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UNE ÉVOCATION DU 13ÈME ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30

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SAVIEZ-VOUS QUE...

En 1879, les écoles chrétiennes de la rue du Moulin des Prés, de la rue Jeanne d'Arc et du boulevard de l'hôpital furent laïcisées à la suite de la décision du conseil municipal. Elles furent remplacées par les écoles libres des 61 rue Dunois, 93 avenue de Choisy et 43 rue Corvisart. Une école chértienne tenue par des soeurs fut laicisée et remplacée par une école libre située 35 rue Jenner.


Le boulevard Arago, le boulevard de Port-Royal et le boulevard Saint-Marcel furent inaugurés le 15 aout 1868. Il en fut de même du boulevard Mouffetard qui n'avait pas encore pris le nom d'avenue des Gobelins.


Le Paris-Soir du 24 octobre 1932 rapportait que, rue de la Glacière, un magasin de jouets affichait sur sa porte cette pancarte : « Ici on remplace les mauvaises têtes » et commentait en écrivant : « Quel dommage que cette chirurgie miraculeuse ne puisse encore s'appliquer qu'aux belles poupées de porcelaine rose ! »

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C'est arrivé dans le 13ème

 Vengeance d'amazone. - 1905

Vengeance d'amazone.

Le Rappel — 8 juin 1905

Une ménagère, Mme Mélanie Compagnier, demeurant 58, rue Clisson, en voulait depuis un temps immémorial à une couturière, Mme Louise Leprince, 21 ans, domiciliée dans la même maison. Hier. matin, vers 2 h., comme la couturière rentrait chez elle, la vindicative femme, qui la guettait dans l'escalier, se précipita sur elle et la frappa de quatre coups de couteau dans la poitrine. La blessée, dont l'état parait des plus graves, a été transportée à Cochin. La coupable à réussi à prendre la fuite.


 Deux époux asphyxiés par le gaz

Deux époux asphyxiés par le gaz

Le tuyau en caoutchouc du radiateur était usé

Paris-Soir ― 17 novembre 1925

Une double asphyxie accidentelle s'est produite hier soir dans un immeuble situé au 79 de la rue du Gaz.

Ce matin, vers 7 heures. Mme Quilleret, 44 ans, concierge de l'immeuble, était fort étonnée de ne recevoir aucune réponse aux appels qu'elle multipliait à sa fille, Jeanne, qui habitait dans une chambre continue à la loge. Pourtant la lueur d'une lampe électrique filtrait à travers les rideaux. Inquiète, Mme Quilleret appela son mari. Après de nouveaux appels, toujours sans résultat, M. Quilleret brisa un carreau de la fenêtre et fit jouer l'espagnolette.

Un horrible spectacle le frappa aussitôt, A terre, sa fille Jeanne gisait morte.

Près d'elle, son gendre, Henri, était également asphyxié.

De l'enquête ouverte par M Barnabé, commissaire de police, il apparut bientôt que toute idée de suicide devait être écartée. Dans un angle de la pièce, on a découvert le tuyau en caoutchouc du radiateur. Il était dans un complet état de vétusté. Le gaz, qui s'était échappé par les interstices, avait asphyxié les deux jeunes gens.


Lu dans la presse...

 Décentralisation artistique - salon des gobelins - 1912

Décentralisation artistique

Le Journal — 24 octobre 1912

Mon éminent ami Guist'hau (*)a fait beaucoup d'honneur au Cercle des Gobelins venant visiter hier sa troisième exposition d'art ; il s'est en même temps procuré la plus précieuse joie artistique qu'un délicat et fin connaisseur lui puisse goûter : trouver écloses, dans un coin obscur de Paris, tant de diversités créatrices, c'est une surprise aimable dont un ministre des beaux-arts devait, à coup sûr, apprécier le charme inédit.

Peu de lecteurs du Journal soupçonnaient qu’une exposition rassemblât, à la mairie du treizième, des œuvres exquises de fraîche beauté. Qu'ils fassent voyage. Ils connaîtront un vieux quartier de Paris dont il est aisé d'apprendre le charme. Ce qui fut le cours de la Bièvre dessine, dans l'agglomération de Croulebarbe, une ligne de constructions vétustes dont le coloris de poussières et de délabrement a aiguisé le crayon de tant de dessinateurs. Une maison de la Reine-Blanche atteste, rue des Gobelins, un passé marqué par l'Histoire. La manufacture elle-même, débordante d'une générosité d'art dont le monde entier lui garde une gratitude, se pare d’architecture sévère et personnelle. Et je ne parle pas d'une impasse des Reculettes, ni d'une cité Doré, qui feront la joie des audacieux, à qui elles révéleront leur hallucinante intimité.

Un tel coin devait séduire des artistes. Ils s'y sont assemblés ; ils y travaillent dans le silence. Le maître Injalbert donna à ses jeunes amis l'idée de s'associer, puis de se produire au public. Lui-même exposa de ses œuvres. Cette année encore, une « Rieuse » à la grâce svelte illumine de son regard caressant la manifestation exquise que le maître suggéra.

Des hommes ainsi localisés devaient, d'instinct, former un groupe serré, fraternel, où l'entr'aide continuelle entretient une camaraderie altruiste favorable au labeur artistique. La plupart sont attachés à la manufacture des Gobelins, ouvriers anonymes de chefs-d’œuvre que, plus tard, les musées, les collections se disputeront.

Hélas! leurs contemporains ne connaîtront pas ce que, dans l'œuvre, ils ont laissé d'eux-mêmes ! Encore moins l'avenir.

« Chacun des grands arrondissements de Paris est comme une province. »

Comme il répondait à l'éloquente harangue du président du cercle, M. Bonneton, le maître des beaux-arts prononça phrase qu'il faut retenir : « Chacun des grands arrondissements de Paris est comme une province. » Oui, il y a, dans l'immense cité, plusieurs villes, et qui s’ignorent. De vrai, les artistes que félicite M. Guist'hau témoignent d’une intense compréhension « provincialiste » de Paris. Déjà, Huysmans avait chanté la Bièvre. Il n'avait pas épuisé le charme languide et pestilent de la rivière désormais morte. Au Salon du treizième, des toiles, des gravures signées de noms qui, plus tard, seront familiers aux amateurs d'art, évoquent ces coins du Paris d'autrefois, négligé par tant d'artistes qui le connaissent et ne savent pas le voir. Liénart, Toussaint, en offrent des interprétations savoureuses. Le Matin sur la Bièvre de Bonneton est une vision humide rousse, contraste par une note blanche, qui révèle un sens très rare des valeurs lumineuses.

Mais, regarder autour de soi, c'est beaucoup, et ce n'est pas assez. Spontanément, les centres autonomes de vie intellectuelle, si restreints soient-ils, quand ils sont un peu vigoureux, se mettent rayonner.

La méthode régionaliste ne fait pas seulement ressortir les particularités de chaque province, mais, dans chaque province, les particularités de toutes les autres. Aux Gobelins, les traditions de l'hospitalité française sont aimablement suivies. Des étrangers travaillent avec nos artistes. Les enluminures, par exemple, de Nicolas Ivanoff, font revivre dans un mode somptueux et barbare, infiniment agréable, l'art de nos anciens imagiers.

Pourquoi, au reste, louer tous ces gens de mérite ? Ils valent qu'on se dérange pour les voir, leur pléiade est supérieure à un rapide éloge. Les grès, les porcelaines de Bourgeat et de Chaumeil sont remarquables par leur fondu. Les aquarelles de Lépine, les tableaux de Chevalier, Balande, Photat, Vallée, Carette, Arnaut, Haran, Jacquelin, Fubry, Millard, Plauzeau, Printemps, Mouthier, Maynadie, Mathieu, Vaury-Caille, Maloisel, Demazy, Coupigny, Issartial, — comme je dois en avoir oublié, des meilleurs — les œuvres de Mlle Chuffaud, de Mme Rosemond, les figurines de Malaccan, les bustes de d'Ambrosio, manifestent les plus originales qualités. De Le Mordant, j'ai déjà vu, à l'hôtel de l’épée de Quimper, une puissante, éblouissante et si vivante décoration !

Nul, mieux que lui, ne sait rendre la crudité des éclairages bretons, le défi des costumes bariolés, l'insolence des landes dorées et des goémons ivres de soleil et ces cortèges qui tanguent, se déroulent au claquement des bannières.

Au total, tout cela révèle des personnalités, en même temps que, pour des artistes, la volonté de s'adapter aux conditions que leur fait la vie. À leur profession qui nécessite l'oubli d'eux-mêmes. À leur idéal ensuite, où ne se reflètent que les plus nobles instincts.

Quel symptôme rassurant de santé morale Et, si on savait utiliser leur art ! Si au lieu d'acheter au hasard des marbres, des tableaux, pour les attribuer, comme en tirant au sort, à n'importe quel jardin, n'importe quel monument, mettant un Apollon où il faudrait un Vercingétorix, et un Caton où on demanderait une Vénus, on s'attachait à envoyer d'abord l'artiste sur place, à lui faire étudier l'histoire, la coutume, l'atmosphère d'ambiance, si on lui demandait de composer une œuvre pour le milieu qu'on lui aurait présenté, on réaliserait une esthétique réaliste, et, si je peux dire, la perfection de la beauté dans la raison l'idée très fine et très juste que formulait, hier, le ministre, à qui la visite aux Gobelins confirmait une vision expérimentée de vérité décorative.

CHARLES LEBOUCQ,
Député de Paris - XIIIè arrondissement

Charles Le Boucq (1868-1959) fut député du 13ème arrondissement de 1906 à 1928. Spécialisé dans les questions économiques, il présida le groupe d'action économique, rapporta divers budgets, notamment ceux du ravitaillement, des essences et pétroles, de la marine marchande, ainsi que le projet de loi sur la production d'ammoniaque synthétique. Après son échec de 1928, Charles Le Boucq abandonna la carrière politique.


(*) Gabriel Guist'hau, né le 22 septembre 1863 à Saint-Pierre de la Réunion et mort le 27 novembre 1931 à Nantes, homme politique français, fut maire de Nantes de 1908 à 1910, député de Loire-Inférieure de 1910 à 1924, et plusieurs fois membre du gouvernement. Du 14 janvier 1912 au 21 janvier 1913, il fut ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts dans le gouvernement Raymond Poincaré.

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Ailleurs sur Paris-Treizieme

Le drame de la rue Corvisart - 1905

Un drame particulièrement navrant s'est déroulé hier, rue Corvisart, 4, dans le quartier Croulebarbe.

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Tentative d’assassinat - 1903

Il est certains quartiers excentriques de Paris où il est dangereux de s'aventurer passé minuit. Les rôdeurs et malfaiteurs de toute espèce s'y conduisent comme en pays conquis ils dévalisent sans vergogne le passant attardé et, si celui-ci leur oppose la moindre insistance, ils ont vite fait de lui imposer silence en le frappant avec leurs armes.

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Un mari meurtier - 1903

Un employé la recette principale des postes, Pierre Jamais, âgé de quarante-huit ans, demeurant 19, rue Croulebarbe, avait de fréquentes querelles avec sa femme, de dix ans plus jeune que lui.

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Précoces Criminels - 1895

Une tentative criminelle que ne renieraient pas des scélérats endurcis a été commise par trois gamins de douze à treize ans contre un autre enfant, le jeune Lucien Delagne, âgé de douze ans, écolier, demeurant chez ses parents, honnêtes ouvriers, rue du Champ-de-l’Alouette.

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Lu dans la presse...

L'ancienne nécropole Saint-Marcel

Une large tranchée est actuellement creusée, pour l'établissement d'une conduite cimentée, sur le trottoir, à l'extrémité du boulevard St-Marcel, près de l'avenue des Gobelins. (1913)

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La reconstitution des Gobelins

On sait que la reconstitution partielle des Gobelins fut entreprise, il y a près de deux ans, sous l'habile direction de MM. Formigé et Jossely.
La façade du nouveau, bâtiment est déjà en partie débarrassée, de ses échafaudages. (1913)

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La passerelle de la Maison-Blanche

Tout un coin du quartier de la Maison-Blanche est en fête : dans quelques jours on inaugurera solennellement la nouvelle et légère passerelle métallique qui, passant au-dessus des voies du chemin de fer de Ceinture, à la Glacière, relie maintenant entre eux deux points jusqu'à présent fort éloignés l'un de l'autre. (1907)

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Une masure s'effondre au « Camp marocain »

À deux pas de la porte d'Italie, dans un grand espace situé rue Bobillot, se trouve une succession de masures misérables qui furent habitées, il y a une vingtaine d'années, par des nomades africains, prompts à jouer du couteau. (1910)

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Les quartiers pauvres

Les quartiers pauvres et populeux de Paris sont négligés ou dédaignés par l'administration, tandis que les quartiers élégants sont « embellis » à grands frais.
Cette iniquité, à laquelle personne ne songe, et dont beaucoup de citoyens ont malheureusement à souffrir, a fini par provoquer les plaintes légitimes des habitants du 13e arrondissement, c'est-à-dire du coin abandonné qui comprend la route d'Italie, les Gobelins, la Bièvre et la Butte-aux Cailles. (1869)

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Un syndicat d'indigents

La cour des Miracles était hier soir en grand émoi ; elle avait transporté cahin-caha, béquillant et gesticulant, ses pénates dans le quartier de la Gare, rue Nationale, tout là-bas, au bout de Paris, près de la barrière d'Italie. Il faut dire que le 13° arrondissement a un maire, M. Thomas, « qui fait des économies sur les fonds alloués par la Ville au service de bienfaisance, et qui, cette année, a rendu 50,000 francs à l'Assistance publique ». (1897)

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L'épidémie de la Maison-Blanche

Au moment où le service de statistique municipale constatait avec satisfaction une décroissance notable de la mortalité dans Paris, une épidémie éclatait dans un quartier excentrique et y jetait l'effroi. Le quartier contaminé est celui de la Maison-Blanche, situé dans le treizième arrondissement, sur les bords de la Bièvre. (1890)

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La reconstruction des Gobelins

Il paraît décidé qu'on conservera pieusement les ruines de la Cour des Comptes, comme souvenir de 1871. Mais il est un autre monument, également ruiné par la Commune et dont la vue séduit beaucoup moins : la façade de la manufacture des Gobelins « provisoirement » remplacée par une construction en platras et une palissade en planches. (1891)

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Sauvons les Gobelins !

Dans la pénurie lamentable des crédits affectés aux beaux arts, le budget des Gobelins est peut-être le plus précaire. (1912)

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La voiture de la Mie de Pain

Souvent nous avons parlé de cette gentille œuvre la Mie de Pain, qui a rendu depuis six ans de si grands services aux pauvres de la Maison-Blanche. (1897)

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Les travaux à réaliser dans le XIIIè

La revue "Les Annales industrielles" a dressé la liste des travaux de voirie à réaliser dans le XIIIè arrondissement (1893)

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Les prochains grands travaux de Paris

Sur l'emprunt de 900 millions, dont la majeure partie doit servir à exécuter dans Paris de grands travaux de voirie (ce qui n'exclut pas ceux qui ont été décidés antérieurement à l'adoption de ce vaste plan de campagne), les quatre quartiers du treizième arrondissement auront une assez forte part. (1910)

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La crue persiste

Au service hydrométrique, on escompte la cote de 5m. 20 à Paris-Austerlitz d'ici
à lundi matin et on espère qu'elle ne sera pas sensiblement dépassée. (1910)

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Assainissement de la Bièvre

Le préfet de la Seine a déclaré d'utilité publique l'assainissement de la vallée de la Bièvre aux abords de la rue du Moulin-des-Prés. (1897)

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