Menu haut

SIXIEME ANNÉE N°4767

 

345ème jour de l'année

   


Dimanche
11
Décembre 1897

 Le scandale des Folies-Bergère évité - 15 avril 1897

Le scandale
des Folies-Bergère évité

Une indisposition de commande.
Intervention du préfet de police. — Exhibition interdite

Le Gaulois — 15 avril 1897

Le Gaulois avait signalé avec une indignation légitime les débuts prochains, sur la scène des Folies-Bergère, de l'ex-princesse et nos confrères, convaincus comme nous du scandale formidable que cette exhibition devait fatalement soulever, nous avaient emboîté le pas. Notre juste appel a été entendu. La « débutante » ne débutera pas. Nous en sommes un peu la cause et nous nous en félicitons hautement. En cette circonstance, M. Lépine a droit à nos remerciements et nous les lui marchanderons d'autant moins qu'on sait que les fonctionnaires de la république nous donnent rarement l'occasion de les féliciter.

On lira plus loin à la rubrique du « Courrier -des spectacles » la note officielle que le théâtre des Folies-Bergère nous a adressée pour nous faire savoir que l'ex-princesse ne débutait .pas ce soir sur la scène de la rue Richer.

Cette note nous montre la débutante empêchée par un état maladif d'une certaine gravité. Il y est question d'influenza, de fièvre intense, de complication pulmonaire. A la vérité, et fort heureusement pour l'héroïne en cause, sa santé est excellente et les raisons pour lesquelles les amateurs de scandales ne. la verront pas ce soir sont à un ordre-tout à fait différent.. Les voici dans toute leur simplicité.. Hier matin, M. Marchand, directeur des-Folies-Bergère, était appelé chez le préfet de police, qui lui demandait officieusement de renoncera faire débuter celle qui sur l'affiche devait porter le nom de l'ex-princesse.

Le scandale, prétendait le préfet, serait extraordinaire et des renseignements qui lui étaient fournis, il ressortait que la débutante serait huée, qu'une foule de gens s'étaient procurés des sifflets à roulette et qu'on lui jetterait à la face des lapins vivants, des pelures de pommes de terre et d'autres objets innommables.

M. Marchand répondit au préfet qu'il redoutait autant que lui ce scandale et que si la « débutante » consentait à renoncer à ses projets de paraître sur son théâtre,  il s'en montrerait fort heureux pour sa part. D'ailleurs il craignait si fort les manifestations brutales qu'il avait interdit qu'on servit aucune consommation dans la salle et qu'il avait fait supprimer les petits bancs et les lorgnettes automatiques.

— Puisque vous partagez mon avis lui, dit le préfet, voyez l'ex-princesse, et tâchez qu'elle ne soit pas hostile à nos sages projets.

» D'ailleurs, je vais la convoquer pour ce soir, six heures, et je vous prie de revenir à mon cabinet à la même heure. »

Puis, congédiant M. Marchand, le préfet ajouta :

— Allons, je commence à croire que nous parviendrons peut-être à éviter tout scandale.

A six heures précisés, M. Marchand arrivait à l'hôtel du boulevard du Palais, où, depuis un quart d'heure, la débutante l'avait précédé. L'héroïne fut reçue la première. Le préfet fit valoir à ses yeux les motifs les plus sérieux qui devaient la détourner de s’exhiber à la foule. Comme la « débutante » semblait ne pas goûter ces raisons et qu'elle prétendait avoir le droit de débuter, le préfet lui fit comprendre qu'il ne voulait prendre officiellement aucune mesure vexatoire avant la représentation, mais que si celle-ci était scandaleuse, ce qui était absolument certain, il se verrait dans la nécessité cruelle de sévir en fermant le théâtre où elle aurait eu lieu et en invitant peut-être la «débutante » a quitter le territoire français — mesure qu'il la suppliait de ne pas l'obliger à employer.

Puis, très amicalement, très paternellement, M. Lépine insista sur des questions d'ordre privé.

Il fut éloquent et persuasif, car à six heures et demie précises, l'ex-princesse, très émue, renonçait à paraître sur la scène des Folies-Bergère.

Ce début à sensation n'aura donc pas lieu, et le scandale que nous redoutions et qui eût été plus formidable que nul ne peut le soupçonner, est heureusement étouffé.

La Presse a quelquefois du bon !

*
*      *

En quittant l'hôtel du Palais, Mme Clara Ward est rentrée à son hôtel, où à peine installée, elle a reçu la visite d'un médecin, elle n'a pas eu de peine à jouer le rôle de malade qui doit expliquer au public sa décision de ne pas paraître aux Folies, car elle était effectivement souffrante.

Le docteur a indiqué l'ordonnance suivante:
Prendre par jour, en deux ou trois fois, deux à trois cuillers à potage de la potion suivante, diluée dans un verre de tisane de mauve :

    Acétate d'ammoniaque 15 gr
    Alcool de racine d'aconit 30 gouttes
    Sirop de codéine 100 gr.
    Eau de fleurs d'oranger 40 gr.

Mme Clara Ward n'a pas décidé encore si elle resterait à Paris ou si elle repartirait pour Berlin, où des offres brillantes lui sont faites par la Belle-Alliance, un music-hall renommé sur les bords de la Sprée.

Ce que nous savons, c'est qu'aujourd'hui même l'héroïne de ce petit roman doit aller poser chez un de nos grands photographes dans le costume suggestif qu'elle devait endosser aux Folies-Bergère.

Enfin, cette tragédie finit heureusement en opérette Mme Clara Ward renonce au théâtre, en France du moins, et rentre ainsi dans la vie privée. Nous n'avons plus à nous occuper d'elle, et nous espérons bien qu'il en sera toujours ainsi.

Ajoutons que Mme Clara Ward qui s'est sagement abstenue d'envoyer du papier timbré au Gaulois aurait moins sagement décidé d'en adresser à un de nos confrères.

Maubersac

 La réclame ambulante

La réclame ambulante

Avant peu les voitures-annonces auront vécu. Pour le 1er janvier 1900, il faudra que leur disparition soit complète. L'encombrement de nos rues est déjà extrême. Que serait-ce en l'année de l'Exposition, si l'on ne se préoccupait dès maintenant d'y mettre bon ordre ?

Et l'on s'en préoccupe. Voitures à bras ou voitures attelées, qu'elles promènent assez modestement les affiches de tel concert, de tel music-hall, ou bien des mannequins gigantesques servant à la réclame de tel instrument ou de tel produit, les voitures annonces créent une gêne toujours, un danger parfois. Il fallait donc aviser, et sans retard. Aussi le délai de deux ans et trois mois qu'on parait accorder est-il à peu près illusoire. Si, pendant cette période transitoire, la réclame ambulante demeure en principe tolérée, en fait on la circonscrit en des parages où elle ne peut-être que d'efficacité à peu près nulle. On lui interdit de se montrer sur tous les boulevards, sur toutes les avenues et places publiques, dans nos rues principales (rues Royale, de Rivoli, de la Paix, Auber, du Havre, de la Chaussée-d'Antin, de La Fayette, de Richelieu), aux abords des gares enfin. C'est évidemment décréter la mort de ces véhicules, et leur mort imminente. L'arrêté de M. Lépine sera, en effet, affiché prochainement et deviendra exécutoire tout aussitôt.

Est-ce bien sûr au moins ? Les commerçants, les impresarii, à qui ce mode de publicité est précieux, conservaient sur ce point des doutes et gardaient une espérance. Ils se rappelaient qu'il y a neuf ans, en 1888, on avait déjà essayé de proscrire la voiture-annonce de nos grandes voies parisiennes, mais qu'une tolérance s'était tout aussitôt établie, grâce à laquelle les décisions prises étaient restées à l'état de lettre morte. Or, cette fois, il n'y a pas à dire, et la loi, si dure qu'elle puisse paraître à certains, devra être rigoureusement observée. Le préfet, en tout cas, l'affirme, et déjà il prépare les ordres très formels que bientôt recevront ses commissaires de police.

Mais la réclame est inventive et excelle aux ingénieuses transformations. Bannie de la chaussée, vous verrez qu'elle va de plus en plus envahir le trottoir déjà conquis en partie aux excentricités qu'elle imagine pour forcer l'attention du public. Un peu démodés .déjà; les hommes-sandwiches toujours circulent; .puis, nous avons les gentlemen-aboyeurs, dont on connaît le monotone « Ce soir, à dix heures. », et aussi ces particuliers qui s'inclinaient très bas devant le promeneur, offrent à son regard surpris un crâne où se lit l'avis de l'ouverture d'un concert. Ajoutez les distributeurs de prospectus, et aussi les poteaux-annonces, les lampadaires-réclames qui de toutes parts surgissent, et vous comprendrez que, le pavé de bois un peu débarrassé, le problème se posera bien vite de l'extrême encombrement de l'asphalte.

C'est ce que voit déjà M. Lépine, et de son mieux il s'emploie à réagir, dans la limite où faire se peut, contre cet inconvénient nouveau. Pour cette raison — et pour quelques autres motifs encore qu'aisément on devine — il a, ces jours derniers, refusé d'autoriser la promenade sur le boulevard de femmes-annonces. Il s'agissait de jeunes personnes, on les promettait même jolies, qu'on eût vues « sur leur trente et un », comme disent les bonnes gens, et qui se fussent fait un véritable plaisir d'apprendre aux passantes que leur costume venait de telle maison, que telle modiste avait signé leurs chapeaux, que de telle provenance étaient leurs bottines, etc. Et, par les journées de soleil, elles eussent arboré de ces ombrelles-réclames dont un timide essai fut risqué, cet été, au pesage de Longchamps, le jour du Grand' Prix.

Il va sans dire que ce nouveau mode de publicité par des femmes vient d'Amérique. Quant aux voitures-annonces, c'est à l'Angleterre que nous en avons emprunté l'usage, voici une trentaine d'années environ. Mais c'est pendant l'Exposition de 1878, et surtout lors de la dernière Exposition de 1889, que se multiplièrent chez nous ces véhicules qui peut- étre peuvent ajouter au pittoresque de la rue, mais que ne regretteront pas ceux qui tiennent à aller, de par la grande ville, aussi vite que possible et avec le plus de sécurité possible. Hâtons-nous d'ailleurs d'ajouter que l'arrêté nouveau ne concerne à aucun degré les voitures de commerce affectées à la livraison des marchandises et qui portent sur leurs panneaux les nom, adresse, etc. des maisons dont elles font le service.

Certes, les mesures dont nous allons voir l'application ne nous ramèneront pas au temps de ces « embarras de Paris » qui nous sembleraient si bénins aujourd'hui et contre lesquels pourtant le brave Boileau pestait de tout son cœur. Mais, pour n'avoir pas emprunté ses alexandrins à la poésie classique et pour être conçu en vile prose, l'arrêté de M. Lépine n'est pas moins de ceux dont on peut attendre quelques bons effets.

André Nancey.
Le Figaro — 21 septembre 1897

L'actualité dramatique

 LE DRAME DE LA PLACE DES VICTOIRES - 2

LE DRAME DE LA PLACE DES VICTOIRES

II paraît hors de doute maintenant que M. le comte de Malmignati, dont nous avons raconté hier la tragique aventure, place des Victoires, a été la victime d'un dément alcoolique.

Rue de Buffon, 5, on nous a déclaré qu'Octave Blin avait habile l'immeuble d'août 1895 au.8 octobre dernier.

— Il vivait alors avec sa seconde femme et un enfant qu'il en avait eu, nous dit le concierge. Il n'était reste que neuf mois en ménage avec sa première femme et le divorce avait été prononcé entre eux.

» Blin s’était remarié, mais sa seconde femme fut obligée de le quitter et d'emmener son enfant. Les brutalités de son mari n'étaient pas supportables. Blin, qui, était alors porteur au panier, ne parvenait pas à gagner sa propre vie. Son père, ancien boucher en province, lui payait son loyer et l'entretenait pour ainsi dire.

» Blin a fait ses études au lycée de Blois et a un frère médecin de la mariné. Sa sœur est mariée à un huissier de Pau.

» Il n'est nullement anarchiste et ne s'est jamais occupé de politique. Il buvait énormément et il ne saurait y avoir de doute. Il a agi sous l'influence d'un accès de folie alcoolique, »

Même note rue Poliveau, 17, où Blin, nous l'avons dit, était allé habiter en quittant la rue de Buffon. Il rentrait chaque jour dans un état d'ébriété avancé, toujours gorgé d'absinthe, prodiguant grossièretés et menaces. Depuis dimanche, nous ne l'avions pas vu.

» Blin ne faisait jamais de politique. Tous les locataires sont unanimes à croire à un accès de folie alcoolique.

» D'autre part, le parquet n'exclurait pas toute préméditation de l'acte inqualifiable accompli par Blin.

» Car il a maintes fois déclaré.et verbalement et par écrit, qu'il « ferait un coup d'éclat pour déshonorer sa famille ».

Nous l'avons dit, la blessure du comte de Malmignati n'est pas grave. Le cuir chevelu, seul a été entamé, et les médecins ont recousu sa blessure, qui paraissait tout d'abord horrible.

M. de Malmignati est très affaibli par l'énorme quantité de sang qu'il a perdu.

Le Gaulois — 9 janvier 1897

 Une femme pauvrement vêtue --- P13

Une femme pauvrement vêtue, ayant un bébé dans ses bras, tombait évanouie, avant-hier soir, sur l'avenue des Gobelins. A la pharmacie où on la transporta, on reconnut qu'elle s'était empoisonnée avec du phosphore. Après avoir reçu des soins, elle a été conduite à l'hôpital Cochin.

Cette malheureuse, qui se nomme Marie Ollivier, est âgée de vingt-sept ans. Fille de cultivateurs aisés de la Bretagne, elle suivit à Paris un voyageur de commerce. Il y a huit mois, elle devint mère. Son amant l'avait abandonnée le mois dernier, la laissant sans ressources. Mourant de faim, menacée d'être expulsée de la chambre qu'elle occupait rue de Patay, la pauvre femme résolut de se tuer.

On pense pouvoir la sauver.

Le Figaro - 24 août 1897

 RAFLE DE VAGABONDS

RAFLE DE VAGABONDS

Un charmeur de rats

La Sûreté a opéré l'avant-dernière nuit une rafle parmi les vagabonds qui cherchent un abri sous les ponts. Quarante-cinq individus ont été arrêtés. Sous le pont des Arts, les agents se sont livrés à véritable chasse à l'homme pour s'emparer des vagabonds abrités dans les ferments servant de soutien au tablier du pont. Pour ne pas tomber dans la Seine, les malheureux qui passent la nuit sous ce pont s'accrochent avec leur ceinture et leurs bretelles. Lorsqu'ils ont vu les agents, ils se sont sauvés d'arche en arche pour gagner l'autre rive, mais des agents les y attendaient et les ont capturés au fur et à mesure de leur arrivée.

Parmi les individus arrêtés se trouve un type très curieux, un nommé Émile Schwartz, âge de quarante ans, qui est sans domicile depuis vingt ans. Schwartz qui parcourt la France à pied, de village en village, est un barnum d'un nouveau genre. Il montre des souris blanches et des rats, qu'il loge sur sa poitrine, au-dessus de la ceinture de son pantalon. En même temps que lui, les agents ont amené à la Sûreté ses pensionnaires. Une odeur insupportable due aux croûtes de fromages avariées et aux fruits gâtés dont Schwartz nourrissait rais et souris, s'échappait des poches du vieux vagabond.

Quand on a fouillé Schwartz, les inspecteurs durent sortir de leur asile rats et souris et les déposer à terre. Chose curieuse, aucun de ces animaux ne se sauva et tous se groupèrent autour de leur maître. Ils attendirent derrière la porte du cabinet de M. Cochefert que leur maître sortit de chez le chef de la Sûreté.

Schwartz a été remis en liberté hier matin, et il a quitté la Sûreté avec ses rats et ses souris, qui y avaient trouvé un asile momentané.

Le Gaulois — 10 septembre 1897

Dans l'actualité du ...

 9 décembre

Jeudi
9 décembre 1897

Hier, à onze heures du matin, le Président de la République est allé visiter, au Cercle de l'Union artistique, l'exposition des tableaux, esquisses et dessins que M. F. Cormon a exécutés pour la décoration du Muséum. Cette exposition ne comprend pas moins de onze toiles, dont un très grand plafond représentant dans une immense apogée toutes les races humaines, dix-sept esquisses de ces compositions, et cinquante-cinq études pour le plafond et les panneaux.
M. Félix Faure était accompagné de M. Hanotaux et de plusieurs personnes de l'Élysée. Nous avons remarqué dans l'assistance M. Charles Dupuy, qui avait commandé ce grand travail à M. Cormon quand il était président du Conseil ; puis MM. Thomson, député, Gaudry, professeur au Muséum; MM. Gérôme, Chaplin, Jacquet, Paladilhe, Benjamin-Constant, Detaille, de l'Institut, MM. de Saporta, Fournier.-Sarlovèze, etc., etc.; un grand nombre de membres du Cercle, MM. Clairin, Hermann-Léon, Thirion, Léon Lévy, directeur des forges de Commentry-Châtillon, etc., etc.


Il semble qu'on ait tout dit en faveur des apéritifs tels que le quinquina Dubonnet, et qu'il devrait déjà remplacer partout et à tout jamais tous les apéritifs malfaisants ou de mauvaise qualité. Mais pour y arriver il faut lutter contre la routine et les habitudes enracinées, avec l'aide des gens éclairés et intelligents qui comprennent de quelle utilité l'usage général de cet apéritif pourrait être pour la santé publique.


De grands travaux d'utilité publique seront, dans un prochain avenir, entrepris dans la principauté de Monaco. De nouveaux boulevards vont être ouverts, on parle encore de la construction d'un grand théâtre, de nouveaux quais et d'une jetée de protection dans l'antique port d'Hercule tous projets pour lesquels la Société des Bains de mer a offert au gouvernement princier son concours. Tous ces beaux projets sont à la veille de se réaliser. Dans quelques jours .les actionnaires de la Société des Bains de mer vont être appelés à ratifier des conventions nouvelles, dont le premier effet sera d'accroître encore la prospérité de ce merveilleux petit coin de terre qui ne connaît pas l'hiver.


Ne soyez pas embarrassés pour les étrennes, celles que vous avez à donner et celles que vous voudrez vous offrir à vous-même. Vous trouverez, 30, boulevard des Capucines, de coquets ustensiles en bi-métal, mi-cuivre, mi-argent. C'est joli, commode, et on n'a pas peur d'être empoisonné. Paillard, le grand restaurateur parisien, a donné l'exemple. Toute sa batterie de cuisine est en bi-métal. Demander, du reste, le catalogue illustré des objets de cuisine, table, toilette, pharmacie, cave, etc., en bi-métal.


LE GRAND-. BAZAR METROPOLE

Exposition de porcelaines et cristaux Pendant huit jours une très belle exposition de porcelaines et cristaux sera ouverte au public dans ce bel établissement qui est situé 16 et 18 faubourg Montmartre, dans le quartier le plus central de Paris.
Nombreuses occasions en services de tablé, services cristaux, et fantaisies de toutes sortes à des prix exceptionnels de bon marché.


LA MADONE

      Pour rendre à la fleur épuisée
      Sa fraîcheur, son éclat vermeil…

comme on chante dans Mignon, il faut la rosée du printemps et lés rayons du soleil. Pour rendre ces mêmes dons à la femme, il suffit de quelques boîtes de poudre de riz « La Madone », si adhérente, si fine et si invisible, sans rivale pour conserver au visage la jeunesse éternelle. Se trouve chez tous les parfumeurs. Vente en gros 26, rue d'Enghien.


PLAISIRS DE LA SOIRÉE

C'était jadis un privilège réservé à de rares élus que de passer une bonne soirée à lire au coin du feu. Maintenant, ce plaisir est à la portée de tout le monde. Plus de fatigue, plus de nuages devant les yeux la lecture est devenue un charme exquis, grâce aux merveilleux verres Isométropes, dont le seul dépôt à Paris est chez le savant opticien Fischer, 19, avenue de l'Opéra.

sans titre 1

 10 décembre

Vendredi
10 décembre 1897

Bazar de la Charité

Se douterait-on que l'État a tiré un bénéfice de la terrible catastrophe du Bazar de la Charité ? Le décès des victimes qui ont succombé dans cette catastrophe a donné lieu à l'ouverture d'un nombre considérable de successions, dont quelques-unes d'un chiffre très élevé. La période impartie par la loi pour les déclarations est expirée pour la plus grande part de ces successions, et le fisc a dû réclamer le payement des droits correspondants.

De ce chef, le Trésor a encaissé le mois dernier un supplément de 2,200,000 fr., dû exclusivement à l'ouverture de ces successions exceptionnelles.


Londres, 10 décembre. Les journaux annoncent que M. de Courcel, ambassadeur de France, s'est rendu cet après-midi au Colonial Office où il a eu avec M. Chamberlain une longue entrevue.


Voulez-vous savoir ce que déposera l'Enfant Jésus cette année dans les fines bottines des jeunes filles et des jeunes femmes ? Une boite de poudre de riz « La Madone ». Quel cadeau serait mieux accueilli que cette poudre merveilleuse descendue du ciel? Usez de la poudre de riz « La Madone », mesdames, et votre teint sera blanc, rosé, doux, velouté vous éviterez les dartres, le» rougeurs et les petits boutons causés par le froid. Vente en gros 26, rue d'Enghien, Paris, et chez tous les parfumeurs.


Maison Kirby Beard

Quelques jours encore, et l'époque des étrennes sera venue, amenant avec elle la préoccupation des cadeaux. Au nombre des magasins où les intéressés trouveront le plus grand choix se trouve la maison Kirby Beard and C°, 5, rue Auber, qui envoie dès à présent à tous ceux qui en font la demande son catalogue d'épingles de fantaisie. Par contre, MM. Kirby Beard and C° ne publieront pas cette année de catalogue pour leur orfèvrerie argentée anglaise, comptant sur la visite de leur clientèle toujours fidèle à ce moment de l'année.


Après Nice, Vichy; après Vichy, Monte-Carlo. A quoi doit-on attribuer la vogue persistante qui force Léon à ouvrir ainsi des succursales ? La création incessante de nouvelles formes, le chic avec lequel il coiffe chacun, la légèreté incomparable de ses chapeaux sont les raisons pour lesquelles Léon voit tous les jours augmenter l'élégante clientèle de ses jolis magasins de la rue Daunou. Notons spécialement le succès des mallettes de voyage pour chapeaux et vêtements, dont il est l'inventeur.


De Biarritz :

« Depuis la création des Thermes salins, les justiciables de la médication chlorurée-sodique ont un établissement hivernal où ils peuvent faire une cure dans les conditions les plus heureuses. C'est surtout en cette saison que la galerie couverte qui relie aux Thermes l'hôtel Biarritz-Salins rend les services les plus manifestes. Rien de plus commode et de plus hygiénique pour les baigneurs. »


AULD REKKIE

A l'approche du Jour de l'an et de la saison des bals, les grands tailleurs Auld Reekie, 10, rue des Capucines, seule entrée au coin de la rue Volney, désireux d'être agréables à leur fidèle clientèle, ont inauguré de nouvelles séries de vêtements de cérémonie. Ils offrent, pour la première fois, depuis la fondation, qui date de 1861, des complets de soirée à partir de 125 francs et des complets smoking à partir de 110 francs. Des soins minutieux sont donnés à ces vêtements qui sont leur spécialité.

Le directeur, M. Henry Poole, vient d'arriver de Londres rapportant les étoffes les plus à la mode cet hiver et les modèles du dernier genre.

sans titre 1

A. ALLAISLe bon mot
d'Alphonse Allais

 Si le nez de Cléopâtre avait été moins long, sa face, à elle, aurait été changé, bien avant celle du monde.


322. Le jury de peinture pour le Salon de 1897 était composé comme suit : MM. Cormon, président; F. Barrias, J. Breton, Benjamin-Constant, Busson, Raphaël Collin, Dantan,Dawant, Gabriel Ferrier, Glaize, Guillemet, Harpignies,Henner, Humbert, J.-P. Laurens, H. Lévy, Renard, de Richement, Roybet, Thiron, Vibert.

NOS AMIS LES RUSSES


Bien avant les diplomates des deux pays, les médecins russes partageaient les vues de leurs collègues français. C'est ainsi qu'après le Dr Pouchet le célèbre professeur Bogoslowsky, professeur de pharmacologie à l'Université impériale de Moscou, proclame dans ses travaux l'excellence de l’Apenta, la célèbre eau purgative.
 L’invasion des femmes

L’invasion des femmes

Nous avons eu, il y a quinze siècles, l'invasion des Barbares nous avons aujourd'hui l'invasion des femmes, avec des Attilas en corset et des Alarics en jupons.

Lire la suite

 Attentat du 13 juin

L'attentat contre le Président de la République 

Lire

L'affaire du lac Saint-Fargeau

Le cadavre d'un individu paraissant âgé d'une cinquantaine d'années était découvert, hier après midi, au milieu de hautes herbes, dans un terrain vague situé 68, avenue Gambetta, au coin de la rue Pelleport. Le défunt était couvert de sang ; il portait au sein gauche une large blessure faite par un instrument tranchant.

Lire la suite ...

Une mère qui jette son enfant par la fenêtre

Un drame épouvantable de la folie s'est déroulé, hier matin, à Passy. Une mère a précipité son enfant par la fenêtre de son logement, situé au troisième étage, puis s'est, ensuite donné la mort en s'élançant à son tour dans le vide. Elle s'est littéralement écrasée sur le trottoir, près de l'infortune bébé qui, lui, respirait encore.

Lire la suite ...
 JUGEMENT RÉFORMÉ

JUGEMENT RÉFORMÉ

La femme fut toujours une fleur admirable,

Cent poètes l'ont dit, d'Homère à notre Hugo ;

Mais il faut ajouter qu'elle est plus adorable,

Plus belle que jamais par l'emploi du Congo.

J. Galantin au savonnier Vaissier

Nouvelles à la main

Taupin, qui n'a pas de famille

Taupin, qui n'a pas de famille, a passé la journée du 1er janvier à tisonner mélancoliquement, en repassant ses vieux souvenirs.
Vers le soir, un camarade frappe à la porte de son atelier.
— Ah mon cher, s'écrie Taupin, ta visite me fait plaisir. Pas un mufle, excepté toi, n'est venu me voir.

L'acteur Dumaine était d'une distraction sans exemple

L'acteur Dumaine était d'une distraction sans exemple sur la fin de sa vie. Un jour, pour une affaire litigieuse, il avait besoin de voir un avoué auquel il avait précédemment confié ses intérêts. Soucieux, il demande le patron de l'étude :
— Il est mort, Monsieur, voilà déjà cinq jours, lui dit un de ses clercs.
— Ça ne fait rien, répond Dumaine, très absorbé : je n'ai qu'un mot à lui dire !

Le Dr. X. est d'une distraction légendaire

Le Dr. X. est d'une distraction légendaire ; il conférait dernièrement avec son avoué pour des questions d'intérêts :
— II faut d'abord, lui dit l'homme de loi, purger rapidement les hypothèques.
— Parfaitement, interrompt le docteur, un verre de Carabafia à jeun.

Durapiat, qui est sur le point de marier sa fille

Durapiat, qui est sur le point de marier sa fille, ne cesse de récriminer contre les achats coûteux occasionnés par cet événement.
— Tu me ruineras, fillette, répète-t-il,  tu me réduiras à finir mes jours à l'Hôtel-Dieu !
— Oh papa, si tu pensais un mot de ce que tu viens de dire, tu aurais choisi l'hôpital Trousseau.

 Les deux adversaires se rendant

Les deux adversaires se rendant au lieu de rendez-vous dans le bois de Vincennes, se rencontrent au guichet de la gare de la Bastille.

X... demande un billet aller et retour.

― Vous êtes donc bien sûr de revenir ? dit Z... narquois.

— Absolument sûr.

— Alors je vous fais des excuses, poursuit Z... subitement radouci.


Echos et nouvelles

 Et la pluie continuait de tomber

Et la pluie continuait de tomber !

Depuis que le pluviomètre à l'usage des observatoires a été inventé, c'est-à-dire depuis plus de deux cents ans, il ne s'est jamais rencontré, paraît-il, un mois de septembre aussi mouillé qu'en l'an de grâce 1897.

Aussi les météorologistes sont fort embarrassés d'expliquer ce phénomène. Songez donc que l'observatoire de la tour Saint-Jacques a enregistré dans l'après-midi d'hier, de midi à trois heures seulement, 10 millimètres d'eau ! Cela représente une moyenne de 100 mètres cubes d'eau par hectare.

On essaye de nous consoler en nous rappelant le souvenir de journées plus désagréables encore, celle du 10 septembre de l'année dernière, par exemple, qui, par suite d'une trombe, de funeste mémoire, nous gratifia de 50 millimètres d'eau dans le court espace de deux heures et demie. Mais toutes ces consolations ne valent pas un bon parapluie !

Le Gaulois — 7 septembre 1897

 Tout le monde sait que la reine d'angleterre - 1897

Tout le monde sait que la reine d'Angleterre adore le théâtre elle a même fait construire à Balmoral et à Windsor des scènes minuscules où de temps à autre des représentations sont organisées. Chaque artiste, à son arrivée à Balmoral et à Windsor, a à sa disposition une petite chambre contenant tout ce dont un artiste peut avoir besoin, jusqu'à une boîte de fard. La Reine, pourtant, n'aime pas que les artistes abusent du fard, elle estime que les visages trop poudrés et trop maquillés détruisent l'illusion.
Une fois la représentation terminée, les artistes ont dix minutes pour changer de costume. Un souper leur est servi ensuite. Après le souper vient le moment le plus solennel de la soirée. La Reine fait mander chez elle les principaux rôles et, avec une impartialité qui ferait honneur à tout critique de profession, loue les uns et blâme les autres. L'artiste qui mérite tous ses éloges a le droit d'inscrire son nom dans un livre spécial. Chaque artiste reçoit ensuite un souvenir, une bague, une broche, une épingle de cravate, etc., et la soirée se termine régulièrement à dix heures.

Le Figaro - 9 janvier 1897

 maison Majesty - 1897- PUB

MAISON NETTE
Se conformant aux usages américains, la maison Majesty, 3, avenue de l'Opéra, veut, à la fin de chaque saison, entièrement écouler son stock de marchandises foulards, twills, grenadines, taffetas, riches brochés, etc., qui font la joie des élégantes Parisiennes et qui vont être dispersés, aujourd'hui 1er juin et les trois jours suivants, à des prix au-dessous de toute appréciation. Il y aura là de fantastiques occasions.

 eau de Pougues - 1897

Les Compagnies de chemins de fer en Amérique sont menacées d'une grève de mécaniciens. Ceux-ci seraient, au dire des médecins américains, beaucoup plus sujets au diabète que les autres professionnels, par suite de la difficulté pour eux de respirer la quantité d'oxygène nécessaire ; d'où cette altération du sang.
Les nombreux chargements d'eau de Pougues embarqués par la Compagnie transatlantique, pour New-York, sont destinés à ces victimes de la vie à toute vapeur.

Le Figaro - 1er juillet 1897

 UN DESCENDANT DE VIRGILE - Le Temps – 9 janvier 1897

UN DESCENDANT DE VIRGILE.

Quatre ou cinq personnes suivaient hier un corbillard qui, sortant de l'église Saint-Germain-des-Prés, se rendait à Bagneux. Les passants auraient éprouvé une certaine surprise, si on leur avait appris que le mort que l'on conduisait si modestement au cimetière, était un descendant de Virgile.
Charles Maron, en effet, né en 1817, à Nevers, se disait originaire d'un petit village des environs de Mantoue, et affirmait, non sans orgueil, que Publius Virgilius Maro était un de ses ancêtres.
Frère d'Eugène Maron, le secrétaire de Lamennais, et l'auteur de plusieurs ouvrages estimés sur l'histoire de la Révolution, Charles Maron était lui-même un lettré et un érudit fort distingué. Il avait été bibliothécaire de la ville d'Autun, et rédacteur en chef d'un journal qui eut quelque importance au commencement.de l'empire.
Venu à Paris vers 1854, il collabora à la rédaction du Magasin pittoresque pendant plus de vingt ans. Ses recherches se portèrent surtout sur l'histoire de l'architecture et de la sculpture française. Il laisse, sur ce sujet, le manuscrit d'un ouvrage qui doit paraître en quatre volumes in-8°.
Ces dernières années, dans les cafés du quartier Latin, on pouvait voir souvent ce grand vieillard maigre, aux allures d'officier retraité, à la même table que Paul Verlaine et Paul Arène. Les conversations étaient alors fort gaies, car C. Maron savait parler avec beaucoup d'esprit, et avait gardé dans sa mémoire mille anecdotes sur presque toutes les célébrités contemporaines. Il était précieux aux jeunes journalistes en quête de sujets « d'échos ». Chaque année, au 1er janvier, il recevait une lettre assez curieuse Les habitants du hameau mantouin, dont il était originaire, portent tous le nom de Maro. Ils considéraient le mort d'hier comme le doyen de leur famille et ne manquaient jamais de venir annuellement lui exprimer leurs vœux dans un patois qui n'avait que de vagues rapports avec la langue des Géorgiques.

Le Temps – 9 janvier 1897

 La visite du président de la Rép

La visite du président de la République à l'hospice des vieillards de Boulogne

Le président de la République, accompagné général Tournier, des commandants Humbert et Legrand et de M. Le Gall, a quitté, hier, l'Élysée, à deux heures vingt, pour inaugurer le nouvel hospice des vieillards de Boulogne sur Seine.

Reçu au milieu des fleurs, des drapeaux et des vivats par le ministre de l'intérieur, les présidents du conseil municipal de Paris et du conseil général, les préfets de la Seine, de-police, MM. Poirrier, sénateur; Rigaud, député; Escudier, Peyron, etc., M. Félix Faute a répondu aux allocutions de M. Jochum, maire de Boulogne; Gervais et de Selves, par la remise de la rosette d'officier de l'instruction publique à M. Jochum, des palmes académiques à MM. Chevalier, secrétaire de la mairie de Boulogne, Gionnier professeur à l'Association philotechnique, et de la croix du Mérite agricole à MM.. Vidal-Beaume et Chartier.

Au cours de la distribution des médailles d'honneur, l'un des médaillés, vieux garçon de chantier, comptant plus de trente ans de services, voulait absolument, dans sa joie, embrasser lé président.

― On ne donne l'accolade, lui a fait observer M. Félix Faure, que lorsqu'on remet la Légion d'honneur nous verrons plus tard.

La visite de l'hospice a commencé par les dortoirs des  femmes, s'est poursuivie par les bâtiments réservés aux hommes, les cuisines, la machinerie, et s'est terminée par les réfectoires, dans l'un desquels un lunch avait été servi.

M. Gervais, président du conseil générale a porté un toast à la santé du président de la République, qui s'est  retiré, très acclamé, ainsi que M. Barthou.

Le Matin ― 18 mars 1897

Le Journal de 1897

Le journal de 1897 et des environs doit être vu avec un exploreur prenant en charge la mise en colonnes.
Chaque page se crée quand vous la consultez.
Les textes en ligne sont des reflets de la société française de la fin du XIXème siècle. La question est : "le Monde change-t-il vraiment ?".

                 Bonne lecture

menu-bas