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SIXIEME ANNÉE N°4876

 

89ème jour de l'année

   


Jeudi
29
Mars 1897

 Le scandale des Folies-Bergère évité - 15 avril 1897

Le scandale
des Folies-Bergère évité

Une indisposition de commande.
Intervention du préfet de police. — Exhibition interdite

Le Gaulois — 15 avril 1897

Le Gaulois avait signalé avec une indignation légitime les débuts prochains, sur la scène des Folies-Bergère, de l'ex-princesse et nos confrères, convaincus comme nous du scandale formidable que cette exhibition devait fatalement soulever, nous avaient emboîté le pas. Notre juste appel a été entendu. La « débutante » ne débutera pas. Nous en sommes un peu la cause et nous nous en félicitons hautement. En cette circonstance, M. Lépine a droit à nos remerciements et nous les lui marchanderons d'autant moins qu'on sait que les fonctionnaires de la république nous donnent rarement l'occasion de les féliciter.

On lira plus loin à la rubrique du « Courrier -des spectacles » la note officielle que le théâtre des Folies-Bergère nous a adressée pour nous faire savoir que l'ex-princesse ne débutait .pas ce soir sur la scène de la rue Richer.

Cette note nous montre la débutante empêchée par un état maladif d'une certaine gravité. Il y est question d'influenza, de fièvre intense, de complication pulmonaire. A la vérité, et fort heureusement pour l'héroïne en cause, sa santé est excellente et les raisons pour lesquelles les amateurs de scandales ne. la verront pas ce soir sont à un ordre-tout à fait différent.. Les voici dans toute leur simplicité.. Hier matin, M. Marchand, directeur des-Folies-Bergère, était appelé chez le préfet de police, qui lui demandait officieusement de renoncera faire débuter celle qui sur l'affiche devait porter le nom de l'ex-princesse.

Le scandale, prétendait le préfet, serait extraordinaire et des renseignements qui lui étaient fournis, il ressortait que la débutante serait huée, qu'une foule de gens s'étaient procurés des sifflets à roulette et qu'on lui jetterait à la face des lapins vivants, des pelures de pommes de terre et d'autres objets innommables.

M. Marchand répondit au préfet qu'il redoutait autant que lui ce scandale et que si la « débutante » consentait à renoncer à ses projets de paraître sur son théâtre,  il s'en montrerait fort heureux pour sa part. D'ailleurs il craignait si fort les manifestations brutales qu'il avait interdit qu'on servit aucune consommation dans la salle et qu'il avait fait supprimer les petits bancs et les lorgnettes automatiques.

— Puisque vous partagez mon avis lui, dit le préfet, voyez l'ex-princesse, et tâchez qu'elle ne soit pas hostile à nos sages projets.

» D'ailleurs, je vais la convoquer pour ce soir, six heures, et je vous prie de revenir à mon cabinet à la même heure. »

Puis, congédiant M. Marchand, le préfet ajouta :

— Allons, je commence à croire que nous parviendrons peut-être à éviter tout scandale.

A six heures précisés, M. Marchand arrivait à l'hôtel du boulevard du Palais, où, depuis un quart d'heure, la débutante l'avait précédé. L'héroïne fut reçue la première. Le préfet fit valoir à ses yeux les motifs les plus sérieux qui devaient la détourner de s’exhiber à la foule. Comme la « débutante » semblait ne pas goûter ces raisons et qu'elle prétendait avoir le droit de débuter, le préfet lui fit comprendre qu'il ne voulait prendre officiellement aucune mesure vexatoire avant la représentation, mais que si celle-ci était scandaleuse, ce qui était absolument certain, il se verrait dans la nécessité cruelle de sévir en fermant le théâtre où elle aurait eu lieu et en invitant peut-être la «débutante » a quitter le territoire français — mesure qu'il la suppliait de ne pas l'obliger à employer.

Puis, très amicalement, très paternellement, M. Lépine insista sur des questions d'ordre privé.

Il fut éloquent et persuasif, car à six heures et demie précises, l'ex-princesse, très émue, renonçait à paraître sur la scène des Folies-Bergère.

Ce début à sensation n'aura donc pas lieu, et le scandale que nous redoutions et qui eût été plus formidable que nul ne peut le soupçonner, est heureusement étouffé.

La Presse a quelquefois du bon !

*
*      *

En quittant l'hôtel du Palais, Mme Clara Ward est rentrée à son hôtel, où à peine installée, elle a reçu la visite d'un médecin, elle n'a pas eu de peine à jouer le rôle de malade qui doit expliquer au public sa décision de ne pas paraître aux Folies, car elle était effectivement souffrante.

Le docteur a indiqué l'ordonnance suivante:
Prendre par jour, en deux ou trois fois, deux à trois cuillers à potage de la potion suivante, diluée dans un verre de tisane de mauve :

    Acétate d'ammoniaque 15 gr
    Alcool de racine d'aconit 30 gouttes
    Sirop de codéine 100 gr.
    Eau de fleurs d'oranger 40 gr.

Mme Clara Ward n'a pas décidé encore si elle resterait à Paris ou si elle repartirait pour Berlin, où des offres brillantes lui sont faites par la Belle-Alliance, un music-hall renommé sur les bords de la Sprée.

Ce que nous savons, c'est qu'aujourd'hui même l'héroïne de ce petit roman doit aller poser chez un de nos grands photographes dans le costume suggestif qu'elle devait endosser aux Folies-Bergère.

Enfin, cette tragédie finit heureusement en opérette Mme Clara Ward renonce au théâtre, en France du moins, et rentre ainsi dans la vie privée. Nous n'avons plus à nous occuper d'elle, et nous espérons bien qu'il en sera toujours ainsi.

Ajoutons que Mme Clara Ward qui s'est sagement abstenue d'envoyer du papier timbré au Gaulois aurait moins sagement décidé d'en adresser à un de nos confrères.

Maubersac

 Le corset de Paris

Le « Corset » de Paris

Les fortifications inutiles — On va démolir —Le génie militaire consent.

Les fortifications de Paris sont définitivement condamnées. Le « corset » de Paris, suivant une pittoresque expression, n'empêchera plus la capitale de s'étendre. Le génie militaire, qui, jusqu'ici, avait fait une opposition intransigeante au démantèlement de Paris, ne s'oppose plus, du moins dans une certaine mesure, a la démolition des fortifications.

Il a compris enfin qu'elles ne servaient en rien la défense de Paris et que ce large fossé de 28 kilomètres dé longueur n'empêcherait pas les obus d'entrer. L'expérience avait été douloureusement, faite en 1871. Aujourd'hui, Paris est protégé par une ceinture de forts. Néanmoins; le génie militaire ne veut pas abandonner complètement les fortifications. Il n'accepte la démolition que de la porte de Saint-Ouen à la porte de Saint-Cloud.

Toute cette partie de Paris est suffisamment protégée par la boucle de la Seine. Malgré cela, le génie réclamait encore la construction de fortifications: au delà, d'Asnières. Mais il renonce à cette inutile garantie de sécurité.

Les discussions qui ont lieu en ce moment entre les représentants de la guerre et les représentants de la ville de Paris ne portent plus que sur le prix des terrains. Les fortifications appartiennent, en effet, à l'État, et, si on les démolit, la ville de Paris devra acquérir ce terrain.

Dans la dernière séance qui a eu lieu cette semaine, on n'a fait qu'échanger des vues sur ce point. L'État prétend que le terrain occupé par les fortifications de la porte de Saint-Ouen à la porte de Saint-Cloud, vaut 110 millions la Ville répond qu'il ne vaut que 20 millions. On est encore loin de s'entendre. Les prétentions du génie militaire sont exagérées celles de la Ville évidemment insuffisantes.

A la prochaine séance, qui aura lieu la semaine prochaine, les deux parties examineront la valeur exacte d'après des documents sérieux. Il est certain que l'on finira par s'entendre sur ce point en somme secondaire.

Les matériaux dés fortifications n'ont pas une grande valeur.

Plusieurs entrepreneurs ont offert à la Ville de procéder à la démolition et au nivèlement à leurs frais en gardant ces matériaux pour prix dé leur travail.

Avant de terminer ses travaux, la commission examinera une question importante l'expropriation de la zone, afin d'éviter que cette opération ne serve de prétexte à des trafics de terrains. Les terres de la zone, inutilisables, puisqu'on n'y peut construire, prendront, en 'effet, une grande valeur, dès que les fortifications disparaîtront.

Mais on n'est pas encore là; et pour aujourd'hui on n'a à enregistrer que le consentement du génie militaire. C'est déjà beaucoup que le principe soit admis. Ce résultat est dû en grande partie à M. Paul Brousse, conseiller municipal, qui depuis de longues années s'est, consacré à cette tâche.

Le Matin

18 février 1897

L'actualité dramatique

 Le drame de Villejuif

Le drame de Villejuif

Dans notre dernière heure nous relations, hier, le meurtre commis à Villejuif par un aliéné nommé Emile Belin sur un autre fou, Charles Pringot, sous-prétexte que celui-ci empêchait son voisin de salle de dormir.

La nouvelle de ce drame a naturellement produit une grosse emotion à la préfecture de la Seine, et l'on s'est demandé s'il n'était pas dû surtout à un défaut de surveillancede la part du personnel de l’établissement de Villejuif.

M. Lefilliâtre, ancien interne de l'asile départemental, est d'avis que la responsabilité de l'événement incombe non pas aux employés mais bien à l'administration.

« L'asile de Villejuif, dit-il, compte en temps ordinaire de 12 à 1,500 malades. Il est divisé en sept quartiers, plus une infirmerie. Le jour, il y a un infirmier seulement pour une quinzaine d'hospitalisés et un médecin seulement pour 5 à 600 malades. La nuit, le nombre des veilleurs est infime. L'hospice étant divisé en sept quartiers et une infirmerie, il y a un veilleur pour les quatre premiers quartiers et un veilleur pour les trois autres quartiers et l'infirmerie.

» Or chaque quartier est séparé et se compose de trois salles qui renferment chacune une cinquantaine de malades. Lorsque le veilleur est, par exemple, dans lu quartier n° 1, il est dans l'ignorance complète et il ne peut rien entendre de ce qui se passe au quartier n° 4.

» C'est ce qui s'est passé hier. Le veilleur du quartier n°7 est un très brave garçon, très actif, qui est à l'asile depuis la fondation de celui-ci. Je le connais très bien. Il'est incapable d'avoir commis une infraction dans son service. Les explications qu'il donne, sont, du reste, parfaitement plausibles. Il faisait sa tournée et se trouvait dans un quartier éloigné lorsque Belin, saisissant, je crois, des cordons de caleçon, qu'il avait pu ramasser on ne sait où, s'est jeté sur son voisin et l'a étranglé.

» En somme, la responsabilité tout entière de ce triste événement incombe à l'administration. Le service de surveillance est tout à fait insuffisant, le jour comme la nuit. Quant au service médical, il est plus qu'insuffisant, un médecin qui a cinq ou six cents malades à soigner ne pouvant absolument pas les connaître tous. »

A la préfecture de la Seine, on dit que Charles Pringot, qui était paralytique, a été tué dans l'intervalle de deux rondes et que les surveillants de nuit ne sauraient en aucune façon être rendus responsables de ce meurtre.

Le Matin — 31 août 1897

 Infanticide

Infanticide

Des mariniers retiraient, il y a quelques jours, du canal. Saint-Martin, le cadavre d'un nouveau-né. M. Carpin, commissaire de police, appelé à procéder aux constatations usitées en pareil cas, s'était fait accompagner d'un médecin qui déclara que l'enfant, une .petite fille, avait été étranglée avant d'être jetée à l'eau. Le corps fut transporté à la Morgue.

On recherchait vainement l'auteur de cet infanticide, lorsqu'un renseignement fourni au commissaire de police lui permit d'arrêter la coupable, une jeune fille de vingt et un ans, qui, arrivée à Paris le 26 juillet dernier, était venue se loger dans un hôtel meublé de la rue des Récollets, où elle avait dit s'appeler Alphonsine Neau. Tout le monde, dans la maison, remarqua qu'elle était dans un état de grossesse très avancé. Aussi se montra-t-on fort surpris quand, quelques jours plus tard, on constata qu'elle avait maigri dans des proportions extraordinaires. Cela parut d'autant plus singulier au propriétaire de l'hôtel qu'Alphonsine Neau s'était toujours opposée à ce qu'on entrât dans sa chambre. Il alla faire part des soupçons qu'il avait conçus à M. Carpin, qui fit aussitôt appeler la jeune fille à son cabinet.

Tout d'abord, elle nia avoir accouché clandestinement, mais, en présence de preuves irréfutables, elle finit par avouer que, dans la nuit du 10 au 11 août, elle avait mis au monde une petite fille qu'elle avait étranglée aussitôt sa naissance. Le lendemain, à la tombée de la nuit, elle était allée jeter le cadavre à l'eau. Elle ajouta que son véritable nom était Angèle Nicaise et qu'elle était âgée de seize ans et demi. Avant de venir à Paris, elle était bonne à tout faire chez un habitant de La Chapelle-sur-Cère (Seine-et-Marne). Angèle Nicaise a été envoyée au Dépôt.

Le Figaro - 25 août 1897

 RAFLE DE VAGABONDS

RAFLE DE VAGABONDS

Un charmeur de rats

La Sûreté a opéré l'avant-dernière nuit une rafle parmi les vagabonds qui cherchent un abri sous les ponts. Quarante-cinq individus ont été arrêtés. Sous le pont des Arts, les agents se sont livrés à véritable chasse à l'homme pour s'emparer des vagabonds abrités dans les ferments servant de soutien au tablier du pont. Pour ne pas tomber dans la Seine, les malheureux qui passent la nuit sous ce pont s'accrochent avec leur ceinture et leurs bretelles. Lorsqu'ils ont vu les agents, ils se sont sauvés d'arche en arche pour gagner l'autre rive, mais des agents les y attendaient et les ont capturés au fur et à mesure de leur arrivée.

Parmi les individus arrêtés se trouve un type très curieux, un nommé Émile Schwartz, âge de quarante ans, qui est sans domicile depuis vingt ans. Schwartz qui parcourt la France à pied, de village en village, est un barnum d'un nouveau genre. Il montre des souris blanches et des rats, qu'il loge sur sa poitrine, au-dessus de la ceinture de son pantalon. En même temps que lui, les agents ont amené à la Sûreté ses pensionnaires. Une odeur insupportable due aux croûtes de fromages avariées et aux fruits gâtés dont Schwartz nourrissait rais et souris, s'échappait des poches du vieux vagabond.

Quand on a fouillé Schwartz, les inspecteurs durent sortir de leur asile rats et souris et les déposer à terre. Chose curieuse, aucun de ces animaux ne se sauva et tous se groupèrent autour de leur maître. Ils attendirent derrière la porte du cabinet de M. Cochefert que leur maître sortit de chez le chef de la Sûreté.

Schwartz a été remis en liberté hier matin, et il a quitté la Sûreté avec ses rats et ses souris, qui y avaient trouvé un asile momentané.

Le Gaulois — 10 septembre 1897

Dans l'actualité du ...

 28 mars

Dimanche
28 mars 1897

CONSEIL DES MINISTRES

Le conseil des ministres s'est réuni hier à l'Élysée, sous la présidence de M. Félix Faure.

Le Conseil s'est occupé des diverses affaires intérieures en cours et des discussions qui se poursuivent devant les Chambres. Le ministre des finances a entretenu le conseil des points du budget de 1897 sur lesquels les deux Chambres n'ont pas encore rendu un vote conforme.

M. Hanotaux a rendu compte des allaires d'Orient.


Du Matin

LONDRES, 28 mars. De notre correspondant particulier'. Les journaux de ce matin dimanche, constatant que le blocus de la Crète n'a pas encore donné les résultats désirés, ils sont unanimes à espérer que l'entrevue de lord Salisbury et de M. Hanotaux hâtera la solution de la crise en Orient.

Le Sunday Times se promet beaucoup du concert européen.

L'Observer ne comprend pas que lord Salisbury prenne ses vacances en ce moment il espère que son entrevue avec le ministre français aura les résultats qu'on en attend.

« Il est certain, ajoute l'Observer, que le départ du chef du Foreign Office dans les conjonctures présentes, indique qu'aucun changement n'est à prévoir dans l'attitude d'aucune des six puissances. »


UNE RECRUE POUR LE CYCLISME

Du Gaulois:

M. Gladstone, actuellement à Cannes, publiait dernièrement force lettres et brochure pour faire connaître à l'Europe sa désapprobation de l'attitude de la diplomatie dans la question d'Orient.

Aujourd’hui, le « Grand Old Man » adresse à un de ses compatriotes les lignes suivantes « Je puis dire que je suis complètement maître de ma machine. »

Mais j’oublie de vous dire… M. Gladstone, qui a quatre-vingt-huit ans, apprend à montrer à bicyclette et commence à marcher comme un petit homme.


Le jour même de la visite-du tsar au président de la République, M. Félix Faure commanda à la manufacture de Sèvres un .groupe en biscuit, l'Offrande de l'hymen, destiné à être offert au général baron Freedericksz, aide de camp de l'empereur, premier attaché à l'ambassade de Russie, en reconnaissance des services rendus par lui aux deux pays alliés.

Ce cadeau, accompagné d'une lettre très cordiale du président, visent d'être remis à l'intéressé par M. Hanotaux, ministre des affaires étrangères.


Les Grands Magasins du Louvre, qui tiennent le premier rang pour les Confections de Dames, et dont les splendides salons sont si assidûment fréquentés par le monde élégant, ont voulu donner à leur rayon de Vêtements pour Hommes le même cachet d'élégance, et ont ouvert, au premier étage, une superbe galerie, que nous engageons, tous nos lecteurs à visiter.


ENCORE UNE MARÂTRE

Du Gil Blas

Nîmes, 27 mars.

La femme Laval, habitant Saint-Gilles, a été arrêtée hier par la gendarmerie pour avoir fait subir des traitements atroces à un enfant de onze ans, Victorien Laval, fils de son second mari.

Pendant l'absence du père, cette marâtre frappait le pauvre petit de coups de bâton et lui serrait le cou, où il avait des glandes, afin de le faire souffrir davantage. Elle le faisant souvent coucher sans souper et lui disait : « Il faut que tu meures! »

Ce petit martyr portait des chaussures dans lesquelles les clous sortaient à l'intérieur, lui meurtrissant les pieds.

A la suite des coups et des privations, l'enfant, depuis quelques jours, devenait aveugle.

Après l'arrestation de la femme Laval, l'enfant a été admis à l'hospice de la ville pour recevoir les soins nécessaires.

La femme Laval, qui est née Rouzoul, a déjà été .condamnée en 1891 à deux ans de prison pour avoir noyé dans un puits son enfant nouveau-né.


RETOUR DES COURSES

Les sportsmen viendront au coin du boulevard et de la rue Richelieu prendre le ton de la mode pour la saison dans les riches vitrines du High Life Taylor (complets 69,50).

sans titre 1

 29 mars

Lundi
29 mars 1897

Ce soir, bal donne au Petit-Luxembourg par !e président du Sénat et Mme Loubet.


C'est M. Mendeleïev, le célèbre chimiste, qui représenlera le gouvernement russe aux séances du comité du bureau international des poids et mesures, qui s'ouvriront au mois d'avril, à Paris.


Le prince de Galles est parti hier, de Cannes, à bord du Britannisa, se rendant à Nice pour prendre part aux régates.

Le prince Nicolas de Monténégro a quitté Cettigné hier, se rendant à Nice.


Le contre-amiral Bienaimé, membre du conseil des travaux de la marine, est nommé membre du conseil de l'observatoire de Paris et du conseil de l'observatoire de Meudon, en remplacement du vice-amiral de Maigret, appelé aux fonctions de préfet de la circonscription maritime.


M. S. Rosenthal, le célèbre professeur d'échecs, s'est livré, hier soir, au Grand Cercle, à un Jeu d'effrayant casse-tête, où il excelle,

Il a soutenu, contre les partners les plus habilles, huit parties simultanées sans regarder les échiquiers. Isolé dans un coin de la salle, il répondait successivement à l'appel des coups annoncés par chaque joueur. Après le quinzième coup, et après une demi-heure de repos, M. Rosenthal a récapitulé les 125 coups joués et déterminé la place -respective des 256 pièces réparties entre les huit échiquiers.

Il y a là un phénomène de mémoire digne d'intéresser les psychologues.

Sur les huit parties engagées, M. Rosenthal en a gagné six, une perdue contre M. Maureau; une nulle, contre M. Rousseau,


Le brusque changement de saison qui s'opère fatigue les estomacs débilités. La digestion est pénible et accompagnée de lourdeurs de tête. Pour dissiper ces malaises, il faut prendre après le repas quelques gouttes d'alcool de menthe de Ricqlés, soit sur du sucre, soit dans un verre d'eau sucrée très chaude.

Agréable an goût, le Ricqlés est le digestif le plus simple et le plus efficace.


EXPLOSION DE GAZ

Une assez violente explosion de gaz a eu lieu, l'avant-dernière nuit, à. Vincennes, à l'école d'administration.

Plusieurs soldats et un officier d'administration ont été blessés. On les a immédiatement transportés à l'hôpital militaire de la ville. Leurs blessures ne présentent pas, fort heureusement, une inquiétante gravité.


LE SOUVENIR FRANÇAIS.

Le Souvenir français, société nationale pour l'entretien des tombes des militaires et marins morts pour la patrie, donne le jeudi 1er avril, dans la grande salle du palais du Trocadéro, une matinée au bénéfice de la caisse de la Société.

Les premiers artistes de nos théâtres parisiens ont bien voulu prêter le concours de leur talent pour cette belle œuvre si patriotique.

Aussi, de toute part, demande-t-on des places, et tout fait prévoir le plus grand succès.

Le Président de la République, M. Méline, le général Billot, l'amiral Besnard, M. Lebon, le général Saussier, le Préfet de la Seine, de Préfet de police, etc., ont fait retenir leurs loges. Nous croyons même savoir que Nansen, le glorieux explorateur du pôle Nord, assistera à cette fête.

Un conseil pratique pour finir. Pour ce beau concert, on peut se procurer des billets soit au palais du Trocadéro, soit au siège social, 229, rue du Faubourg Saint-Honoré.

sans titre 1

A. ALLAISLe bon mot
d'Alphonse Allais

 Tout ce qui est public devrait être gratuit. L'école, les transports et les filles.


270. M. Méline, Président du Conseil en 1897, était en même temps ministre de l'Agriculture.
La Société suisse d'assurances générales sur la vie humaine, de Zurich, vient d'installer une agence à Paris, rue Saint-Lazare, en face des bureaux du P.-L.-M. Mutuelle par excellence, cette société, fondée en 1857, présente des avantages exceptionnels de garanties, de tarifs et de conditions, qui, sans aucun doute, lui permettront de rivaliser avec nos meilleures compagnies, tant pour les assurances-vie que pour les rentes viagères.
 Trio avorteur

LE TRIO AVORTEUR

(Le jeune officier,
sa sœur, sa maitresse)
par

Gaston LEROUX

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 Attentat du 13 juin

L'attentat contre le Président de la République 

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La chassse aux morts

Un incident plutôt macabre s'est passé, 34, boulevard de Clichy. Une dame R… occupe, à cette adresse, un appartement au quatrième étage. Alitée depuis prés de deux mois, elle reçoit les soins du docteur X... qui venait, deux fois par jour, lui faire des injections d'un sérum quelconque. Mais ce médecin, ayant une clientèle importante à visiter, avait prié M. Tissot, pharmacien, habitant la maison, de le suppléer, partiellement du moins, dans les soins à donner à la malade.

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L'homme aux 18 coups de revolver

Le commissaire de police du quartier du Mail recevait, hier matin, une longue épitre dans laquelle le signataire, habitant le quartier d'Auteuil, lui annonçait qu'il allait se suicider dans son quartier parce qu'il connaissait sa discrétion.

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 LA VOLTE-FACE DES KIOSQUES

LA VOLTE-FACE DES KIOSQUES

— Pourquoi retourne-t-on les kiosques à journaux?

— Parce que, dit Boireau, la foule trop pressée

Débordait très souvent jusque sur la chaussée

Pour lire les quatrains du célèbre Congo.

Une marchande au savonnier Victor Vaîssier.

Nouvelles à la main

T... le financier véreux, causait hier

T... le financier véreux, causait hier, de la réorganisation de l'armée.
— Moi, s'écriait-il, si la France était menacée, je volerais à la frontière.
— Parbleu t murmura un assistant, là… ou ailleurs !...

 La logique de Calino

La logique de Calino

« —Je suis bien aise de m'appeler Calino, car si je m'appelais Bidermann ou Richter, on supposerait que je suis Allemand or, comme je ne le suis pas, cela me serait désagréable. »

 Entre hommes politiques en vue

Entre hommes politiques en vue:

— Aujourd’hui, si on ne veut pas être suspecté, il faut vivre au grand jour. Pour mon compte, j’habite une maison de verre... .

— Moi, je vais plus loin encore: pour qu’on ne me soupçonne pas de remplir mes poches, je porte des pantalons... à carreaux !

 Calino prend l'omnibus à la Bastille mais

Calino prend l'omnibus à la Bastille mais comme il est homme de précaution, il s'informe :
— Jusqu'où va-t-elle votre voiture ?
— Jusqu'à la Madeleine, monsieur !
— Diable fait Calino, moi qui ne veux aller que jusqu'à l'Opéra !
Et il s'empresse de redescendre !

 Les deux adversaires se rendant

Les deux adversaires se rendant au lieu de rendez-vous dans le bois de Vincennes, se rencontrent au guichet de la gare de la Bastille.

X... demande un billet aller et retour.

― Vous êtes donc bien sûr de revenir ? dit Z... narquois.

— Absolument sûr.

— Alors je vous fais des excuses, poursuit Z... subitement radouci.


Echos et nouvelles

 Et la pluie continuait de tomber

Et la pluie continuait de tomber !

Depuis que le pluviomètre à l'usage des observatoires a été inventé, c'est-à-dire depuis plus de deux cents ans, il ne s'est jamais rencontré, paraît-il, un mois de septembre aussi mouillé qu'en l'an de grâce 1897.

Aussi les météorologistes sont fort embarrassés d'expliquer ce phénomène. Songez donc que l'observatoire de la tour Saint-Jacques a enregistré dans l'après-midi d'hier, de midi à trois heures seulement, 10 millimètres d'eau ! Cela représente une moyenne de 100 mètres cubes d'eau par hectare.

On essaye de nous consoler en nous rappelant le souvenir de journées plus désagréables encore, celle du 10 septembre de l'année dernière, par exemple, qui, par suite d'une trombe, de funeste mémoire, nous gratifia de 50 millimètres d'eau dans le court espace de deux heures et demie. Mais toutes ces consolations ne valent pas un bon parapluie !

Le Gaulois — 7 septembre 1897

 Votre peinture était à l'envers- APL 14/02/97

Petite nouvelle de l'étranger...

Sir Henry Irving, le célèbre tragédien du Lyceum, est, tout comme Coquelin, grand amateur de peinture. Il a rassemblé, dans son hôtel de Londres, une collection de tableaux signés de nos plus illustres contemporains et montre avec orgueil, parmi d'autres chefs-d’œuvre, deux paysages de M. Whistler. Il y a quelques semaines (nous dit le Journal des Débats), il réunissait à dîner des littérateurs et des artistes; le peintre des Nocturnes était au nombre des invités. A peine assis, M. Whistler commença de manifester une certaine inquiétude. Deux des toiles accrochées aux murs attiraient irrésistiblement son attention. C'étaient deux peintures délicates, d'une harmonie subtile, mais dont la composition présentait je ne sais quoi d'indistinct et de paradoxal. L'artiste, visiblement intrigué, ne pouvait en détourner ses regards ; plusieurs fois même, au cours du dîner, il se leva et, quittant la table, s'avança vers le mur pour les considérer de plus près. Enfin, après un dernier et plus long examen :
— Irving! Irving! s'écria-t-il d'un ton de douloureux reproche, qu'avez-vous fait?
— Et qu'y a-t-il ? demanda le tragédien.
— Ce qu'il y a ? malheureux ! mais il y a que mes tableaux sont pendus à l'envers et que vous ne vous en êtes même pas aperçu ! Et voilà plusieurs mois, peut-être, qu'il en est ainsi !
Irving, un instant, resta songeur ; puis, avec le plus grand calme :
— C'est possible, après tout. On peut s'y tromper. Il vous a bien fallu une heure pour découvrir que votre peinture était à l'envers.

APL – 14 février 1897

 Le jouet de l'année.- 1897

Le jouet de l'année.

Le jour de l'An approche, et depuis longtemps déjà on cherche le fameux « jouet de l'année », le petit joujou accessible à toutes les bourses, c'est-à-dire ne dépassant pas les trente-neuf sous réglementaires, qui sera vendu sur les boulevards pendant le séjour des traditionnelles et encombrantes baraques. Un rédacteur du Gaulois a visité, hier, quelques-unes des grandes manufactures de jouets, et il a constaté douloureusement que plusieurs sont encore indécises sur la « dernière création » à lancer.
— Autant que possible, il faut que le « jouet de l'année » rappelle un fait parisien très récent, lui a-t-on dit ; c'est pour cela que nous attendons le dernier moment. Sait-on jamais ce qui peut arriver d'un jour à l'autre ?
Cependant une des plus importantes manufactures confectionne par milliers..... savez-vous quoi ?... des petits bateaux en fer !
Un coup d'œil vous ferait tout comprendre. Sur la coque, on lit ce mot : Pothuau ; sur le pont, le tsar et M. Félix Faure, entourés d'officiers français et russes, sont représentés la main dans la main...
— Ah ! la fameuse entrevue de...
— Vous y êtes !

Les Annales Politiques et Littéraires – 12 décembre 1897

 Ile Pacifique - Petit Parisien 5/02/97

Il y a, parait-il, dans le Pacifique, une petite ile dont la population est menacée de disparaître à bref délai.
Il ne reste plus, en effet, que des femmes, la mort ayant frappé l'un après l'autre tous les hommes.
Cet état de choses ayant été signalé par un journal de San-Francisco, il s'est formé aussitôt une société ayant pour but de fournir des maris aux veuves et aux filles de l’île en question.
Cette Société, fondée au capital de cent mille francs et qui s'appelle la Fraternité des Iles de la mer du Sud, compte déjà plus de trente adhérents.
Dès qu'on aura atteint la centaine, un navire transportera les futurs maris dans l’île où ils sont attendus comme la manne céleste.

Le Petit Parisien - 5 février 1897

 L'ÉTERNEL FÉMININ - 1897

L'ÉTERNEL FÉMININ

Du Passant, dans le Figaro, à propos des femmes-avocates :
On dit que, dans certains procès, la présence d'une femme à la barre pourra être scabreuse. Quels procès ? ceux qui nécessitent le huis-clos ? Mais c'est ceux-là surtout qui sont courus par les femmes on a beau faire évacuer la salle, elles restent fermes au poste, sur leurs chaises. Elles en sont quittes pour écouter derrière leur éventail, comme au théâtre, où elles en entendent d'ailleurs d'aussi raides. Il y aura, malgré tout, des procès où la tâche de l'avocate sera difficile : ces diables d'hommes commettent parfois de ces crimes bien délicats à plaider pour une femme. Ces jours-là, on fera sortir les assistants, et le président pourra reprendre la phrase célèbre : — Maintenant que nous sommes entre hommes, vous pouvez parler, madame…
Dans bien d'autres procès, par contre, il n'y aurait qu'à gagner il être défendu par des femmes. Chaque jour, il se produit entre les deux sexes des malentendus infiniment regrettables : c'est tantôt l'homme -qui- tire un coup de revolver, tantôt la femme qui lance du vitriol. Il y aurait avantage, en cas pareils, à ce que les hommes fussent défendus par des femmes et les femmes par des hommes. Cela ferait -beaucoup pour la pacification. Les jurés se sentiraient plus à l'aise lorsqu'une jolie femme viendrait leur expliquer à la barre qu'il n'y a rien de plus légitime, pou un amant, que d'abandonner sa maîtresse ou, pour un mari, que de tromper sa femme. Ce sont toujours les hommes qui disent ces choses-là : on finit par les croire intéressés. Le jour où les femmes, à leur tour, le diront, il faudra bien qu'on l'admette !

Le Matin – 19 septembre 1897

 La visite du président de la Rép

La visite du président de la République à l'hospice des vieillards de Boulogne

Le président de la République, accompagné général Tournier, des commandants Humbert et Legrand et de M. Le Gall, a quitté, hier, l'Élysée, à deux heures vingt, pour inaugurer le nouvel hospice des vieillards de Boulogne sur Seine.

Reçu au milieu des fleurs, des drapeaux et des vivats par le ministre de l'intérieur, les présidents du conseil municipal de Paris et du conseil général, les préfets de la Seine, de-police, MM. Poirrier, sénateur; Rigaud, député; Escudier, Peyron, etc., M. Félix Faute a répondu aux allocutions de M. Jochum, maire de Boulogne; Gervais et de Selves, par la remise de la rosette d'officier de l'instruction publique à M. Jochum, des palmes académiques à MM. Chevalier, secrétaire de la mairie de Boulogne, Gionnier professeur à l'Association philotechnique, et de la croix du Mérite agricole à MM.. Vidal-Beaume et Chartier.

Au cours de la distribution des médailles d'honneur, l'un des médaillés, vieux garçon de chantier, comptant plus de trente ans de services, voulait absolument, dans sa joie, embrasser lé président.

― On ne donne l'accolade, lui a fait observer M. Félix Faure, que lorsqu'on remet la Légion d'honneur nous verrons plus tard.

La visite de l'hospice a commencé par les dortoirs des  femmes, s'est poursuivie par les bâtiments réservés aux hommes, les cuisines, la machinerie, et s'est terminée par les réfectoires, dans l'un desquels un lunch avait été servi.

M. Gervais, président du conseil générale a porté un toast à la santé du président de la République, qui s'est  retiré, très acclamé, ainsi que M. Barthou.

Le Matin ― 18 mars 1897

Le Journal de 1897

Le journal de 1897 et des environs doit être vu avec un exploreur prenant en charge la mise en colonnes.
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Les textes en ligne sont des reflets de la société française de la fin du XIXème siècle. La question est : "le Monde change-t-il vraiment ?".

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