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Nouvelles diverses
 L'affaire du lac Saint-Fargeau

L'affaire du lac Saint-Fargeau.

Le cadavre d'un individu paraissant âgé d'une cinquantaine d'années était découvert, hier après midi, au milieu de hautes herbes, dans un terrain vague situé 68, avenue Gambetta, au coin de la rue Pelleport. Le défunt était couvert de sang ; il portait au sein gauche une large blessure faite par un instrument tranchant. De l'avis des médecins, la victime avait dû succomber à une hémorragie, car la blessure, quoique intéressant le poumon gauche, n'était pas mortelle.

M, Pélatan, commissaire de police du quartier Saint-Fargeau, vint procéder à une enquête et fit fouiller le cadavre, sur lequel on trouva des papiers au nom de Jean- Baptiste-Émile Thiéry, âgé de cinquante sans, journalier, sans domicile. On apprit peu après que cet individu était recherché par la police pour avoir tenté d'assassiner sa maîtresse, la fille Barré, à laquelle il avait porté plusieurs coups de hachette sur la: tête, il y a un mois.

Le cadavre fut transporté à la Morgue et examiné à nouveau. On constata, dans la blessure, des tampons de .papier. On suppose qu'au cours de sa longue agonie le malheureux a essayé d'arrêter lui-même le sang qui s'échappait à flots en obturant l'orifice de la plaie avec des fragments de journal roulés en boule.

M. Cochefert, chef de la sûreté, prévenu par le parquet, se rendit avenue Gambetta et assista M. Pélatan dans ses investigations.

Il constata tout d'abord qu'une planche de la clôture .du terrain vague avait dû être arrachée et qu'elle avait ensuite été reclouée, de l'extérieur. Des maçons travaillant à une maison en construction contigüe au terrain donnèrent au magistrat l'explication du mystère en racontant qu'ils sortaient tous les jours par le numéro 68 de l'avenue Gambetta et remettaient en place la planche qui leur livrait passage.

Thiéry avait donc pénétré dans le terrain avant la sortie des ouvriers.

La déposition d'un locataire du n° 103 de la rue des Partants, située près de là, permit ensuite de connaître la vérité.

Voici ce qui s'était passé :

Thiéry avait rencontré, avenue Gambetta, un sieur Henri Gounellieux, cordonnier, âgé de trente-sept ans, qui rentrait chez lui, 103, rue des Partants, en compagnie d'une fille Thiéry, portant le même nom que la victime. Cette fille Thiéry avait été la maîtresse d'un sieur Roche, frère utérin de la fille Barré, ancienne maîtresse d'Émile Thiéry.

Émile Thiéry accompagna le couple rue des Partants et, là, demanda à Gounellieux de lui prêter un tranchet pour lui permettre de tuer la fille Barré, qui, d'après lui, l'avait dénoncé. Le cordonnier refusa. Les deux hommes burent-de l'absinthe, et, vers trois heures de l'après-midi, à la suite d'une discussion ayant encore trait à la fille Barré, Gounellieux reçut un coup de poing de Thiéry. Le cordonnier saisit alors le tranchet qu'il avait sur lui et sa frappa son adversaire.

Thièry, grièvement blessé, se réfugia dans le terrain vague où il expira quelques heures plus tard.

Gounellieux et la fille Thiéry ont été arrêtés et envoyés au Dépôt.

Le Matin – 16 juin 1897
Séparation Une déclassée

Une déclassée, Ernestine de Forville, âgée de vingt-huit ans, qui avait été conduite hier matin, à trois heures, sous l'inculpation d'ivresse, au poste de police de la rue Traversière, a tenté de se pendre dans sa cellule. On a pu lui sauver la vie, mais la gravité de son état a nécessité son transfert à l'infirmerie du Dépôt.

Le Figaro - 15 juin 1897

Séparation Jalousie de femme.

Jalousie de femme.

Une femme de mœurs extrêmement légères, 1res connue à Montmartre sous le simple prénom d'Andréa, et demeurant, 36, rue Pigalle, avait commis l'imprudence de répondre aux galantes avances d'un .nommé Arthur X… exerçant une profession des plus douteuses. Cet Arthur était l'amant d'une autre femme de Montmartre, extrêmement répandue dans les sous-sols plus ou moins artistiques du quartier et qui répondait, au surnom de la Bordelaise.

La Bordelaise en question ne tarda pas à apprendre que son cher Arthur — un Arthur professionnel, -dit-on — s'était abandonné aux tendresses de l'Andréa de la rue Pigalle. La redoutable Bordelaise jura de se venger de sa rivale.

Hier soit, vers onze heures et demie, la noble dame de Bordeaux rencontrait La volage Andréa au coin de la rue Pigalle et de la rue La Rochefoucauld.

— Tu m'as pris mon amant !

— Non !

— Si. Tu vas me le payer.

Et, sur ces mots, la Bordelaise s'arma d'un couteau et en larda littéralement sa rivale.

Andréa tomba, la poitrine transpercée. Des passants mirent fin à cette scène tragique en désarmant la Bordelaise, qui fut conduite au .poste de police voisin.

Andréa été transportée à l'hôpital Lariboisière dans un état qui laisse peu d'espoir de la sauver.

Le Matin – 24 juin 1897

Séparation Un meurtre aux fortifications

Un meurtre aux fortifications

Un nommé Jean Seguin, âgé de vingt-sept ans, jouissant de la réputation la plus détestable, habitant rue du Moulin-de-la-Pointe, poursuivait, en vain, de ses assiduités une jeune et jolie couturière, Mlle Berthe G. âgée de vingt-deux ans, demeurant rue des Cinq-Diamants.

Mais la couturière avait toujours repoussé ses avances.

Seguin avait juré que Berthe ne voulant pas être à lui ne serait à personne.

Avant-hier soir, à dix heures, il apprit que; la jeune fille devait se rendre à Gentilly chez une de ses tantes, malade. Il la guetta aux fortifications et tenta de se faire écouter. Berthe le repoussa et courut vers son oncle, M. T. qui, précisément, venait au-devant d'elle.

Alors Seguin fou de rage, convaincu que la jeune fille allait à un rendez-vous d'amour, tira un revolver de sa poche et le déchargea quatre fois sur la jeune fille, qui tomba, atteinte au cou et à la poitrine.

Des agents, attirés par les détonations,, s'élancèrent à la poursuite du meurtrier, mais ne purent le rejoindre. Berthe G. a été transportée dans un état désespéré à l'hôpital de Bicêtre.

Le Figaro — 23 septembre 1897
SéparationLe café de la Paix vient d'inaugurer les nouveaux soupers-concerts que le Tout-Paris réclamait depuis longtemps. Une musique exquise, des menus excellents et variés, une cave irréprochable et des prix modestes, tel est le problème que M. Ledoyen, le nouveau propriétaire du café de la Paix, a résolu pour la plus grande satisfaction du public élégant.Séparation L’affaire du boulevard d’Italie

L’affaire du boulevard d’Italie

Dimanche soir, à onze heures, une bande de quarante souteneurs environ est descendue de la rue de la Glacière et a envahi un bal-musette tenu par M. Rigel et situé boulevard d'Italie.

Après avoir mis littéralement à sac l'établissement, ils s'en sont .pris aux danseurs et consommateurs, dont quelques-uns ont été blessés assez sérieusement ̃

M. Rigel, terrifié par cette agression, fit appel à trois gardiens de la paix, Coppier, Hodot et Braun, qui entrèrent bravement. A la vue des agents, les souteneurs se ruèrent sur eux. Les agents durent dégainer, mais ils auraient infailliblement succombé sans l'aide d'un lieutenant de pompiers attiré par le bruit. L'officier tira son sabre et parvint à maintenir à distance les chenapans, en attendant l'arrivée du renfort qu'un consommateur était allé quérir au poste.

Une escouade d'agents paraissant sur le lieu de la bataille mit en fuite les souteneurs, dont aucun ne put être arrêté. Indépendamment des autres personnes maltraitées plus ou moins gravement, les trois agents ont été blessés. L’un d'eux, Coppier, après avoir été piétiné et fortement contusionné, a été gravement mordu au pouce.

Cette affaire a causé une émotion, considérable dans le quartier.

Le Figaro — 7 septembre 1897
Séparation Le coup du placard

Le coup du placard

M. Émile G. âgé de cinquante et un ans, petit commerçant du dix-septième arrondissement, revenait avant-hier soir, vers-huit heures, de Saint-Maur-les-Fossés, par le chemin de fer de Vincennes.

Dans le train, il lia connaissance avec une jeune femme qui lui déclara se nommer Victoire Chauvin, âgée de vingt-sept ans, femme d'un employé de chemin de fer, demeurant rue de Charenton.

En arrivant à Paris, elle accepta le diner que lui offrit le commerçant. Durant le repas, elle lui raconta qu'elle avait été mariée contre gré et avait reçu une excellente éducation, mais que des revers de fortune ̃l’avaient obligée à épouser M. Chauvin, modeste employé, très brutal et excessivement jaloux.

Le commerçant, à qui elle était fort sympathique, proposa à la jeune femme de l'accompagner chez elle.

— Je veux bien, répondit-elle après s'être fait prier longtemps ; mais j'ai toujours peur de voir rentrer mon mari, bien que je sache qu'il doit partir ce soir pour accompagner un train.

Il était environ onze heures et demie lorsque le couple arriva rue de Charenton.

— C'est là que je demeure, dit la femme. Attendez-moi, je vais d'abord rentrer seule pour m'assurer que mon mari n'est plus là ; je reviendrai vous chercher.

Quelques instants plus tard, en effet, la soi-disant Mme Chauvin venait prendre M. G. qu'elle introduisait chez elle.

Tout à coup, on heurta à la porte. La jeune femme, visiblement troublée, dit :

— C'est mon mari, cachez-vous dans ce placard, ou nous sommes perdus.

Le commerçant suivit ce conseil, laissant dans la chambre son paletot et son gilet. Il perçut bientôt une voix d'homme qui déclarait avoir oublié quelque chose, puis tout rentra dans le silence, et la jeune femme vint le délivrer. Mais elle le supplia de s'en aller sur-le-champ, lui promettant de le revoir bientôt.

M. G. plus mort que vif, accéda à ce désir. Une fois dans la rue, il constata que son porte-monnaie contenant une centaine de francs, sa chaîne et sa montre avaient disparu.

Comprenant qu'il avait été victime d'un guet-apens, il alla faire sa déposition au poste.

Le lendemain matin, M. Labussière, commissaire de police, a mis la voleuse et son complice en état d'arrestation. Ce sont les nommés Victoire Chaumat, ex-institutrice, et Ernest Handly, un déclassé sans profession, âgé de trente-deux ans, ayant subi déjà plusieurs condamnations.

Le Figaro — 2 septembre 1897
Séparation CURIEUX CAS DE FOLIE

CURIEUX CAS DE FOLIE

Une femme, âgée d’environ cinquante ans, se présentait dans la matinée aux guichets de la Banque de France, rue Monsigny.

— Je viens, dit-elle, toucher six millions que m’a légués, il y a mille ans, saint Antoine de Padoue. Payez-moi capital et intérêts en billets de banque.

— Vous ne pouvez, madame, emporter seule un pareil fardeau, lui fut-il répondu. Un de nos employés va vous aider.

L’employé a conduit la pauvre folle au commissariat de police voisin, et elle a été envoyée å l’infirmerie du dépôt.

Cette malheureuse, qui se nomme Victorine Pierçon, a eu autrefois une assez grosse fortune qu’elle a perdue dans de mauvaises spéculations.

Le Gaulois — 22 août 1897
Séparation Le nervosisme contemporain

Causerie du foyer - Vin Désiles


Le nervosisme contemporain.

Les constitutions actuelles pèchent surtout par la langueur et la mollesse de la nutrition et par l’absence réservée des nerveuses. Le cœur est irrégulier, le sang est pauvre, le cerveau et la moelle ne sont pas à la hauteur de leurs fonctions. Aussi l’anémie et le nervosisme se multiplient chaque jour davantage.
Le surmenage contemporain atrophie le muscle et vide la cellule nerveuse. La primordiale indication du thérapeute réside aujourd’hui dans la nécessité de remonter les taux des tissus nerveux et musculaires. De là le grand succès des préparations phosphatées, et notamment du Vin Désiles, qui est à la fois un nutriment et un stimulant. Son usage accroit la puissance et la mobilité de l’activité vitale.
On sait que le travail augmente énormément les éliminations d’acide phosphorique. Pour remédier à cette incessante déperdition, qui se traduit par l’affaiblissement et par la prédisposition aux maladies les plus graves, il faut prescrire un agent anti neurasthénique tel que le vin Désiles, à base de quinquina, kola, coca, tanin et phosphate calcique.
Le préparateur de cette spécialité, aujourd’hui populaire, a su grouper, réunir et synthétiser les vertus éparses, mais profondément curatives, de ces agents de stimulation nutritive. Les personnes nerveuses peuvent, sans fatigue de l’estomac, fortifier les fonctions déséquilibrées, grâce au Vin Désiles, véritable fluide nourricier reconstituant de la matière vitale.

Dr Hadet.

Séparation Le suicide impossible

Le suicide impossible

Une jeune femme, Mlle Marie-Louise P..., demeurant rue de La Rochefoucauld, apprenait avec désespoir ces jours-ci le mariage de son ami, M. Alfred M...

— Tu m’abandonnes, lui écrivait-elle, le soir même. Je ne me sens plus le courage de vivre. Poison ou revolver, demain je serai morte.

M. M…, en recevant cette lettre, courut chez la jeune femme et eut avec elle une dernière entrevue au cours de laquelle il réussit à substituer des car touches à blanc à celles dont le revolver de Mlle P... était chargé.

Il alla ensuite chez le pharmacien de la désespérée et le pria de ne lui délivrer aucun médicament dangereux.

Or, hier, Mlle P.... se rendait chez le pharmacien et lui demandait du chlorhydrate de morphine. On lui remit une fiole contenant de l’eau distillée. Mlle P... l’avala en toute confiance, mais, rentrée chez elle, voyant que cela ne lui faisait aucun effet, elle se tira deux coups de revolver à la tète.

On juge de son étonnement en constatant qu’elle n’était pas blessée. Une heure après, M. Cornette, commissaire de police, qui avait été prévenu de ses essais de suicide obtenait la promesse qu’elle ne recommencerait plus ses dangereuses tentatives.

Le Gaulois — 18 août 1897
Séparation La chassse aux morts

La chassse aux morts

Un incident plutôt macabre s'est passé, 34, boulevard de Clichy.

Une dame R… occupe, à cette adresse, un appartement au quatrième étage. Alitée depuis prés de deux mois, elle reçoit les soins du docteur X... qui venait, deux fois par jour, lui faire des injections d'un sérum quelconque. Mais ce médecin, ayant une clientèle importante à visiter, avait prié M. Tissot, pharmacien, habitant la maison, de le suppléer, partiellement du moins, dans les soins à donner à la malade.

Ces jours derniers, un individu tout de noir vêtu, comme il convient aux employés des entreprises funéraires, se présentait chez le concierge de l'immeuble, priant qu'on lui indiquât l'étage où venait de décéder Mme R…

— Mais, répondit le concierge tout interloqué, cette dame n'est pas morte ! Elle est, au contraire, en voie de guérison.

— Vous ne savez ce que vous dites, mon brave homme. Indiquez-moi l'étage, c'est tout ce que je vous demande.

— Au quatrième, puisque vous y tenez. L'homme gravit les escaliers quatre à. quatre. Le hasard voulut que ce fût M. Tissot qui le reçût.

— C'est bien ici, questionna le funèbre visiteur, qu'il y a une morte ?

— Qu'est-ce que c'est que cette mauvaise plaisanterie ? fit M. Tissot en empêchant d'entrer le visiteur

— Il n'y a pas de mauvaise plaisanterie, reprit celui-ci, et je sais ce que je dis !

Et alors il expliqua qu'appartenant à une agence de transports funèbres il avait été informé, à la mairie de Montmartre, du décès de Mme R... Il venait, en conséquence, faire ses offres de service à la famille ou, à son défaut, aux amis de la défunte.

Indigné, à bon droit, de l'extrême légèreté des employés de l'état civil et de l'incorrecte insistance du macabre courtier, M. Tissot l'engagea, en termes nets, à décamper. L'homme, un nommé P. S..., furieux de voir lui échapper l'aubaine qu'il s'était promise, se montra d'une telle inconvenance que M. Tissot se vit dans l'obligation de le faire conduire par un gardien de la paix chez M. Dupuis, commissaire de police. Là, tout s'expliqua, et l'agent funèbre fut invité à plus de circonspection à l'avenir.

Mais, hélas! L’algarade avait été malheureusement entendue de Mme R... La pauvre femme, vivement impressionnée par cette scène qui n'avait rien de folâtre, s'était évanouie et c'est à grand’ peine qu'on put lui faire reprendre connaissance.

Le Figaro – 19 août 1897
Séparation Bruxelles - Boulanger

De Bruxelles
« La première du drame boulangiste A la
Vie, à la Mort a eu lieu, hier, l'Alcazar devant une salle archicomble où les principales notabilités bruxelloises étaient réunies.
Des cris de « Vive Boulanger », partis des galeries supérieures, ont interrompu plusieurs fois la représentation. Mme Dufrêne, MM. Darmont et Lafeuillade ont remporté un vif succès d'artistes.»

Fig. 23/0397


Pastilles Poncelet
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