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UNE ÉVOCATION DU 13ÈME ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30

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Lu dans la presse...

La suppression de la Bièvre

Le conseil ayant décidé, en 1899, après de lentes et nombreuses études, de faire procéder à la couverture de la Bièvre « dont les émanations exercent une influence fâcheuse sur la santé des riverains... (1907)

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La villa des chiffonniers

Il faudrait battre longtemps Paris pour y trouver quelqu\'un de comparable à M. Enfert, qui vient de faire bénir, à la Maison-Blanche, une nouvelle œuvre. (1897)

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Nouvelle ligne d'autobus

A dater du 28 octobre 1923, la S. T. C. R. P. mettra en service une nouvelle ligne d’autobus dénommée AI bis, « Place d’Italie-Gare Saint-Lazare » (1923)

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Nécrologie : Eugène Bonneton

Une triste nouvelle nous arrive du front. Eugène Bonneton, le peintre
délicat du vieux Paris, de la Bièvre et des hivers parisiens, vient de s'éteindre dans une ambulance de l'Argonne. (1915)

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L'assainissement de la cité Jeanne-d'Arc

Au cours de sa dernière session, le Conseil municipal a été unanime à approuver le projet présenté par le préfet de la Seine relatif à l'assainissement de la cité Jeanne-d'Arc. (1934)

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Un éboulement aux fortifications

Hier soir, il cinq heures, au moment où les élèves d'une école enfantine passaient boulevard Kellermann, à la hauteur de la rue des Peupliers, un formidable grondement souterrain se fit tout à coup entendre. En même temps, le talus des fortifications se soulevait sous l'irrésistible poussée d'une énorme gerbe d'eau. (1912)

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Rue des Peupliers, une trombe d'eau dévaste tout sur son passage

Les habitants de la rue des Peupliers, dans le 13e arrondissement, étaient mis en émoi, hier matin à sept heures, par une violente détonation immédiatement suivie de longs et redoutables grondements. C'était une des nombreuses conduites d'eau placées dans la chaussée du boulevard Kellermann qui venait de se rompre brusquement ! (1911)

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Fabrique d’asticots

S'il vous plait tomber sur une « trichinerie », allez au treizième arrondissement, prenez l'avenue des Gobelins et suivez la rue Croulebarbe. SI l'odeur ne vous arrête pas on route, poussez jusqu'au n°63, une maison « mangée aux vers » qui n'a pas besoin d'autre enseigne.
Tout le quartier est en émoi. La rue Croulebarbe est devenue la rue Croule-Peste ! (1883)

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Le monument d'Ernest Rousselle

L'inauguration du monument élevé à la mémoire de M. Ernest Rousselle, qui fut président du Conseil municipal de Paris et du Conseil général de la Seine, a eu lieu hier dans le jardin du dispensaire de la Maison-Blanche. (1901)

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Décentralisation artistique

Peu de lecteurs du Journal soupçonnaient qu’une exposition rassemblât, à la mairie du treizième, des œuvres exquises de fraîche beauté. Qu'ils fassent voyage. Ils connaîtront un vieux quartier de Paris dont il est aisé d'apprendre le charme. (1912)

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M. Félix Faure à l’École Estienne

Les « écoles laïques » ont fait une armée de ratés, qui fatalement deviendra une armée de révolutionnaires. Les écoles professionnelles forment des ouvriers distingués, des artistes spéciaux qui sont placés avant d'avoir terminé leur apprentissage et qu'attend un avenir non moins heureux que paisible.
C'est donc avec joie que nous avons vu hier le chef de l'État honorer de sa présence l'inauguration de l'école Estienne. (1896)

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Inauguration d'habitations à bon marché dans le XIIIè arrondissement

L'Office public des habitations de la Ville de Paris a entrepris, il y a quelques années, la construction de plusieurs groupes d'habitations à bon marché dans divers quartiers populeux de la capitale.
L'un de ces groupés, sis dans le XIIIè arrondissement et dont la construction a été commencée en 1930, vient d'être terminé. (1933)

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M. Albert Lebrun inaugure le monument élevé « à la gloire des mères françaises »

Cet après-midi, à 15 heures, a eu lieu, boulevard Kellermann, près de la porte d'Italie, l'inauguration du monument érigé à la gloire des mères françaises. La cérémonie s'est déroulée en présence du président de la République et de Mme Albert Lebrun, et de hautes personnalités. (1938)

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La statue du docteur Pinel

On va prochainement ériger sur la place de la Salpêtrière la statue en bronze du docteur Pinel. (1883)

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 Contes du Journal

Contes du Journal

Un Crime passionnel

Le Journal — 14 novembre 1908

De temps à autre, raconta Georges Delavarre, les riches mêmes apprennent brusquement qu'il y a des bêtes féroces dans notre société comme dans les forêts vierges. Il est arrivé en effet qu'on saigne un banquier, un propriétaire, voire un homme politique comme un simple porc. En somme, c'est rare. Les gens matelassés de billets de banque et nichés dans des appartements confortables ne périssent guère de la main de leurs semblables et n'en subissent que d'insignifiantes violences. Mais dans les faubourgs obscurs, il n'en va pas de même… Là, le fauve pullule beaucoup plus qu'il ne pullule dans la sylve brésilienne ou dans les pampas argentines.

Et les brutalités que subissent les faibles sont nombreuses autant que dégradantes.

Je songe à l'histoire de la petite Jeannette, qui vivait dans le noble quartier de la Gare. Cette petite Jeannette appartenait à une honorable famille, qui, d'après le contrat social, avait droit à toutes les protections du juge, du commissaire, du sergent de ville et des citoyens honnêtes, qui sont, après tout, l'énorme majorité des citoyens. A quinze ans, c'était une créature agréable à regarder.

Deux yeux frais, couleur de tourmaline, s'allumaient entre ses paupières ; la pâte de sa joue était appétissante comme du pain blanc ; son crâne produisait une chevelure abondante mi-partie paille, mi-partie feuille morte, fort douce au toucher ; elle entr'ouvrait des lèvres naïves et rougis sur des criquettes lumineuses comme de petits coquillages blancs. Assez petite mais bien en chair, elle marchait d'une manière plaisante, comme beaucoup de ses sœurs de la Gare, des Gobelins, de la Maison-Blanche ou du Faubourg-Saint-Jacques. Aussi bien les garçons la recherchaient-ils, ce qui, de par la nature, devrait être un gage de bonheur pour une jeune fille, mais ce qui était une source d'ennuis pour Jeannette. Car elle avait plu au grand Goujard et au fils Matoré, qui ne lui plaisaient pas du tout, le premier étant une brute qui sentait du nez, et le deuxième un voyou sardonique, avec un poil énorme dans la main. Tous deux la voulaient pour leur plaisir ; Matoré devait en outre se dire qu'elle l'aiderait à éviter cette saleté de travail qui dégrade l'homme et l'empêche de fréquenter les champs de courses.

Ils la suivaient avec patience, flatteurs d'abord, puis agressifs. Leur seule rivalité donnait un peu de répit à la petite. Mais Matoré, sûr de l'emporter par la ruse, laissait généralement la sortie du soir à Goujard, retenu à midi, et suivait pendant le jour.

Quand deux mois se furent écoulés, Matoré fit entendre les premières menaces. Il n'aimait pas qu'on se fiche de lui, il avait un bon couteau à cran et il connaissait l'art de s'en servir !

— Tu m'as assez fait poireauter, remarquait-il de l'air d'un homme qui veut être payé de son travail. Si tu continues à te payer ma poire, je fais un sale coup.

Quelques jours plus tard, Goujard fit à son tour entendre des paroles sévères et emblématiques :

— Tu me fais grimper à l'arbre. Tant pire si je perds la tête, tu l'auras voulu !

Elle savait qu'ils ne prononçaient pas de vaines paroles. On ne comptait pas les coups que Goujard avait répartis entre les yeux, les nez et les mâchoires de ses contemporains : plusieurs en gardaient la g….. de travers ; d'autres s'étaient vu disloquer une guibolle ou démettre une épaule. Quant à Matoré, il comptait une douzaine de boutonnières à son actif, dont une avait failli mener son homme au cimetière de Bagneux.

Aussi la petite était-elle épouvantée.

Elle n'osait pas se plaindre à son père, qui était un pauvre vieux délabré, ni au commissaire de police, qui, elle le savait par des exemples nombreux, pouvait bien intervenir pour réprimer, mais non point pour prévenir. Alors, il n'y avait qu'à attendre un mauvais coup ou sinon à se donner au grand Goujard, qui la protégerait contre Majoré, ou à Matoré, qui la protégerait contre le grand Goujard.

La petite Jeannette en devenait folle. À la fin, elle se décida à la fuite. Elle se cacha au fond des Batignolles et, à force de courage et de bonne volonté, se tira d'affaire.

La vie recommença. Même le bonheur montra son visage léger. Jeannette connut un peintre en bâtiments. Cet homme brossait les façades avec ingénuité et bonne humeur ; il était comme un petit enfant par le naturel et par l'insouciance. Et il avait une confiance parfaite dans le sort, vu qu'il gagnait dix francs par jour.

Après avoir rencontré six ou sept fois Jeannette, il songea qu'elle ferait son affaire ; il l'aborda pour le lui dire. Ensuite, ils firent quelques promenades.

Ils crurent, avec raison, qu'ils pouvaient se mettre en ménage ensemble ; même, ils en informèrent les autorités compétentes et reçurent l'approbation de l'adjoint au maire du dix-septième arrondissement. Après quoi, ils furent très contents l'un de l'autre, pendant plus de dix-huit mois, et se le prouvèrent par des actes agréables et d'excellents propos. Mais ils firent une excursion au bois de Vincennes, un jour de semaine, accompagnés de veau froid, de langue fumée, de tarte aux cerises et de vin cacheté, qu'ils consommèrent en vue du lac.

Comme ils achevaient la tarte, avec un plaisir extraordinaire, trois voyous parurent. Ils portaient le melon et le chandail ; ils avançaient des têtes livides, d'une façon crapuleuse, et en traînant la patte. Des perroquets, du vin blanc, des bitters fermentaient dans leurs estomacs et allumaient leurs prunelles. L'un d'eux se donna un coup furieux sur la cuisse, sa bouche se tordit :

— Mince, rauqua-t-il. C'est la môme…

Une expression sinistre roidit sa face; son regard devint fixe ; il s'avança vers le peintre et Jeannette, qui tremblait de tous ses membres. Car elle avait reconnu Matoré. Lui, s'avisant de son trouble :

— Au moins tu me remets ! ricana-t-il en fourrant la main dans sa poche.

Et s'adressant au peintre, d'une voix d'assassin :

— Je te prends pas en traître, c'est ma môme que t'as là. Tu vas me la rendre tout de suite et te cavaler, Ou bien il y aura du mauvais !

Le peintre s'était levé, ahuri d'abord, puis furieux. Il avait des raisons majeures pour savoir que Jeannette, avant son mariage, n'avait été la môme de personne.

Et il cria avec énergie :

— Tu fais erreur ou tu te payes ma balle ! C'est ma femme, et puis elle n'a jamais été la tienne.

— Rouspète pas ! répliqua Matoré en tirant son couteau. C'est-y oui, c'est-y non ? C'est ma môme que je dis et je la veux.

— Salaud ! gronda le peintre.

Il se mit en défense. C'était un homme vigoureux, mais qui n'avait jamais appris que le maniement de la brosse.

Lorsque Matoré fit mine de l'attaquer, il donna un coup de poing qui rata, puis un autre qui atteignit le malandrin à l'épaule. En même temps, le couteau lui entrait en plein dans le cœur. Il poussa un cri épouvantable et tomba.

— Bien fait ! cria Matoré avec une fureur triomphante. Des types comme ça, faut pas les manquer. Tant qu'à toi, la môme… ouste ! faut nous suivre.

Elle était à moitié morte d'horreur.

Et quand il mit la main sur elle, elle se débattit avec de tels cris qu'il s'indigna et lui administra un grand coup de couteau dans le ventre. Il la laissa pour morte et continua sa route avec les poteaux.

*
*       *

Quant à la fin de l'aventure, elle est très simple et vous lisez à chaque instant la pareille dans votre journal.

Jeannette fut ramassée par des passants, fut expédiée à l'hôpital, guérit mal et demeura infirme. Matoré parut devant douze citoyens de la ville de Paris, affirma que la femme du peintre avait été sa maîtresse et l'avait salement lâché. Lorsque Jeannette jura le contraire, plusieurs jurés eurent un bon sourire de Parigots qui la connaissent dans les coins. Et, vu que c'était un crime passionnel, Matoré s'en tira avec quelques mois de prison.

J.-H. ROSNY.

Derrière le nom de J.-H. Rosny se cachaient les frères Joseph Henri Honoré Boex (1856 - 1940) et Séraphin Justin François Boex (1859 - 1948), tous deux nés à Bruxelles. Après leur séparation en 1908 — l’année de la présente nouvelle — ils poursuivirent des carrières l’un sous le nom de J.-H. Rosny aîné, l’autre sous celui de J.-H. Rosny jeune. J.-H. Rosny aîné est aujourd’hui considéré comme l’un des précurseurs de la science-fiction.


Le Treizième

A découvrir


Taupin (ou les aventures d'un petit chien à travers le 13e arrondissement)

Dans sa série "Les Contes de mille et un matins", le quotidien Le Matin publia, le 30 janvier 1909, un "roman bref" signé Séverine (1855-1929), auteure et militante féministe alors en vogue, intitulé Taupin, ayant pour décor le 13e arrondisssement.

Lire "Taupin"

Un crime passionnel (ou l'histoire de la petite Jeannette, qui vivait dans le noble quartier de la Gare)

Mentionner, dans une nouvelle ou un roman, le quartier de la Gare, des Gobelins, de la Maison-Blanche ou du Faubourg-Saint-Jacques donna, pendant longtemps, aux récits une marque d'exotisme et était suffisant pour susciter un vague frisson.

Les frères Joseph-Henri et Séraphin Boex, plus connu sous le pseudonyme commun de J H Rosny, l'avaient, eux aussi, compris.

C'est le quartier de la Gare qu'ils prirent pour cadre d'une nouvelle parue dans le Journal, en 1908.

Même si l'on n'apprend rien sur le quartier, la nouvelle en dit long sur les moeurs que l'on prétait aux habitants et l'idée que l'on s'en faisait.

Lire " Un crime passionnel"

La rue des Peupliers vue par Jules Mary

Dans son roman "Perdues dans Paris", paru en feuilleton en 1908, le prolifique auteur populaire prenait le 13ème arrondissement pour cadre des mésaventures de ses héroïnes et donnait une rude description de la rue des Peupliers.

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Le Treizième

Saviez-vous que ... ?


Le 7 avril 1897, M. Félix Faure, Président de la République accompagné de M. Barthou, ministre de l’intérieur; du général Tournier, de M. Le Gall et du commandant Meaux Saint-Marc, visitait l’hôpital de la Salpêtrière. Avant de se retirer, M. Félix Faure avait remercié les médecins des soins qu’ils donnent aux malades et avait laissé mille francs pour améliorer l’ordinaire des malades.

 

En 1863, le marché aux chevaux du boulebard de l'Hôpital se tenait le mercredi et le samedi de chaque semaine et le premier lundi de chaque mois.

 

Le 2 décembre 1923, le quotidien Paris-Soir rapportait qu'avenue des Gobelins, en face du 51, des agents avaient surpris Marcel Popinel, demeurant en hôtel, rue Lebrun, qui avait percé un fut de vin. Le pipeur a été conduit au commissariat de police du quartier.

 

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