entete


UNE ÉVOCATION DU 13ÈME ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30

Menu article

Lu dans la presse...

Une inondation boulevard Kellermann

Dans la soirée d'hier, vers six heures et demie, une conduite d'eau passant à la poterne des Peupliers, près du boulevard Kellermann, dans le treizième arrondissement, s'est rompue brusquement. (1912)

Lire


Mort de M. Ernest Rousselle

Ainsi que nous le faisions pressentir, M. Rousselle, conseiller municipal du quartier de la Maison-Blanche (treizième arrondissement), président du conseil municipal de Paris, a succombé hier matin à la maladie qui, depuis un certain temps, le tenait éloigné de l'Hôtel de Ville. (1896)

Lire


La suppression de la Bièvre

Le conseil ayant décidé, en 1899, après de lentes et nombreuses études, de faire procéder à la couverture de la Bièvre « dont les émanations exercent une influence fâcheuse sur la santé des riverains... (1907)

Lire


La villa des chiffonniers

Il faudrait battre longtemps Paris pour y trouver quelqu\'un de comparable à M. Enfert, qui vient de faire bénir, à la Maison-Blanche, une nouvelle œuvre. (1897)

Lire


Nouvelle ligne d'autobus

A dater du 28 octobre 1923, la S. T. C. R. P. mettra en service une nouvelle ligne d’autobus dénommée AI bis, « Place d’Italie-Gare Saint-Lazare » (1923)

Lire


Nécrologie : Eugène Bonneton

Une triste nouvelle nous arrive du front. Eugène Bonneton, le peintre
délicat du vieux Paris, de la Bièvre et des hivers parisiens, vient de s'éteindre dans une ambulance de l'Argonne. (1915)

Lire


L'assainissement de la cité Jeanne-d'Arc

Au cours de sa dernière session, le Conseil municipal a été unanime à approuver le projet présenté par le préfet de la Seine relatif à l'assainissement de la cité Jeanne-d'Arc. (1934)

Lire


Un éboulement aux fortifications

Hier soir, il cinq heures, au moment où les élèves d'une école enfantine passaient boulevard Kellermann, à la hauteur de la rue des Peupliers, un formidable grondement souterrain se fit tout à coup entendre. En même temps, le talus des fortifications se soulevait sous l'irrésistible poussée d'une énorme gerbe d'eau. (1912)

Lire


Rue des Peupliers, une trombe d'eau dévaste tout sur son passage

Les habitants de la rue des Peupliers, dans le 13e arrondissement, étaient mis en émoi, hier matin à sept heures, par une violente détonation immédiatement suivie de longs et redoutables grondements. C'était une des nombreuses conduites d'eau placées dans la chaussée du boulevard Kellermann qui venait de se rompre brusquement ! (1911)

Lire


Fabrique d’asticots

S'il vous plait tomber sur une « trichinerie », allez au treizième arrondissement, prenez l'avenue des Gobelins et suivez la rue Croulebarbe. SI l'odeur ne vous arrête pas on route, poussez jusqu'au n°63, une maison « mangée aux vers » qui n'a pas besoin d'autre enseigne.
Tout le quartier est en émoi. La rue Croulebarbe est devenue la rue Croule-Peste ! (1883)

Lire


Le monument d'Ernest Rousselle

L'inauguration du monument élevé à la mémoire de M. Ernest Rousselle, qui fut président du Conseil municipal de Paris et du Conseil général de la Seine, a eu lieu hier dans le jardin du dispensaire de la Maison-Blanche. (1901)

Lire


Décentralisation artistique

Peu de lecteurs du Journal soupçonnaient qu’une exposition rassemblât, à la mairie du treizième, des œuvres exquises de fraîche beauté. Qu'ils fassent voyage. Ils connaîtront un vieux quartier de Paris dont il est aisé d'apprendre le charme. (1912)

Lire


M. Félix Faure à l’École Estienne

Les « écoles laïques » ont fait une armée de ratés, qui fatalement deviendra une armée de révolutionnaires. Les écoles professionnelles forment des ouvriers distingués, des artistes spéciaux qui sont placés avant d'avoir terminé leur apprentissage et qu'attend un avenir non moins heureux que paisible.
C'est donc avec joie que nous avons vu hier le chef de l'État honorer de sa présence l'inauguration de l'école Estienne. (1896)

Lire


Inauguration d'habitations à bon marché dans le XIIIè arrondissement

L'Office public des habitations de la Ville de Paris a entrepris, il y a quelques années, la construction de plusieurs groupes d'habitations à bon marché dans divers quartiers populeux de la capitale.
L'un de ces groupés, sis dans le XIIIè arrondissement et dont la construction a été commencée en 1930, vient d'être terminé. (1933)

Lire


 Robespierre par Henri-Jacques Proumen - 1932

Robespierre

par Henri-Jacques Proumen

Le Populaire : organe du parti socialiste (S.F.I.O.) — 16 juillet 1932

Il pouvait avoir cinq ans, ce petit Riquet de la rue Croulebarbe. On lui en eût donné quatre tout au plus, tant il était fluet Son pauvre petit corps se dandinait sur deux longues pattes de faucheux qui prenaient assise dans deux godasses démesurées, où ses petons devaient se donner de l'air, à droite, à gauche comme le grain d’un grelot. Avec cela, une pauvre figure pâlotte et trop longue, deux grands yeux trop noirs, ardents comme de la braise, un menton pointu et un nez morveux, que le bon Dieu avait, d'une croquignole, retroussé en croupion de poulet. Pas beau, certes, le petit Riquet ! Pas bien gracieux non plus : silencieux presque toujours, et la lèvre tremblante, comme s'il allait pleurer, lorsqu'on lui parlait.

Il n'avait pas de camarades de jeux. J'entends par là que les petits gars de la place d'Italie, de la ruelle des Gobelins et de la rue des Marmousets ne l'enrôlaient pas lorsqu'ils partaient, baguette au poing, faire le siège du marché Mouffetard. Autrefois pourtant, lorsqu'il avait quatre ans, Riquet avait joyeusement patrouillé par les venelles et les ruisseaux. Il avait connu l'ivresse des macules, la joie des souliers pleins d'eau, qui font : « flic, flac », lorsqu'on les traîne. C'était au temps où Jeanjean, le frère de Riquet, son ainé de deux ans, vivait encore et défendait son cadet contre les poings de Poupou-Bamban, de Tutur- blair-de-chat et de Dodore-la-Trouille. À présent que Jeanjean était mort, on rossait l'infortuné Riquet, tant et si bien qu'il se disait gémissant et contus :

« J'veux plus les voir, ces animaux-là ! Y m'fichent des gnons à me démolir ! »

Il les fuyait par peur, et baguenaudait, seul, sa figure pâle perdue parmi les figures anonymes et innombrables. Parfois, le soir, recru, morose comme les enfants auxquels personne n'adresse une parole ou un sourire, il demandait à sa mère qui réchauffait la soupe :

— Jeanjean est devenu un ange, dis, petite maman ?... Mais y m'a laissé tout seul!... C'est bien embêtant !

Maman le regardait avec des yeux fixes, tout rouges, sans répondre.

Un beau jour que Riquet trôlait tout seul, à sa coutume, dans la rue Croulebarbe, il lia connaissance avec Robespierre. Celui qui portait ce nom glorieux n'avait rien de la sobre élégance ni de la froide raison du conventionnel. Il ne portait ni habit à hauts revers, ni cravate éblouissante, ni perruque poudrée. Il avait de grands yeux pleurards et une moustache boueuse, de vastes oreilles tombantes et de grosses pattes torses. Robespierre était un chien.

Un pauvre chien mi-épagneul mi-griffon, coiffé, par un carabin facétieux, du nom de l'Incorruptible. Il avait passé de mains en mains pour devenir, enfin, le gardien et le compagnon de Mme Puivert, la vieille crémière de la rue Croulebarbe, la voisine de Riquet.

Ah ! la chaude sympathie qui, dès la première heure, poussa Riquet et Robespierre l'un vers l'autre, à la manière de deux âmes qui se sont cherchées longtemps à travers le monde et se trouvent enfin, pour se palper, s'étreindre, se compléter, se comprendre ! Puis la tendresse, la confiance, le perpétuel besoin l'un de l'autre, lorsqu'ils se connurent mieux ; Riquet, qui avait tant souffert des petits hommes méchants, avait un ami, un grand ami, qui se roulait avec lui, éperdument, dans la poussière, jappait joyeusement, sa queue frisée en panache frétillant, et se guindait jusqu'aux pauvres joues maigres du gosse pour y appliquer, en baisers humides, la caresse de sa langue.

Les bonnes parties qu'ils firent tous deux ! Doté de pattes véloces, Robespierre détalait ; Riquet le suivait en clochant, de guingois sur ses échasses de héron, il apprit à courir, le pauvre gosse, et même, parfois, il prit l'avantage sur Robespierre. Au vrai, ces moments-là, le barbet regardait l'enfant avec de bons yeux rigoleurs qui semblaient dire :

« Faut bien que j'te laisse gagner de temps en temps ! Si je voulais pourtant... ». Il avait l'air de sourire, vraiment, le brave Robespierre ! Et cette gaîté oui se lisait sur sa face crottée faisait rire aux larmes le petit Riquet. Oui, ce fut Robespierre qui lui apprit à rire...

Qu'importe maintenant à Riquet que les gosses du quartier le dédaignassent ! Il avait Robespierre, son grand ami ! Et même Poupou-Bamban, Tutur-blair-de- chat, et Dodore-la-Trouille n'osaient plus lui allonger des mornifles, en passant, ni même le menacer de loin. Robespierre grondait, les crocs menaçants, sitôt qu'il reniflait de loin leurs guenilles Et, comme ils étaient lâches, ils fuyaient.

Hélas ! le destin renverse comme château de cartes ce que les hommes ont échafaudé pour leur bonheur. Mme Puivert, la crémière, mourut. Ce jour-là, Robespierre erra par les rues et la nuit, vint se coucher devant la boutique fermée. Riquet partagea son pain avec lui. Il supplia ses parents d'adopter Robespierre. Mais le père s'écria, en levant les épaules :

— Un chien ? Penses-tu ! On a déjà toutes les peines du monde à nouer les deux bouts !

— Personne ne lui donne â manger ! dit le petit, des larmes dans la voix.

— Tant pis ! reprit le père avec un geste de lassitude... Après tout, ce n'est qu'un cleb !

Il ne savait pas, cet homme, toute la tendresse qui unissait Riquet à Robespierre, ni la douleur qui déchirait le cœur de l'enfant.

Le lendemain le petit coula un quignon de pain dans sa poche et se dit : « J’le donnerai à Robespierre !... J'lui en donnerai tous les jours » Mais le chien ne vint pas à sa coutume, se jeter sur lui en lui léchant les mains. Le gosse s'informa. Personne n'avait vu Robespierre. Alors, le petit Riquet se dit : « J'm'en vas le chercher. »

Il fureta partout, dans les recoins de la ruelle des Gobelins, de la rue des Marmousets, de la place d'Italie, où il s ébattait avec le chien, Les passants qu’il interrogeait lui tournaient le dos, indifférents. Il s'adressa à un agent de police, fort civilement, son petit bonnet à la main.

— M'sieu. l'agent, vous n'avez pas vu Robespierre ?

— Robespierre ? Ah çà ! morveux, est- ce que tu veux te f... de moi ?

Riquet s'en alla plein de peur. Il enfila l'avenue de Choisy en se disant : « C'est p't'être par là qu'il a filé ? » Le soir on le trouve, défaillant de froid et de faim dans les rues d'Ivry.

******

Le petit Riquet est au lit. II a la fièvre depuis trois jours et divague :

— On ne retrouvera plus Robespierre. Jamais, jamais !... Qu'est-ce que je vois faire, moi ?. Robespierre ! Pourquoi donc que t'es parti j't'aurais donné à manger puisqu'y n'voulaient pas, les autres!...

Il geint. Ses petites mains caressent un toutou imaginaire, puis grattent le drap.

Près de l'enfant, maman sanglote.

Soudain, les yeux de Riquet s'ouvrent, remplis d'extase. Il balbutie :

— Jeanjean, écoute-moi… T’es un ange toi. Et moi, j'suis un pauvre petit gars pas heureux !... Robespierre, on l'a tué... Il est près de toi. Alors, Jeanjean, viens me chercher !... J'deviendrai un ange comme toi !...

Maman vit, en cet instant, les yeux de Riquet s'allumer d'une splendeur singulière pendant que ses lèvres murmuraient :

— Robespierre, mon vieux cabot...

Puis les lèvres se turent et les yeux devinrent fixes, pleins d'une vision si belle, qu'elle brillait comme un feu d'étoile.

Henri-Jacques PROUMEN
(1879 – 1962)
Le Treizième

A découvrir


Taupin (ou les aventures d'un petit chien à travers le 13e arrondissement)

Dans sa série "Les Contes de mille et un matins", le quotidien Le Matin publia, le 30 janvier 1909, un "roman bref" signé Séverine (1855-1929), auteure et militante féministe alors en vogue, intitulé Taupin, ayant pour décor le 13e arrondisssement.

Lire "Taupin"

Un crime passionnel (ou l'histoire de la petite Jeannette, qui vivait dans le noble quartier de la Gare)

Mentionner, dans une nouvelle ou un roman, le quartier de la Gare, des Gobelins, de la Maison-Blanche ou du Faubourg-Saint-Jacques donna, pendant longtemps, aux récits une marque d'exotisme et était suffisant pour susciter un vague frisson.

Les frères Joseph-Henri et Séraphin Boex, plus connu sous le pseudonyme commun de J H Rosny, l'avaient, eux aussi, compris.

C'est le quartier de la Gare qu'ils prirent pour cadre d'une nouvelle parue dans le Journal, en 1908.

Même si l'on n'apprend rien sur le quartier, la nouvelle en dit long sur les moeurs que l'on prétait aux habitants et l'idée que l'on s'en faisait.

Lire " Un crime passionnel"

La rue des Peupliers vue par Jules Mary

Dans son roman "Perdues dans Paris", paru en feuilleton en 1908, le prolifique auteur populaire prenait le 13ème arrondissement pour cadre des mésaventures de ses héroïnes et donnait une rude description de la rue des Peupliers.

Lire la suite

Le Treizième

Saviez-vous que ... ?


Alfred Léon Gérault, dit Gérault-Richard, né à Bonnétable (Sarthe) le 11 octobre 1860 et mort à Fréjus (Var) le 7 décembre 1911, journaliste et homme politique socialiste, fut élu député du XIIIème arrondissement en janvier 1895. Il fut battu aux élections de 1898, mais fut réélu deux fois (1902-1906 et 1906-1911) en Guadeloupe, dans des conditions qui ne laissent aucun doute sur leur illégalité.

 

La boucherie centrale de l'Assistance Publique était installée en 1860 au sein de l'abattoir de Villejuif situé 181 boulevard de l'Hôpital. Elle livrait 112.000 kilogrammes de viande par an.

 

La rue du Tibre, dans le quartier Maison-Blanche, a été ouverte sur l'emplacement d'une voirie d'équarrissage, elle a porté le nom de rue de la Fosse-aux-Chevaux, puis du Tibre, à cause de la Bièvre autour de laquelle ont été groupés des noms de fleuves.

 

sans titre 2

© paris-treizieme.fr pour la transcription du texte