit, le cadavre a été envoyé à la morgue.
Interrogé par le commissaire, Georges Deschamps a fourni des explications
satisfaisantes. En outre, les voisins ont donné sur son compte les meilleurs
renseignements.
Dans ces conditions, le magistrat l’a laissé en liberté.
Céline Pasquet, atteinte de tuberculose, était, de plus, sujette à des
crises d'épilepsie et, à plusieurs reprises, elle s'était trouvée indisposée
en pleine rue.
Il est possible qu'elle ait succombé à une nouvelle crise, mais il
convient d'attendre, toutefois, les résultats de J'autopsie avant de se
prononcer d'une façon définitive sur les causes de sa mort.
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