Bougon a une femme qui est jeune et jolie. Malgré cela, elle s'obstine
à travailler. C'est le secret de sa rage.
Lui n'a jamais voulu travailler : ce n'est pas son métier, cela !
Seulement, comme sa femme ne veut pas comprendre, la misère règne au logis,
les enfants crient, il tape. Car Bougon aime que la soupe soit faite et
que les visages soient joyeux.
Il a tant et si bien tapé, que les voisins se sont émus. Le commissaire
de police s'est transporté dans la mansarde où vivent la femme et les enfants,
avenue d'Ivry, 43, et voici ce qu'il a vu :
« Les époux Bougon sont logés dans une petite pièce au rez-de-chaussée,
entièrement dépourvue de meubles, et qui offre l'aspect de la plus navrante
misère. Dans cette pièce à peine éclairée, même non carrelée, sont couchés
à demi nus, sous des copeaux qui leur servent d'abri contre le froid, la
femme Bougon et trois jeunes enfants dont l'aîné a six ans, le cadet deux
ans et le plus jeune trois mois ! La femme Bougon paraît extrêmement souffrante,
et ce n'est que bien faible et en pleurant à chaudes larmes qu'elle répond
aux questions qui lui sont adressées. »
Après le commissaire, le médecin est venu et il a constaté que ces pauvres
êtres mouraient d'inanition et de coups.
Cette femme lui dit :
« Je ne porte pas plainte contre mon mari, et je désire qu'il ne
soit pas poursuivi; je vous en prie en grâce, faites qu'il ne sache pas
que vous êtes venu, il serait capable de me tuer. »
On a poursuivi Bougon, et voici ce que les témoins ont appris :
M. Bouscatel, propriétaire. — Les époux Bougon sont mes locataires depuis
un an.
M. le président. — Alors, monsieur, vous pouvez renseigner le tribunal
sur leur compte.
Le témoin. — Oh! Parfaitement. Le mari est un paresseux et une brute
; elle, est une femme douce, bonne mère, bonne épouse, travaillant avec
un courage extraordinaire. Elle a trouvé à faire des allume-feu et a acheté
des outils pour que son mari puisse travailler avec elle ; ils avaient beaucoup
de commandes et auraient pu gagner bien leur vie si le mari avait voulu
travailler; mais il n'exécutait pas les commandes et a fini par cesser complètement
de travailler.
Le jour de la fête des Gobelins, entendant crier : « Au secours ! »
je suis sorti et j'ai trouvé Mme Bougon étendue dans la cour ; lui,
était là ; elle m'a dit qu'il venait de la battre.
Quinze jours après, les voisins viennent m'avertir qu'on entendait des
plaintes chez les époux Bougon ; j'y suis allé, et la femme Bougon m'a raconté
que son mari venait de lui donner des coups dans le sein. Il prétendit que
c'était faux.
J'ai su que, souvent, il avait jeté aux ordures la nourriture de sa femme
et de ses enfants, pour les empêcher de manger ; on leur avait donné
des vêtements, il les a déchirés.
Un jour, la femme Bougon m'a dit qu'il avait pris le petit enfant dans
son berceau et qu'il voulait le tuer en le jetant à terre. Il parlait aussi
d'aller le jeter dans les lieux.
La femme Saucy. ― J'ai, dit-elle, été chercher le médecin ; elle n'a
pas voulu parler des coups au sein, disant que si son mari savait ça, il
la tuerait.
Un jour que je demandais à M. Bourgon s'il n'avait pas honte de ne rien
faire et de laisser sa femme travailler jour et nuit, elle qui allaitait
un enfant, il m'a répondu qu'il n'aimait pas le travail, qu'il aimait la
bonne nourriture, qu'il était un « mangeur de blanc ».
On ne s'étonnera pas que ce misérable ait été condamné à deux ans de
prison.
Mais qui secourra cette misère ?
F. DUCUING.
Le beau temps fait déjà songer à la campagne et par conséquent à
LA MÉNAGÈRE et à son magnifique rayon d’articles de jardins. Matériel
de parc, décoratif et autres, tout est réuni là d’une façon aussi complète
que le sont les meubles, dans la galerie du second étage où le mobilier
est exposé en appartement.
N’oublions pas le rayon des bronzes d’art, les écuries modèles du
rez-de-chaussée, qui font si grandiose effet dans un château, ni le
rayon de maroquinerie et d’articles de voyage déjà si connu et apprécié
des touristes intelligents.